Parce qu’il s’est présenté…

septembre 22nd, 2010 by Batiste

Il en manque encore là ?
Bon on va commencer non ?
Ils prendront le train en marche s’ils arrivent… (1)

Alors avant de débuter la formation à proprement parler et de faire un tour de table pour apprendre à vous connaître un petit peu mieux, je vais commencer par me présenter… Histoire que vous sachiez un peu à qui vous avez à faire…
Je m’appelle Martin (2) et c’est moi qui vais être votre formateur aujourd’hui. Je n’ai pas toujours été formateur et j’ai un parcours qui est… (3) Comment peut-on dire… (4) Assez atypique (5) !!

A la base, je n’ai pas une formation qui me destinait au conseil (6). Je suis diplômé de Science-Po et j’ai débuté ma carrière au sein d’un cabinet ministériel (7)… Au ministère de l’industrie au moment de l’arrivée d’Internet…
95 (8) puis 97 (9) sont arrivées, ma mission s’est terminée au ministère (10), et j’ai alors intégré Vivendi (11)… Bon le boulot n’était pas très intéressant et j’étais surtout porteur de valise pour quelqu’un de très important à la tête de Vivendi… (12)
Ensuite, j’ai intégré Accenture où je suis devenu associé (13) responsable de la division “marché public” (14).
Mais voilà, les grosses boites, les grosses organisations… Bon c’est intéressant hein, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas de ça que je voulais… Je voulais plus de proximité avec mes clients…
Alors je me suis mis en danger (15) en quittant Accenture et j’ai monté ma propre boite (16) pour faire du conseil en organisations et sur les marchés publics… (17) Puis je me suis tourné vers la formation qui est ce qui m’intéresse le plus (18), et j’ai monté une autre boite avec deux autres associés (19) pour dispenser des formations sur la communication orale au sein des entreprises…

Des questions sur mon parcours ?

(1) : Ils sont jamais arrivés
(2) : Pour des raisons évidentes de confidentialité, les noms ont été conservés…
(3) : “Atypique” ?
(4) : “Atypique” ?
(5) : Il faut dire, lecteur, qu’après 10 ans d’expérience c’est un gros gros plus d’avoir un parcours “atypique”… Baroudeur, prêt à se mettre en danger, le gars au parcours atypique a un vécu bien supérieur à l’employé classique. Il peut donc tout affronter, va performer parce qu’il aime les challenges, et il va apporter un regard neuf et par conséquent il est un véritable moteur d’innovation pour votre entreprise… Non vraiment le gars au parcours atypique est très très bien vu !!! C’est peut être pour ça que tous les gars qui se présentent ont un parcours atypique…
(6) : Quand je serai grand je serai consultant !!!
(7) : Droite ?? Gauche ??
(8) : Droite !!
(9) : La dissolution ??
(10) : La dissolution !!
(11) : “Je ne connais pas ce Patrick Demestre qui emploie ma femme…”
(12) : “Je ne connais pas ce Patrick Demestre qui emploie ma femme…”
(13) : Cring-cring (le chant du tiroir caisse…)
(14) : “Je ne connais pas ce Patrick Demestre qui emploie ma femme…”
(15) : “Se mettre en danger” est le corolaire du “Parcours atypique”. Mais si ça veut dire “Quitter ma boite avec tous mes clients sous le bras pour devenir indépendant (et optimiser mes revenus personnels) avec le même métier” la mise en danger est toute relative… Mais c’est une belle façon de présenter les choses
(16) : Cring-cring Cring-cring
(17) : Combo : Cring-cring Cring-cring Cring-cring et “Je ne connais pas ce Patrick Demestre qui emploie ma femme…”
(18) : Cring-cring Cring-cring Cring-cring Cring-cring (La formation… Mhhhhhhh… C’est bien eux les plus chers…)
(19) : Youhouuuuu !!! On va se gaveeeeerrrrr !!!

Ben la formation était super intéressante !!!
On a appris à mieux réagir en situation de stress ou de crise, et à prendre du recul pour décrypter ce qui est réellement en train de se dire !!!
“Faut s’entraîner tous les jours” qu’il a dit !!

Category: L'aventure c'est l'aventure.... | 4 Comments »

Parce qu’on a eu peur…

septembre 12th, 2010 by Batiste

Ca faisait des “hahaha” et ça semblait assez justifié vu qu’il faisait beau et que, élégants comme des (demi) dieux, la démarche altière et dissertant sur les impacts futurs mais conséquents de l’augmentation scandaleuse du prix de la cacahuète, on venait de décoller de la terrasse où on s’était posés entre la cérémonie et la soirée du mariage de Mayo…

Sortis du métro, on traversait la dernière rue qui nous séparait de la fête quand j’ai vu dans une voiture garée le long du trottoir… Une femme morte…

L’encostardé : “Heu… Y a une dame morte dans la voiture là…”
Steph rigolant (oui m’en fous aujourd’hui je balance des noms) : “Ouai c’est ça ouai… Où ça ?”
L’encostardé : “Heu… Là…”
Steph (regardant et changeant de ton) : “Ha ouai dis donc elle a l’air morte…”

Tu m’étonnes qu’elle avait l’air morte !! Elle était affalée sur son siège, comme effondrée le long de sa portière, la tête vers le bas, immobile, les yeux ouverts et fixes… Pas un clignement d’yeux… Rien !!

Dans le groupe, on a vu un peu tous les comportements imaginables à ce moment là… Entre l’envie de fuir le plus loin possible du corps pestiféré et l’obligation de porter secours (peut être trop tard quand même) à cette femme en détresse, j’en ai vu s’éloigner un peu puis faire demi tour pour s’avancer vers la voiture en regardant sur la pointe des pieds.

Tu me diras lecteur que c’est pas de bol de trouver une femme morte dans une voiture juste avant le mariage d’une pote… Le temps d’identifier le corps et de remplir les papiers, c’est des coups à rater le repas… Peut être même la soirée !!

Plus que 5 mètres avant la voiture… Je fixe sa poitrine… Elle se soulève… Elle respire… Un AVC peut être… Steph sort son portable pour appeler les pompiers… Plus que 3 mètres avant la voiture. On était deux ou trois sur le trottoir, deux ou trois sur la route…

Marcello : “Madame ? Ca va madame ?”
La dame (sursautant) : “Hein quoi ? Qu’est ce qu’y a ?”

Elle écrivait un texto la conne !!!

Category: L'aventure c'est l'aventure...., La vie ne fait pas de cadeaux | 2 Comments »

Parce que c’est un full time job !!

août 26th, 2010 by Batiste

Dans ma boite y a des gars de l’informatique et c’est pas nous. Nous on est des consultants qu’on fait des projets pour d’autres gens, et les gars de l’informatique c’est ceux qu’ils s’occupent de notre ordinateur quand il veut plus marcher.

Déjà ils arrivent le matin et ils essaient de réparer l’imprimante de l’entrée. L’imprimante de l’entrée elle a jamais voulu marcher ça doit être à cause qu’elle est pas contente d’être dans l’entrée parce qu’ils l’ont changée plein de fois et qu’elle a jamais marché plus de deux jours…

Après qu’ils se sont rendu compte que l’imprimante de l’entrée on peut pas la réparer et qu’on va en commander une nouvelle qu’il va falloir attendre trois mois avant qu’elle arrive, ils attendent que les gens leur téléphone pour leur dire qu’ils savent pas pourquoi mais ce matin Outlook il veut pas marcher (alors qu’il marchait très bien hier quand je suis parti je comprends pas).

Alors là la journée elle commence pour de vrai et ils ouvrent des tickets, ils demandent si t’as essayé de redémarrer ton ordinateur que des fois ça fait ça mais quand on redémarre sans rien faire d’autre ça remarche, et ben voilà tu vois il suffisait de redémarrer, que non c’est normal ils sont là pour ça allez à plus.

Et après des fois ton ordinateur il marche plus mais ils sont plus là. Déjà parce qu’y des gens qui ont un problème plus grave qu’Outlook qui veut pas marcher et que c’était bien dommage pour tout leur travail mais qu’on va formater et que si t’avais pas fait de sauvegarde sur un autre disque t’étais bien couenné parce que tu vas tout perdre… Et puis aussi parce qu’y en a deux qui restent toute la journée dans l’entrée à faire du gringue aux deux filles de l’accueil !!

Ben des fois le téléphone des gras de l’informatique il décroche pas mais le truc cool c’est que l’ordinateur des filles de l’accueil qui font ça et du MSN il a jamais de problèmes !!

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, La vie ne fait pas de cadeaux | No Comments »

Parce qu’on était bien chaud…

juin 20th, 2010 by Batiste

On faisait de grands sourires depuis le début et on comprenait rien à ce qu’ils nous disaient.

Tu parles si ça nous avait dit quand Clark nous avait proposé de diner avec des vrais, des gars du cru, des qui vivent là bas !! “C’est les parents de ma copine” qu’il avait dit. “Sont sympas, zaiment recevoir, font boire”… Et même qu’on pouvait y aller même si elle était pas là sa copine…

On avait sauté sur l’occasion et dans la voiture, mis les plus beaux vêtements de roots qu’on avait sous la main (un tee shirt “Jazz in Marciac” et un super short marron plein de poches pour ma part), et on était arrivé la bouche en cœur pour voir à quoi ça ressemblait un repas dans une Vraie famille Lao…

Mais voilà lecteur, c’est seulement après 8 tentatives infructueuses que j’ai compris qu’au Laos, pour ne pas se faire resservir d’alcool à table, il ne suffit pas de :

  • Dire avec les mains “non merci !!” (tenté).
  • Boire la moitié du verre et faire comme s’il n’existait plus (tenté).
  • Poser la main sur son verre et faire un grand sourire à celui qui porte la bouteille (tenté aussi)…

Non lecteur, pour ne pas se faire resservir d’alcool au Laos, la SEULE technique qui vaille c’est de laisser son verre bien plein jusqu’à raz bord, et de lancer à celui qui porte la bouteille le regard du “je t’ai bien niqué mon gars (tu fais moins ton malin maintenant)…”

C’est pour dire si on était chaud quand Clark a dit “Je crois qu’ils veulent qu’on chante…”
L’Auteur (se ressaisissant) : “Quoi ?”
Son pote Clark (2 grammes) : ” Ben là si j’ai tout bien compris à ce qu’ils font avec leurs mains, je crois… Qu’ils veulent qu’on chante !!”
L’Auteur : “Mhhhh… C’est peut être pour ça qu’ils viennent de chanter en Lao…”

Bon lecteur, en groupe comme ça à brûle-pourpoint tu sais chanter quoi ?
Hein ? On te demande de pousser la chansonnette avec ton pote Clark tu fais quoi ?
Un petit Patricia Kass ? Joe le Taxi ? Womanizer ? Femme des années 80 ?
Ben nous on a fait “Une sourie verte”, et puis “Frère Jacques”, et comme on s’est retrouvé bien comme des pimpins quand ils ont fait (avec les mains) “Une autre !! Une autre !! Une autre !!” à la fin de “Frère Jacques”, on a sorti notre bréviaire !!

LE bréviaire de nos années d’Ecole… LE bréviaire des plus belles chansons paillardes de la création… Et on a chanté !!
“Laaaaaaaaaa fille du Bédouin, se branlait dans un coin, avec une banaaaaaane !!!”
[...]

Ce à quoi on pouvait pas s’attendre, c’est qu’ils demandent : “Elle est super la dernière… Elle raconte quoi ?”

Category: C'y possib, L'aventure c'est l'aventure...., La vie ne fait pas de cadeaux | 2 Comments »

Parce que c’est notre sauveur

mai 10th, 2010 by Batiste

Juste sorti du A et pas encore dans la 3, au détour d’un couloir dont les petits carreaux de salle de bain rouge bordeaux étriquent la basse voute du virage, vivent 6 ascenseurs gros et gras.

Carré, fermé, une rigole le long des murs, tout pue et les quatre clodos qui ont fait de ce havre leur résidence permanente mangent, dorment, et pissent là, ce qui tu l’auras compris n’arrange rien à l’affaire…

Mais ces Ascenseurs sont un passage obligé entre ma grande tour et mon petit appart, et le gars qui a conçu tout ça s’est creusé la tête pour que ça dépote : un chrono apparent se met en route dès que quelqu’un monte et descend les 30 secondes qui le séparent du départ. 27 secondes plus tard (à 3 secondes du départ pour les littéraires), ça bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, et à l’instant où l’ascenseur part une autre porte d’ascenseur s’ouvre… Magie de la technologie moderne !!

Mais voilà… Le parisien est pressé !!

Le parisien a pas vraiment envie d’attendre 30 secondes quand il sait qu’il pourrait partir tout de suite : alors quand le parisien voit un “Stop” s’afficher, le parisien court, et le parisien monte.

Le parisien malin monte et les portes s’arrêtent. Coupé dans son élan, l’ascenseur réfléchit, ouvre ses 150 kilos de portes, réfléchit, remet le chrono à 3, Affiche le “Stop”, bipe, compte prudemment et à l’envers les 3 secondes affichées, commence à fermer les portes… Et un autre parisien malin qui vient de se mettre à courir coupe leur route pour descendre plus vite…

Tu l’auras compris lecteur, c’est le genre de lieu où une série de petites actions individualistes peuvent bloquer une trentaine de personnes à vie !! Certains soir, le petit manège peut durer 2 minutes, de quoi décider de prendre l’intérim de Notre Seigneur et faire justice soi-même, égorgeant les malheureux qui viendraient ajouter 3 secondes de plus d’attente aux trente prêtes à rejoindre la 3.
Les regards noirs fusent, les yeux montent au ciel, mais comme tout ce petit monde est civilisé, personne ne vient avec son couteau à égorger.

Mais l’autre jour un miracle s’est produit.

Sur le quai de la 3 un vieil homme noir d’allure fière a l’habitude de vendre des journaux haut de gamme. Ce jour là, sur le chemin de son petit boulot de vendeur hors la loi, il était monté dans le même ascenseur que moi, un ballot de magasines à la main.

Ca bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, un parisien monte…
Ca bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, un parisien monte…
Ca bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, et alors que l’ascenseur décollait, le Juste a commencé dans un anglais parfait : “Gentlemen, due to the respect you should owe to everyone in this elevator, when the external light shows a red “stop”, you should precisely stop instead of rushing out to get into the elevator.”

Les 2 encostardés retardataires devaient pas avoir commencé leur formation à “Wall Street English” et s’en sont trouvés d’autant plus mouchés… Et depuis, je me demande toujours comment un anglais peut finir clodo à Paris.

Category: J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, L'aventure c'est l'aventure...., Non classé | No Comments »

Parce que l’hédonisme n’est pas une notion abstraite

mai 8th, 2010 by Batiste

Je le relis en poche maintenant parce que je l’ai perdu, je sais pas où mais je sais quand, à l’époque du dernier étage qui donnait sur la Tour Eiffel, peu de temps après l’avoir acheté écrit plus gros sur de grandes pages épaisses le jour de la sortie ou presque, à un temps où il fleurait bon les longues soirées de printemps.

Je le lisais dans le métro le matin et le soir, allant et rentrant, absorbé à pas en voir défiler les stations, et c’est le jour où une petite fille brune m’a montré du doigt à sa mère que je me suis rendu compte que j’avais l’air d’un con !!

Il faut dire que le responsable approvisionnement de la machine à faire les livres chez Albin Michel venait de se faire plaquer, arrivait bourré au boulot tous les matins, et s’était vautré en chargeant le bac à couvertures. Rajoute à ça que celui qui était chargé de vérifier les livres du dessus des les cartons avant la sortie du hangar pesait 150 kilos et passait sa vie en pause déjeuner, et tu sauras pourquoi la couverture de mon livre était collée à l’envers.

On pouvait pas le rater : L’auteur montre sa bouille en gros plan sur la couverture et le titre prend toute la place qui reste… Alors matin et soir, rentrant et allant, enlacé en costard autour de ma barre de métro, les yeux rivés sur “La Puissance d’exister - Manifeste hédoniste”, je passais pour le gars qui veut craner en lisant un bouquin de philo… Mais qui sait manifestement pas lire parce qu’il le tient à l’envers !!

Category: C'y possib, La vie ne fait pas de cadeaux | No Comments »

Parce qu’on a peur…

mars 12th, 2010 by Batiste

Il faisait froid à se mordre un œil, et la queue était longue comme le bras. Voire même comme un paquet de bras vu qu’elle faisait le tour de la petite terrasse et s’arrêtait devant la bouche du parking souterrain.

Arrivé en premier j’avais grommelé un truc du genre “mais vraiment mais au-cune originalité les gens” et je m’étais calé au finfond de la queue à attendre qu’une centaine de tables se libèrent avant de pouvoir manger.

Ca faisait tellement longtemps qu’on s’était pas retrouvé ensemble à Bordeaux, tellement longtemps qu’on y était pas allé dans ce resto, et c’était tellement une de nos institutions quand on habitait dans le coin qu’on aurait fait la queue même si elle était arrivée devant les marches du Grand Théâtre…

Dans une queue de bordelais donc, à me peler les miches sur un trottoir même pas chauffé et à attendre que Jeanro se bouge et vienne me rejoindre, j’écoutais d’une oreille les discussions des 2 couples de trentenaires de derrière, et des deux couples de soixante-cinquenaires bien remplumés de devant. Pour faire ça vite : ça parlait travaux dans la salle de bain derrière, et études des grands devant.

Et voilà qu’arrivent les loulous !!

Tous droits sortis de la fête foraine qui illuminait de toutes les couleurs de la vie l’esplanade des quinconces, une grosse peluche à la main et des casquettes vissées sur les têtes, 4 “jeunes” passent sur le trottoir d’en face. Rigolades et esclafades sur le trottoir, ils allaient d’un pas bien gaillard vers le Mc Do de la rue ST Catherine : LE Mc Do de la Rue Sainte Catherine !!

Passage piéton : le premier saute sur la route, sort le sifflet qu’il venait de gagner au tir au fusil, et d’une main alerte arrête la circulation le temps que ses potes traversent. Ca sifflait, faisait des moulinets avec le bras, surveillait la bonne traversée des autres, puis roulez jeunesse, je te rappelle que l’objectif de l’opération restait : le Mc Do.

Bon enfant me dirais-tu…

Le premier soixante-cinquenaire : “Ha ben là, hein, ils sont pas là les flics quand on a besoin d’eux !!”
Sa femme : “Ha ça, ils sont jamais là pour arrêter les voyous”
Le second soixante-cinquenaire : “Pour nous faire chier sur les routes avec leurs contrôles de vitesse y a du monde hein, mais pour nous protéger…”
La femme du premier : “Ha ça oui, ils sont là pour nous arrêter sur la route !!”
Le premier soixante-cinquenaire : “Mais là, quand il faudrait qu’ils arrêtent des voyous !! Hein !!”
Sa femme : “Même ici on est plus en sécurité… Ca fait peur…”

Je te fais l’interpellation : “Vous êtes en état d’arrestation !! Violation du code 45 bis du code pénal, alinéa 23 (je cite) : Gaité sur la voie publique. Vous êtes susceptible de 48h de garde à vue, 2 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Ne bougez pas pendant que je vous menotte…”

Arrestation d’autant plus justifiée que les loulous en questions étaient NOIRS !!
Alors oui le soixante-cinquenaire est un peu resté un grand enfants : il a peur du noir. Oui le soixante-cinquenaire reste visiblement sensible au thème de l’insécurité, et craint de se faire assassiner par les jeunes qui traversent des routes.

Alors dimanche lecteur… Dimanche… Vas voter !!

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, La vie ne fait pas de cadeaux | 5 Comments »

Parce que c’est fermé !!

mars 9th, 2010 by Batiste

Elle m’avait fait un grand sourire mais j’avais pas compris pourquoi.

L’ourlet d’un de mes costards avait lâché (un costards qui avait même pas 2 semaines… Le tocard qui l’avait repris avait du sapper son boulot), et j’étais allé à la retoucherie devant laquelle je passe à chaque fois que je rentre chez moi en vélib : Une toute petite retoucherie tapie dans l’ombre, tenue par une toute petite vieille qui vit dans son magasin, et gardée par un tout petit chien qui se jette sur les mains de tous ceux qui rentrent là dedans pour les léchouiller.

C’est là qu’elle m’avait fait le grand sourire, et je le lui avais rendu en me faisant léchouiller les mains (par le chien lecteur… Par le chien).
Quand elle avait regardé l’ourlet à moitié défait, la petite vieille s’était bien rendu compte que le tocard qui l’avait repris avait sappé son boulot, mais elle avait rien dit. Elle m’avait juste souri en m’annonçant que je pouvais venir le récupérer deux jours plus tard et que ça me couterait 3 euros.

Malheureusement, le Batiste n’apprend jamais : alors un an plus tard, quand le marchand de costard lui a demandé “On vous fait les ourlets ? C’est que 8 euros…”, au lieu de dire (au choix) “Non, votre tocard est pourri !!” ou même (mais ça aurait été osé) “Quoi ? Je vous lache 400 euros pour un costard et vous voulez me faire payer les ourlets ? Chérie, prends ton manteau on se casse ces gens sont des cons !!”, le Batiste a répondu “Oui oui”… (A ma décharge, j’étais tout seul à ce moment là dans le magasin, et c’était assez dur de placer le “Chérie, prends ton manteau on se casse”)

Pas étonnant alors que deux semaines plus tard l’ourlet du bas d’une des jambes avait laché… Ca plus la braguette d’un autre pantalon (mais ça n’a rien à voir).

D’un pas guilleret je me pointe à la retoucherie : fermée !! Le lendemain : Fermée aussi !!
D’un coup le sourire de la petite vieille m’est revenu : A postériori c’était pas un sourire de “je vais pouvoir manger ce soir”, ni même un sourire de “je vais pouvoir payer mon loyer ce mois ci” !!!. Non lecteur, c’était un sourire vachement plus fondateur que ça : un vrai grand sourire qui change la vie, un sourire qui libère.

La petite vieille avait une calculatrice dans la tête, toutes ses feuilles de cotisation en mémoire, et elle savait parfaitement qu’une fois mon ourlet refait et avec 3 euros de plus en poche, après 72 années de vie dont 56 passées à vivre au milieu de vêtements à retoucher, elle pourrait enfin baisser le rideau et se payer une retraite… J’étais un peu le vainqueur de la journée, le millionième client, celui à qui d’habitude on offre une voiture parce qu’il s’est trouvé là à ce moment là, mais qui cette fois avait fait gagner bien plus que ça : une retraite !!

Alors non pas une retraite dorée à se la couler douce au soleil, un cocktail pour elle et un pour son chien. Non, une toute petite retraite. Une retraite qui lui permettrait juste de continuer à vivre de rien dans son appart avec son petit chien, mais sans plus jamais un vêtement à recoudre…

Ou alors je me fais des films et elle est morte.

Category: La vie ne fait pas de cadeaux | No Comments »

Parce qu’elle a pas supporté

février 12th, 2010 by Batiste

Elle l’avait toujours vu au travers d’un écran.

Sur sa télé déjà, le jour où il avait été invité chez Drucker, et elle avait tout de suite eu un petit quelque chose pour lui… Grand un peu, le côté torturé l’avait médusée tant qu’il était resté sur le canapé rouge, et quand il s’était mis au piano…

A la fin de Drucker, elle s’était jetée sur son Mac pour écouter d’autres chansons, et 2 semaines plus tard elle avait même installé l’application “i-Biolay” sur son i-phone. Il était toujours avec elle, toujours sous ses doigts. Elle pouvait le dévorer des yeux dans le métro, l’écouter au boulot ou dans son lit, ou caresser son visage…

Alors imagine le choc !!
Elle arrive au Casino de Paris, la salle s’éteint, les musiciens commencent, il arrive, le public hurle, il lève le bras, le public re-hurle, il prend son micro et il commence à chanter…

Elle a pas tenu. Trop d’émotions, trop de côté torturé sans écran, sans filtre…
Et puis trop de lumière. Il lui semblait que son i-phone balançait moins de lumière que ça dans le métro ou dans son lit… Et puis là elle pouvait pas le toucher. Il était là pour de vrai, mais tellement inaccessible… Alors elle l’a sorti.
Elle l’a sorti de sa poche. L’a allumé. A commencé par prendre une photo ou deux…

Et puis elle a retrouvé la bonne luminosité, elle a retrouvé dans son écran la taille de son Benjamin qui rentrait pile poil dedans… Retrouvé aussi le tactile d’i-biolay… Alors elle l’a gardé tout le concert !!
Pour bien profiter de lui, pour bien profiter du moment et de l’ambiance du concert, elle a tout regardé au travers de son écran, son i-phone tenu à bout de bras juste devant elle… Et elle était à 3 mètres de moi.

Tu peux aller voir, y a moyens de trouver tout ça sur youtube dans la catégorie “j’ai filmé un concert pendant 3h et une fois à la maison je me suis rendu compte que les micros des portables sont pas fan du 105dB”

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, La vie ne fait pas de cadeaux | No Comments »

Parce qu’il était tombé

décembre 21st, 2009 by Batiste

Il avait décidé de pousser de biais, et de déployer deux grosses branches à l’horizontale au dessus de la rivière, rien que pour nous. Pour qu’on puisse lui monter dessus en suivant une colonne de fourmis rouge, et choisir notre plongeoir selon qu’on est plutôt plongeon à 3 mètres ou téméraire à 6 mètres.

Faut être honnête et avouer que la rivière non plus avait pas joué les mauvaises filles : de petit ruisseau ardent quelques mètres plus haut, elle se transformait en bassin profond au niveau de l’arbre, d’un bleu à faire pâlir n’importe quelle pastille à chiottes…

Alors on s’est jeté dans nos maillots de bains. Nos tongs se virent catapultées à côté de leurs potes les tee-shirts, et nous nous retrouvâmes à batifoler dans une onde claire… Mais contrairement à toute attente lecteur, le concours de plongeon n’est pas le sujet de ce post…

Le sujet de ce post est vautré quelque part sur une petite route caillouteuse de Vang Vieng, en plein centre du Laos ; Mais ça, on ne le sait pas encore.

Nous, on vient de partir de la rivière.
Looping et Futé (nos chauffeurs…) ont encore poussé la clim à bloc, marmonnent je ne sais trop quoi en Lao sur le poteau électrique renversé quelques minutes plus tôt (de bons chauffeurs oui…), et on attend une seule chose : arriver en ville pour pouvoir se bâfrer d’un poisson de rivière fourré aux herbes et cuit au feu de bois et au gros sel !!
Le van lui, essaie de faire ce qu’il peut pour garder le contrôle entre les nids de poule…

Et au détour d’un virage on les a vus.
Pour tout t’avouer on a d’abord vu leur moto, couchée en travers de la route, pleine de poussière, avec l’air de la moto qu’on a pas posée délicatement.
Un anglais était à côté, les mains ensanglantées, et son pote avait été trainé jusqu’au bord de la route par les villageois.

Clark : “Le chauffeur demande si on s’arrête”
Batiste : “Ben oui on s’arrête non ?”
Clark : “Ben oui…”

En moins de trente secondes les deux anglais étaient dans le van, l’un à enlever des bouts de gravier de ses mains, l’autre monté par les laos et allongé sur la banquette. De ce qu’on saura plus tard, la moto avait simplement pris un peu trop vite le virage et une caillasse, causant une chute, un écorchage de mains, et un cassage de jambe.

L’anglais (entre ses dents) : “F*ck, mmhhhpfff, wh*t a f*ck*ng ro*d… w*th my f*ck*ng br*k*n l*g”
Batiste : “Qu’est ce qu’il dit ?”
Clark : “Il dit qu’il a plus de genou”
Cécile : “Et tu sais où est l’hôpital ? Parce que les chauffeurs ont l’air paumé pour changer…”
Clark : “ouai c’est bon je vais les guider…”

20 minutes.
C’est le temps qu’il nous a fallu pour arriver à l’hôpital sur une route défoncée, où chaque trou crispait un peu plus les machoires de l’anglais.
Enfin je dis hôpital parce que c’est le nom que ça a… Niveau matériel et compétences des soignants ça se rapproche plus d’un dispensaire de campagne pendant la guerre 14/18.
Tout était crade, tout était vieux, et les brancardier qui sont venus tirer l’anglais du van lui ont cassé la deuxième jambe dans la précipitation.

A l’heure qu’il est, l’anglais est mort d’une surinfection chopée dans l’hosto, mais je me demande bien ce qu’elle a pu devenir la moto abandonnée sur le bord du chemin…

Category: C'y possib, La vie ne fait pas de cadeaux, Oui plutôt oui... | No Comments »