Archive for février, 2011

Parce que ça re-spoile (attention)

février 15th, 2011 by Batiste

- Alors je vais me tuer…
- Ha oui mais non !!
- Mais si !!
- Non !!
- Siiii….
- Et non !!
- Mais siiii je vais me tuer, j’en peux plus de vivre, mon amoureuse est morte…
- Oui mais là mais non !! Déjà elle est pas morte, mais en plus tu vas pas te tuer !!
- Hooooo, mais si !!
- Je te dis que je vais te sauver comme j’ai sauvé ton père !!
- Sauvé mon père ? Mais Vous êtes ?
- Je suis…
- …
- Edmond…
- …
- Edmond Dantes !! (Voilà ça y est je l’ai dit)
- Mais ce n’est pas possible !!
- Et si !!!
- Mais non !!!
- Et pourtant… Si !!!
- Mais je te croyais mort !!!
- Ha ça non !!!
- Mais si…
- Ben la preuve que non !!
- Mais si… Jeté à la mer et tout !!
- Ha oui peut être… Mais non !!

C’est quand même un chic type cet Edmond quand même de sauver les gens bien…

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Parce que ça spoile (attention)

février 12th, 2011 by Batiste

- Mais avant que nous nous battions, monsieur, vous allez me donner votre véritable nom… Je veux savoir qui je tue…
- Ha oui mais non…
- Mais si !!
- Non !!
- Siiii….
- Et non !!
- Mais siiii tu vas me dire qui t’es !!
- Oui mais là mais non !!
- Hooooo, mais si !!
- Bon ok… Je suis…
- Vous êtes ?
- Je suis…
- …
- Edmond…
- …
- Edmond Dantes !! (Voilà ça y est je l’ai dit)
- Mais ce n’est pas possible !!
- Et si !!!
- Mais non !!!
- Et pourtant… Si !!!
- Noooonnnnnnnnn
- Si…
- Mais je te croyais mort !!!
- Ha ça non !!!
- Mais si…
- Ben la preuve que non !!
- Mais si… Jeté à la mer et tout !!
- Ha oui peut être… Mais non !!

C’est trop une truffe Morcerf… Depuis le début du bouquin on le sait qu’il est pas mort Edmond !!

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Parce qu’elle a pas d’idée

février 11th, 2011 by Batiste

12 ans plus tôt… Un jour.

Les photos, on les prenait par pellicules de 32, en 100 ASA, et puis on verra le résultat en septembre, alors c’était toujours un peu l’aventure d’aller les chercher chez le photographe.

Avec le Canon de maman, j’avais le droit d’en prendre de temps en temps, mais fallait faire bien attention à mettre la petite tige dans le petit rond pour que la photo soit exposée juste comme il faut.

Le photographe, lui, c’était un gars tout petit qui arrivait toujours à nous prendre de haut.
Il avait une vitrine pleine de photos d’enfants posés contre des colonnes romaines, des parapluies à flash pour les photos d’identité, et il disait “Non mais regardez, bon vous la voyez votre photo là, ben chez Leclerc ils les passent dans le bain comme ça et puis ils s’en foutent, alors que moi quand je vois ça, bon ben je refais un tirage plus contrasté !!”
Et puis il disait aussi “En même temps pour des photos de ce niveau…”.

Papa avait donné l’argent, pris les photos et la parole :

Mon papa : “J’ai entendu qu’ils allaient sortir des appareils photo qui marchent avec les ordinateurs… Vous voyez ça comment vous ?”
Le photographe : “Le numérique ? Mais c’est de la merde leurs trucs !!”
Mon papa : “Mais c’est toujours pareil, ils vont s’améliorer…”
Le photographe : “Mais les gens y passeront pas… Je le vois moi, si c’est pour avoir des photos pourries… Et puis ils viendront toujours faire développer leurs photos !! Alors on fera peut être un peu moins sur les pellicules, mais aucun problème !!”
Mon papa : “Pas de souci alors…”
Le photographe : “Pas de souci !!”

J’avais regardé le rayon de pellicules. Il était pas si gros que ça…

En sortant, papa avait dit que non, il nous avait pas forcément pris de haut, et puis que quand bien même, c’était toujours bien d’avoir l’avis d’un professionnel qui devait sentir un peu comment ça pouvait évoluer même si lui il était pas d’accord… Ou un truc comme ça.

12 ans plus tard… Une nuit.

Je claque la porte, un sac sur le dos : en route pour Paris.

Le week-end est encore passé trop vite, et comme personne n’est à la maison, je dois aller à pied chercher maman au bureau de votes pour qu’elle m’emmène à la gare.

Depuis que j’ai quitté Bordeaux, mes trépidations girondines m’entraînent d’avantage au pied des vagues que dans les rues secondaires de ma petite ville et, pour la première fois depuis 8 ans, je me retrouve à marcher sur le chemin de l’école primaire.

Il fait nuit, la ville est déserte, et je passe dans le silence de lieux foulés mille fois. Mon dernier jour de CM2 refait surface : sorti de l’école après une journée de jeux, je m’étais promis de garder cet instant en mémoire, et avais fixé ce temps. Je m’étais concentré sur tous les mouvements, les visages, avais enregistré les odeurs et les impressions, la sensation de cette après midi de juin, de l’air chaud s’engouffrant par la fenêtre ouverte de la voiture jusqu’aux reflets du soleil sur le tableau de bord.

Cette expérience d’enfant avait été un tel succès, ces minutes avaient été si invariablement fixées dans ma mémoire, accessibles sans altération à l’adolescent que j’étais par la suite devenu, qu’une évidence m’apparut : il suffirait, si je souhaitais graver irrémédiablement un moment spécial, que je me concentre pleinement sur l’instant, les formes et les sensations, les impressions et les couleurs…

Et c’est ce que j’ai fait.
Au prix d’inévitables “C’est quoi la tête que tu fais là ?” quand je me faisais gauler, j’ai mémorisé quelques instants dont je ne voulais pas me défaire, quelques regards, quelques sensations…

Mais la mémoire est ainsi faite que le rappel de cette fin de journée de CM2, de ce premier souvenir de mémorisation volontaire, a ramené tous les autres à la vie. Je me retrouve un soir sous une coupole, je sens mes doigts glisser entre les rayons du soleil matinal, je me retrouve devant des regards heureux, des cils mouillés… Et j’entends pas mal de “C’est quoi la tête que tu fais là ?”…

Entouré des spectres de ma vie passée, j’entre dans l’ombre du parc, et je sais que petit, j’aurais eu peur de la masse sombre des arbres dont l’immensité m’impressionnait…

Le bureau de votes n’est plus qu’à quelques mètres.

Le bureau de votes

La mairie, elle, regorge de monde.
Le maire s’est un peu fait piquer la main dans le sac, et pour la première fois depuis 40 ans (pour la première fois tout court), la majorité municipale peut changer de bord…

Alors ça dépouille. Les responsables de bureaux fixent les tas de bulletins au milieu d’une fourmilière : les co-listiers de tous bords passent d’un bureau à un autre, se communiquent les tendances, la moitié de la ville est là, discute, annonce le cataclysme…

Maman est au beau milieu, en pleine discussion avec l’ancien photographe

Ma maman : “Batiste, tu te souviens de l’ancien photographe ?”
Batiste : “Oui, je m’en souviens bien”
Ma maman : “Et bé voilà mon fils Batiste qui fait quelques photos aussi…”
Le Photographe : “Argentique ou numérique ?”
Batiste : “Numérique…”
Le Photographe : “C’est ça qui nous a tué le numérique…”
Batiste : “Ha ?”
Le Photographe : “Ben ouai !!! Alors qu’on était à 200 pellicules jour (les bonnes semaines hein, les semaines de retour du ski, ou fin août…) Et bé on est tombé à moins de 10 Pellicules par semaine !! J’ai même téléphoné au fournisseur de la machine (oui hein parce que les machines, même si on fait pas de tirage, les bains ils se vident toujours un peu hein, alors quand on est à 10 pellicules par semaine, on perd plus que ce qu’on gagne), et le gars il m’avait donné les codes pour un mode spécial de moins de 10 pellicules par semaine…”
Batiste : “Non…”
Le photographe : “Si. Et puis ça nous est tombé dessus comme ça, on a rien vu venir…”

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