Archive for février, 2009

Parce que !!

février 23rd, 2009 by Batiste

L’homme est sur le quai.
Le pigeon dans les airs.

Il virevolte sous les poutres, descend vers l’homme, remonte, se pose là haut.
Il se fait les plumes, regarde l’homme de haut, décolle vers la liberté, se ravise, frôle l’homme, se pose sur la voie.
Il sautille de pierre en poutre, retourne un caillou, cherche la petite bête, sautille de poutre en pierre, se fait les plumes.
Il décolle, profite d’un courant d’air, navigue contre le vent, prend de l’altitude, la perd, voit la petite bête, se repose.
Toujours de pierre en poutre, toujours de poutre en pierre, il retourne les cailloux, cherche la petite bête, se fait les plumes, sautille.
Il regarde l’homme, sautille, monte sur le rail, se fait les plumes.

Le train arrive.

Le pigeon : “Rrrou ?”

Et Flak le pigeon !!
L’homme est sur le quai…

Category: La vie ne fait pas de cadeaux | 1 Comment »

Parce que tout marche pas toujours comme on veut…

février 21st, 2009 by Batiste

Vendredi matin, on a auditionné un soumissionnaire.

Pour ceux qui suivent pas tout, je refais une passe rapide sur mon boulot…
Mon boulot c’est existant et besoins, archi cible, appel d’offres, et AMOA !! (voilà j’espère que c’est clair)

Dans le bout qui s’appelle “appel d’offres”, on envoie un cahier des charges à des soumissionnaires (c’est le nom qu’on donne aux gars qui vont répondre), ils nous envoient des questions là dessus, et on leur répond tout en gardant à l’intérieur de nous des petits bouts de rancune contre ces gars qui ont dit des trucs du genre “je comprends pas la partie 3 de votre cahier des charges… Il est mal écrit non ?”…
Juste après, les soumissionnaires nous envoient leur réponse au cahier des charges, et notre boulot c’est de dire qui est le plus beau, qui est le plus fort !!

Alors on les auditionne…
A ce moment là on peut leur dire qu’on a rien compris à leur réponse… C’est un syndrome bien connu qui s’appelle “ainsi as-tu fait au vase de Soisson”

Vendredi la réunion était à enjeux pour un projet sensible. Fallait pas se rater, fallait être affuté, et allait falloir la jouer fine…
Le gars qui avait organisé la réunion avait eu le choix entre réserver une salle Place de la Madeleine (cadre superbe en plein cœur de Paris, à 10 minutes de chez moi), ou une salle rue Touzet (cadre industriel à Saint Ouen, à plus d’une heure de chez moi). Ni une ni deux, il a choisi Saint Ouen !!

Le matin, levé comme à l’aveugle, tout fraiché rasé du matin douché, encostardé du dimanche, le sourire bright et la mèche claire, je me suis jeté dans la rue avec le confiançomètre à 200…

L’espoir était là et ça devait faire à peu près ça :

Les gars sont venus à 5, tout encostardés, la mèche lisse, mais ils n’avaient pas emmené leur sourire avec eux : ils avaient bossé quelques nuits pour tout mettre au point, la semaine de vacances entre noël et le premier de l’an, et les 3 derniers jours sans discontinuer… Ils savaient que l’avenir de leur solution dépendait de ce qui sortirait de cette réunion, et ils étaient pas là pour sourire…
De notre côté on était 4. Pascal et le mec à la mallette noire, mon DDP et moi. Sur ce tas là, 3 avaient lu l’offre du soumissionnaire avant la réunion (dont 2 en diagonale) et étaient plus ou moins là pour voir de quoi ça parlait.
De mon côté (c’est mon boulot), j’avais bossé tout mon week-end de grippe et les deux semaines tout autour pour être prêt à l’affrontement, je connaissais sur le bout des doigts les solutions de tous les soumissionnaires, et mon DDP comptait fort sur moi pour envoyer du bois.

Mais on a merdé.

L’accident bête…
J’étais bien dans mon fauteuil, les questions fusaient dans tous les sens, leur réponse en était toute décortiquée, leurs dernière ressources commençaient à se déliter, quand tout d’un coup…

Le consultant : “je comprends pas bien la partie 3 de votre réponse… Elle est mal écrite non ?” (Ainsi as-tu fait au vase de Soisson)
L’homme sans sourire : “Heu… Non ? Heu… Vous croyez ?”
Le consultant : “Ben là par exemple page 95, au 4° paragraphe, vous avez marqué quoi là ?”
L’homme sans sourire : “Ha mais non je… Page ?”
Le consultant : “95… 4° paragraphe…”
L’homme sans sourire : “Au fait on vous a préparé des petites clés USB avec la présentation dessus, vous verrez elles ont la forme de cartes, on peut les ranger dans un portefeuille, et elles font 4 giga”
Le consultant : “4 giga ? Et je pourrais la ranger dans mon portefeuille ? … Pour moi ?”
L’homme au sourire : “Oui, pour vous !!”
Le consultant : “Bon ben je crois que j’ai fini avec les questions…”

Prochaine audition lundi…

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, L'aventure c'est l'aventure...., La vie ne fait pas de cadeaux | No Comments »

Parce que j’y suis allé…

février 15th, 2009 by Batiste

Toute cette histoire a commencé à la fin d’un cours de musique au collège alors que j’étais en quatrième. Notre prof de musique était aussi directrice de l’école où j’apprenais le piano, et alors que tout le monde partait en récré…

La prof : “Batiste ? Le groupe d’accordéons de l’école de musique n’a plus de pianiste… Alors je me disais…”
Le djeun’s : “Prrrfff, le groupe de Quoi ?? (Parlez moins fort on pourrait nous entendre…)”
La prof : “Le groupe d’accordéons… A plus de pianiste… Alors je me disais…”
Le djeun’s : Héhé !! Le groupe de… Quoi ? (Moins fort je vous dis…)”

Et elle est partie tout seule, qu’ils étaient très forts, reconnus et tout, passaient des concours dans la France entière, et que c’était un peu la fierté de l’école de musique, et puis que bon, niveau déchiffrage ça pourrait pas me faire de mal, et que jouer dans un groupe ça me servirait toujours, suivre la direction tout ça… Et que même plus tard si un jour je faisais du jazz…

C’est comme ça que je me suis retrouvé le vendredi suivant propulsé pianiste d’un groupe d’une quinzaine d’accordéonistes qui se connaissaient tous, accompagnés d’un batteur et de moi. Tout timide, muet derrière mon piano, perdu dans les 150 partitions qu’on venait de me donner, je faisais tout ce que je pouvais pour suivre la chef d’orchestre en vue du premier concert prévu 2 semaines plus tard…

Ils ont mis un mois à entendre le son de ma voix. Un mois pour que je passe la tête au dessus du piano et les regarde de près. Un mois pour que j’ose dire un petit mot à ce troupeau de boutons qui jouaient d’un instrument bizarre… Et puis ils m’ont répondu !!

Et j’ai adoré ça le groupe d’accordéons. Le batteur était un hollandais fou, capable de changer de style en 2 secondes et avec qui je partais en impro blues dès que les autres arrêtaient de jouer, la chef d’orchestre était toujours à la pointe de la répétition et de la blagoune, et tous les autres étaient de super musicos qui sont devenus de supers potes.

De répet’ en concerts, de repas en concours, de soirées en voyages, je suis rentré dans un monde parallèle, et suis resté un pivot de cette petite bande pendant 6 ans…

Alors je mets les choses au point tout de suite mon petit lecteur, on faisait pas de l’accordéon de guinguette, on faisait pas dans le flonflon et le rouge qui tâche… On faisait de l’accordéon de compète !! Le but c’était d’apprendre des airs classiques, d’opéra ou autre, et de devenir le meilleur groupe d’accordéon du monde… De tirer des larmes des yeux de réfractaires à l’accordéon sur un air de Carmen ou de faire chantonner Jeanro sur le Barbier de Séville…

Et on était bon à ça !!

Dans le monde parallèle de “l’accordéon Club de France”, avec ses concours, ses événements et ses stars (tu n’imagines pas lecteur tout ce que peut représenter l’accordéon club de France, ni l’organisation secrète et silencieuse que ça peut être…), on était de vraies stars, et 4 ans plus tard on était champion de France dans la meilleure des meilleures catégories, avec une grosse coupe de plus à notre actif, des bouteilles de champagne pour boire dedans pendant le voyage de retour, et en poche le droit de disputer l’année suivante les championnats du monde d’accordéon en Martinique !!

Et c’est là que je voulais en venir. Parce que la Martinique c’est loin, faire décoller une vingtaine de gugus pour les championnats du monde d’accordéon (comptes un supplément bagages pour les accordéons) ça revient pas à bézef… Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé à jouer du musette…

La chef était arrivée avec 150 nouvelles partitions, nous les avait distribuées et avait dit :

La chef : “Maintenant, pour se payer le voyage on va faire des concerts partout où on pourra. Plus on fait de concerts plus on a d’argent, plus on a d’argent moins ça nous coute cher pour aller en Martinique… Vous en êtes ?”
Les p’tit gars : “On en est !!”
La chef : “Bon par contre on a pas le temps de les répéter celles-là, on a encore du boulot sur le Barbier, on verra direct en concert !!”

Au premier concert…

Le batteur : “Allez on fait “Fleur de Paris” !!!”
Le pianiste : “C’est laquelle ??”
La chef : “Page 42 !!!”
Le pianiste : “Je l’ai pas la page 42… Ca passe direct de 41 à 43 !!”
La chef : “Démerde toi, c’est en sol (elles sont toutes en sol), on commence !!”
Le pianiste : “…”

Et on a écumé tout le Médoc. Dans toutes les fêtes de village on jouait entre le gars qui avait fait le Paris-Dakar et qui venait montrer sa voiture et un numéro d’hypnotiseur, entre la fille du coin qui chante (presque) comme Céline Dion et la grande tombola pour savoir qui allait gagner le jambon… Pour la fête des chasseurs de Moulis (elle m’a couté celle-là), pour la fête à la saucisse de Margaux, et pour l’amicale de ceux qui aiment les flonflons et qui se sont payés un groupe pour guincher à Parempuyre !!

Le batteur venait me chercher à la maison avec son camion, on chargeait le piano, et on prenait la (superbe) route des vignes pour rejoindre les autres à Macaux ou ailleurs. Eux étaient déjà morts de rire de tout ce qu’ils avaient vu depuis leur arrivée… On était ultra rodés… On pouvait faire durer les morceaux des heures… On était gratos sur les saucisses, on mettait de l’argent dans l’escarcelle… Les gens étaient contents…

Le batteur : “Allez on fait “Fleur de Paris” !!!”
Le pianiste : “Trop bien, c’est une de mes préférées !!!” (Sur “Fleur de Paris” je pouvais improviser…)
La chef : “J’ai paumé la partition !!”
Le pianiste : “Démerde-toi (c’est en sol)”

Au final, que de bons souvenirs !! Le plaisir de jouer tous ensemble, la complicité des différentes voix, les impros perpétuelles en rattrapage de “j’ai pas la partition”, la route des vignes…

A côté de ça, on continuait les répètes et les concerts classiques. Bien plus sérieux sur ces trucs là, on avait doublé de nombre de répétitions en vue du départ en Martinique, et on regardait notre pactole s’entasser gentiment…

La légende dira que je n’ai jamais foulé le sol de la Martinique. Tout nouvellement en prépa, j’avais pas pu louper les cours pour partir avec les autres, remplacé au pied levé par une prof du conservatoire… Mais ce matin j’ai repris la route des vignes, entre Macaux et Moulis en passant par Margaux… Et dans la clarté du petit matin, à la vue des pieds de vigne, des mouvements de terrain et des clochers des villages, tous les effluves de cette époque me sont remontés aux nasaux… “Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu…

Category: J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, La vie est belle... | No Comments »

Parce qu’il faut bien faire des essais !!

février 15th, 2009 by Batiste

Fais pas attention lecteur, je fais des essais… Pour pouvoir enrichir tous ces petits articles avec du contenu…
Je sais pas si ça servira beaucoup mais bon hein…

Bambina

Hopelàà, c’est trop facile de rajouter une image (mais t’as vu hein niveau intérêt c’est un rien limité…) !! Youhouuuuuuu !!!

Attends j’essaie un autre truc…

Ca a l’air de marcher aussi… Rendez-vous au prochain article !!

Category: Non classé | No Comments »

Et Jean Claude inventa le pas droit de la femme…

février 8th, 2009 by Batiste

On était en 14 238 avant J.C., et Jean-Claude se pelait les miches sur sa paillasse. Il était tout seul dans son trou depuis qu’il avait inventé l’euthanasie et qu’il l’avait testée directement (et sans sommation) sur sa mère… Et même s’il ne regrettait pas la vieille, son aide aurait pas été de trop pour préparer le trou à l’arrivée de l’hiver…

Ce que voulait Jean-Claude, c’était se retrouver avec la belle Josiane juste à côté de lui sur sa paillasse…
Vu la taille de la paillasse il faudrait sûrement se serrer un peu, mais se serrer contre Josiane… Il ne rêvait que de ça depuis que l’automne était arrivé et qu’il se pelait les miches toutes les nuits.

Josiane, elle avait un gros nez, il lui manquait 5 dents et son oeil droit avait été crevé dans un accident avec un ours, mais elle avait le mérite d’être une femme et avec elle il retrouverait une paillasse digne de son rang. Le trou serait de nouveau un havre de propreté, quelqu’un serait là pour le garder quand il serait à la chasse, et il pourrait enfin partager sa paillasse avec quelqu’un d’autre que sa mère… (je te raconterai comment Jean Claude inventa le complexe d’Œdipe…)

« Y a pas à dire » se disait t’il « une femme c’est quand même bien pratique » !! Et plus il y pensait et plus ça devenait une évidence : Josiane était faite pour lui !!

Et c’est pas parce qu’elle passait déjà ses nuits sur la paillasse de Gérard que ça empêcherait quoi que ce soit. De toutes façons Gérard était un looser, un petit bras, un trouduc, et c’est pas lui qui allait lui apprendre à jouer à picoti et picota avec les crocrodiles !! (Oui, de sa vie Jean Claude n’a jamais su dire autre chose que « crocrodile »…)

Alors…

Alors une nuit, alors qu’il se pelait particulièrement les glahouïs, il prit sa décision : il allait euthanasier Gérard !! A bien y regarder, sa vie n’était que souffrances dans cette vallée de larmes et puis si Jean-Claude avait inventé l’euthanasie, c’était sûrement pas pour s’en servir qu’une seule fois.

Le lendemain était une belle journée d’hiver, le jour idéal pour enlever Josiane en mariage, et caché derrière un arbre, Jean Claude attendit que Gérard sortit de sa grotte, et réalisa le même acte chirurgical que pour sa mère : il lui envoya un gros caillou pointu derrière l’oreille, ça fit comme un petit bruit de bois de cagette (« ça fait ça quand l’opération réussit » dirait-il plus tard), et Gérard tomba à terre, débarrassé de sa vie qui finalement l’embarrassait plus qu’autre chose…

Deux minutes plus tard, Jean Claude était à l’entrée de la grotte de Josiane et Gérard :

Jean Claude : « Toc toc ? »
Josiane : « Oui Zan Claude, Quesse que ze peux faire pour toi ? »
Jean Claude : « Je sais pas si t’as vu Josiane, mais Gérard à l’air plus ou moins mort juste là dehors… »
Josiane : « Ho mon dzieu !! Mais que vaize devenir ? »
Jean Claude : « Ma femme » (facile)

Ce soir là, Jean Claude s’endormit heureux, marié avec Josiane, bavant sur ses mamelles… Y avait pas à dire, le pas droit de la femme avait du bon…

Category: Jean-Claude | No Comments »

Parce que je suis malade…

février 7th, 2009 by Batiste

Et me voilà cloué dans mon canap, grippeux et courbaturé, des fourmis dans le dos… A cause de mon DDP…

Petit Flashback à jeudi
BPA (CDP) : “T’as vu les offres ? T’as pu les… Mais qu’est ce que tu fais avec ton écharpe comme ça au bureau ??”
PEM (DDP) : “Pas très bien… Courbaturé… Fourmis dans le dos… Gorge…”
BPA : “Ca sent la grippe… J’espère que tu l’as pas chopée…” (sous entendu “autrement on est dans la merde sur les projets”)
PEM : “On verra…” (sous entendu “je préfère pas y penser”)

Et on a vu !!
Le lendemain PEM était pas là et a envoyé un mail pour dire “malade, docteur, bonne chance” (en gros).
De mon côté je me pensais à l’abris. Ma dernière grippe remontait à la 1°7S, m’avait valu une plantade à un contrôle surprise de math (y a des trucs qu’on oublie pas…), et il faut dire que je l’avais bien cherchée…

Gros Flashback à 1999…
Maman : “Alors cet entrainement ?”
Batiste : “Cool” (C’est comme ça un ado non ?)
Maman : “Tu manges ce soir ? … Attends viens me voir là ?”
Batiste : “Quoi !!”
Maman : “Viens me voir…”
Batiste : “Quoi !!?!!!” (Vraiment ces ados… Sont sympas)
Maman : “T’as les cheveux mouillés là… Et ça te dérange pas de rentrer du hand à 11h du soir, en plein mois de février les cheveux mouillés !??! Avec le froid qu’il fait dehors…”
Batiste : “Ben non !! Chui jamais malade !!”

C’était vrai que j’étais jamais malade, mais là j’avais poussé le bouchon un petit peu trop loin…
Sur ce : grippe, je loupe un cours de math, et le jour où je reviens au lycée, PAF, contrôle surprise (ça passe pas ça…) !!

Depuis, plus rien. Pas une grippe, pas une bronchite, pas de vrai gastro… Alors t’imagines bien que j’imaginais pas la choper celle là. Mais ce matin je faisais moins le malin…

Petit Flashback au milieu d’aprèm où je me suis rendu compte que je pouvais prendre un dolyprane… (ben j’ai pas l’habitude aussi…)
Le pharmacien : “Bon je vous donne de l’aspirine ?”
Le malade : “Monsieur Pannetier ne devait recevoir de soins qu’à base de pa-ra-cétamol, et non pas d’acide acétil-salicylique, comme tout bon médecin sait” (ça le fait saigner du nez, c’est une petite nature…)
Le pharmacien : “Mais je ne savais pas… Autrement jamais je ne lui aurais donné d’acide acétal, d’acide acé… De ce médicament !!” (Ha oui lecteur des fois il faut des références)

Ben c’est fou ce que c’est efficace un dolyprane…

Category: La vie ne fait pas de cadeaux | 4 Comments »

Parce que ça a failli être l’émeute

février 4th, 2009 by Batiste

Le soir à Val Thorens on pouvait arriver à l’appart les skis au pied… Mais on s’en est rendu compte que l’avant dernier jour.

Fallait être un peu malin quand même, pas trop se trainer sur les pistes après 4h30 pour choper le tire-fesses du Stade (c’est le nom de la piste où ils font les compètes) avant qu’il ferme, lâcher la perche juste après le deuxième poteau, faire gaffe au mec qui arrivait derrière, et couper à gauche entre les immeubles pour se retrouver sur le trottoir devant l’appart (y avait pas mal de neige oui…).

Les jours précédents, on avait du faire 20 bons mètres à pied, les skis sur l’épaule, avant de pouvoir enfin se poser sur le canap, enlever nos chaussures de ski, et sortir le pot de Nutella pour goûter… Mais figure toi qu’on avait pas été pas les seuls petits malins à découvrir le truc, et qu’à 4h30 la file d’attente au tire fesse ressemblait à s’y méprendre à la queue de la cantine au collège les jours où y avait des frites…

Deux heures plus tôt, la piste (qu’on aimait bien parce qu’elle était large, super pentue, déserte et qu’on pouvait un peu lâcher les chevaux dessus) était fermé pour cause de compétition… Ils faisaient passer la flèche aux CM2 du coin, qui du haut de leur mètre dix nous ont donné une sérieuse leçon de ski. Avec casques, bâtons tordus, et petites combi moulantes (oui oui, comme les vrais que tu vois à la télé), ils descendaient le stade plus vite qu’on osait (ou pouvait, je te laisse libre) le faire… Le tout en faisant voler toutes les portes de slalom qu’ils croisaient… En bas, dans la cahute le chronométreur annonçait les temps : « Mégane, 8 ans, 51 secondes, flèche d’argent !! »

Mais là il était 4h30 (un peu passé), et ça fourmillait au pied du tire fesse du stade pour rentrer à la maison.

Ca faisait bien 2 minutes qu’on était dans la queue quand ils sont apparus. Dans l’immeuble juste à gauche du tire fesse, tout frais rentrés du ski, un couple, la quarantaine pose ses affaire après une dure journée de crêpes au sucre dans les chalets d’altitudes.

La journée était belle, le soleil faisait un peu de résistance avant de disparaître derrière les crêtes, et le monsieur avait l’air bien décidé de profiter de ce petit moment pour bronzer un coup… Il a ouvert la baie vitrée, a fait tomber le haut, le bas aussi, a mis zguégos à l’air, a pris une chaise dans son salon, s’est installé sur son balcon qui donnait directement sur la file d’attente, et a dit « Chérie ?? Tu viens bronzer avec moi ? »

Tous les Hudes de la file d’attente, soudainement devenus francophones, avaient tourné la tête comme un seul homme pour attendre madame, le perchiste s’était arrêté dans l’espérance de l’apparition, les perches partaient vides pour la montée, les mamans cachaient les yeux de leurs petits… Et madame est arrivée sur le balcon avec son petit maillot de bain. Je te raconte pas la déception des Hudes.
Heureusement…
L’homme : « Mais qu’est ce que tu fais avec ton maillot Suzanne ?»
La femme : « Ben… Je bronze… »
L’homme : « Tu vas pas me faire croire que t’as besoin d’un maillot pour bronzer ? Regarde, il fait beau, on est là, à la fraiche, décontractés, et personne peut nous voir… Allez fait moi sauter ce maillot !! »
La femme : « T’es sûr que personne peut nous voir ? Y a quand même le tire fesse là… »
L’homme : « Meuhh non… Ils nous voient pas…»
Et hop, il lui a fait sauter son soutien gorge d’un tour de main expert…

Sourire général…
Mais c’est ce moment là que les Hudes ont choisi pour se mettre à siffler…
Ch’te jure, on peut même plus mettre zguégos à l’air tranquille, de suite c’est l’émeute !!

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, La vie est belle..., Non classé | No Comments »

Parce que c’était ça ou on y trempait des carottes…

février 2nd, 2009 by Batiste

Elle : “80 coeur” (elle part toujours à 80, on lui a appris comme ça)
Lui : “120 piques (il part toujours beaucoup trop haut, ce qui nous a coûté un petit paquet de courses, de vaisselles, et de passages d’aspirateur pendant une semaine…)… Et dire que ce soir on se refait une fondue”
L’autre elle : “120 piques… Ben… Passe… Vous avez pensé au pain ?”

L’idée de la deuxième fondue avait germé dans nos esprits fatigués quelques heures plus tôt alors qu’on allait rendre les skis. La première de la semaine nous avait laissé des souvenirs fruités dans une bouche sèche, et on avait calculé qu’avec une moyenne de 6 heures de sport par jour sur 6 jours les petits fromages locaux ne pouvaient pas nous faire trop de mal (pour déculpabiliser un peu).

Comme on avait perdu la belotte destinée à désigner ceux qui allait “aller faire les courses”, c’est Jeanro et moi qui avions du traverser la station, hébétés par le jeu des filles qui de toutes façons avaient eu toutes les cartes maîtresses, pour aller chercher le fromage destiné à la fondue…

Et… On avait un peu oublié le pain…

C’est comme ça que l’autre lui s’est retrouvé à courir en tee shirt à huit heures moins une dans les rues enneigées de Val Thorens. L’autre elle avait même pas fini sa phrase qu’il avait bondi de sa chaise pour disparaître dans les escaliers laissant derrière lui la porte ouverte.

La nuit avait préféré les lueurs des étoiles au gigantisme de la montagne, et c’est sous un Orion éclatant qu’il se rua sur la boulangerie en face de l’immeuble (fermée), sur celle dans la première galerie marchande à portée de course (fermée aussi), qu’il scanna en courant le 8 à 8 de Val Thorens (pas de pain) et qu’il traversa la totalité de la station vers son dernier espoir : Le SPAR !!

5 minutes de sprints, ça vaporait sec au sortir de sa bouche, ça picotait un peu au niveau de ses bras, et tous les Hudes le regardaient passer avec effarement.
Ha…
Les Hudes…

Pour faire simple, hors saison Val Thorens fourmille de Hudes, de Fludes et de Gluts !! Eux sont grands, blonds, baissent les barres des télésièges moins de 1 seconde après s’être assis dessus, et dans la station comme dans les hôtels tout est Hude. On nous adressait la parole en anglais avant de se rendre compte qu’on était français (petits et bruns), et dans le couloir de notre immeuble le “Après 22h, merci de la boucler” était écrit seulement en Hude…

La vendeuse : “Hello”
Le fondeur : “Shhhhh Shhhhh, Bonjour, Shhhhh”
La vendeuse : “Kes kseussra ?” (oui oui, à la montagne aussi le charme des boulangères opère à plein)
Le fondeur : “Shhhhh Shhhhh Shhhhh, 3 baguettes, Shhhhhhhhhhhh, s’il vous plait, Shhhhh, madame la boulangère”
La vendeuse : “deux santdis”
Le fondeur : “Shhhhh Shhhhh Shhhhh”

Au retour, Orion était toujours là mais les pisteurs avaient allumés de gros projecteurs pour éclairer la piste de luge de malaaade de Val Thorens, et la montagne est ressortie de son sommeil, toute bleue et jaune, se détachant plus que jamais dans ce noir quasi total.

Elle : “T’as le pain ?”
L’autre lui : “Ouaip”
Lui : “Bon ben on en est 120 piques…”
L’autre elle : “Et j’espère que t’as du jeu parce que quand t’es parti j’ai coinché !! Et on a le nettoyage du truc à fondue en jeu !!”

Category: La vie est belle... | 4 Comments »