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Parce que c’était le début de la saison 2011…

septembre 13th, 2011 by Batiste

C’était l’été… Les jours étaient longs, les filles étaient plus belles que jamais, et les terrasses se prélassaient à terrasser autant qu’elles pouvaient…

Il faisait juin, ça fleurait bon les bisous, et on savait pas encore qu’il faudrait acheter des bottes pour terminer la saison.

Il faisait un de ces jours où mon appart parisien, calé juste sous le bout de taule qui sert de toit, se transforme en four à pizzas.
Bref lecteur, c’était une fin de journée à bronzer sous un platane, les terrasses avaient fini leur boulot pour la journée, et ça apérotait sec sur le futon.

Un verre à pied à la main, les fenêtres ouvertes histoires de choper le peu d’air qui voulait encore bouger pour nous, on devisait tranquillement sur la marche du monde libre, l’augmentation du prix des cacahuètes, et les voisins d’en face.

Depuis un an, depuis que j’avais refermé les fenêtres pour laisser passer l’hiver, j’avais pas eu de nouvelles de mes voisins d’en face.
Et pour tout t’avouer… Je pensais qu’elle s’était cassée.

Je pensais qu’elle en avait eu raz la motte de son gros porc de mari. Je pensais qu’elle avait tiré un trait sur l’appart à six cents mille et sur la terrasse du 4°, et qu’elle avait repris une vie de femme libre. Je pensais qu’un soir d’hiver, elle était rentrée, épuisée par des mois de lutte, qu’elle avait posé son sac à main sur le sol de la salle à manger, juste en face de l’entrée, et qu’elle avait lâché : “Denis… Denis je vais partir.”

Elle avait dû dire ça oui. Elle avait dû dire “Je vais partir”, le sac à main juste devant la porte d’entrée. Elle avait dû ajouter qu’elle était épuisée. Juste après avoir dit qu’elle allait partir. Qu’elle était épuisée. Épuisée de se faire gueuler dessus tous les soirs pour un oui pour un non. Épuisé de sa jalousie de merde. Épuisée de l’appart à six cent mille, de la terrasse, et du gros porc qui vivait dedans. Son sac à main posé juste dans l’entrée. Pour montrer qu’elle était pas vraiment revenue ce soir-là. Qu’elle l’avait pas posé sur la table basse du salon…

Elle avait dit que c’était pas la peine de la retenir, et que sa copine l’attendait dehors dans sa voiture. Avec le moteur qui tournait. Elle savait que Sylvie l’attendait dans la voiture (oui elle a un âge à avoir des copines qui s’appellent Sylvie). Elle savait qu’elle ne pouvait plus reculer. Qu’elle ne pouvait pas la planter dans la voiture en bas, avec le moteur qui tournait. Il faisait trop froid pour que Sylvie poireaute dans la voiture trop longtemps. De toute façon ça sert à rien de retenir les gens quand ils veulent partir Denis… Elle avait dû dire ça en pleurant. En pleurant de fatigue plus que de chagrin… Et puis elle était partie, le laissant seul dans son appart à six cent mille. Dans son appart de gros porc.

Je reprends une cacahuète…

“Mais putain mais tu commences vraiment à me péter les couilles espèces de connasse !!! De toute façon y a jamais rien qui va !!!

Apparemment elle est pas partie…

“Non mais attends là espèce de connard !! Si tu penses que tu peux me parler comme ça on va pas bien s’entendre !!!”
“Ha ouai, et comment tu veux que je te parle connasse ?? Hein ?? Non mais sans dec !!!! T’en fous pas une bordel !!!”
“Ha ben ça m’étonne pas qu’elle se soit cassée celle d’avant !!!”

Finalement elle a dû partir…

Je reprends une cacahuète…
Vivre libre !!!

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