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Parce que c’était juste avant

octobre 18th, 2009 by Batiste

J’avais vu tous ses spectacles et on attendait devant le théâtre !!

Bon, peut être pas tous tous, mais j’ai commencé tôt, dans un tout petit théâtre de Bordeaux.
Passé devant une affiche dans le métro en revenant du collège (démerde toi avec les incohérences lecteur, je fais les racourcis que je veux), j’avais trainé ma mère dans une salle de 35 places à tout casser pour le voir.
Toute rouge la salle. Ca m’avait marqué autant de rouge.

Jean-Jacques, je le connaissais de la radio.
Mes dimanches matin se passaient sur la planche en bois qui sert de bar entre la cuisine et la salle à manger : en tailleur et en pijama entre l’enceinte de la radio et le bouquet de fleurs sauvages qu’Amatxi piquait dans les massifs communaux, je bavassais avec maman qui préparait le repas, jubilant, les oreilles branchées sur “rien à cirer” où Patrick Font parlait de “Taupe qui feuge”, et où Jean-Jacques partait dans son monde, de sa voix toute neutre, et finissait tous ses papiers par “à part ça, la vie est belle et c’est tant mieux” (tu crois que j’ai inventé le titre de ce blog ou quoi ?)

Ca compte qu’elle soit toute neutre sa voix.
Parce que la première fois en spectacle ça fait drôle de voir arriver un grand gars, velu (si si, il doit être velu, même s’il met une chemise, il doit être velu en dessous), qui se plante là, et parle d’une voix… Neutre. Et hypnotyse doucement le public. Et l’emmène dans son monde…

Son monde c’est celui d’un gars pas vraiment adapté au notre.
Le monde d’un gars qui se pose des questions, tire la pelotte, saute de digressions en digressions, se met dans la peau du moindre de ses personnages, et qui, d’un bout du spectacle à l’autre, reboucle sur ce qu’il a déjà dit… Magique !!

C’est en sautant de phrase en phrase, qu’il arrive à faire Eisenhower qui pleure au téléphone, suppliant Roosevelt de lui enlever De Gaulle des pattes dans leur préparation du débarquement… Au beau milieu d’un sketche sur un voyage de classe où il a eu son premier émoi sexuel à 12 ans…

(Tiens voilà un bout)

15 ans et 3 spectacles plus loin, on était donc devant le théâtre.

Octobre avait fait son travail, il commençait à se peler les miches, et je sautillais dans mon manteau, pleurant comme Eisenhower et imitant De Gaulle, mimant un saut à l’élastique du pont de Juvisy avec l’élastique du pont de Fontainebleau… Prêt à rentrer dans le théâtre pour le tout nouveau spectacle…

Mais la soirée ne s’est pas tout à fait passée comme prévu…

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