Archive for the 'Ils existent et ils sont plusieurs' Category

Parce que c’était le début de la saison 2011…

septembre 13th, 2011 by Batiste

C’était l’été… Les jours étaient longs, les filles étaient plus belles que jamais, et les terrasses se prélassaient à terrasser autant qu’elles pouvaient…

Il faisait juin, ça fleurait bon les bisous, et on savait pas encore qu’il faudrait acheter des bottes pour terminer la saison.

Il faisait un de ces jours où mon appart parisien, calé juste sous le bout de taule qui sert de toit, se transforme en four à pizzas.
Bref lecteur, c’était une fin de journée à bronzer sous un platane, les terrasses avaient fini leur boulot pour la journée, et ça apérotait sec sur le futon.

Un verre à pied à la main, les fenêtres ouvertes histoires de choper le peu d’air qui voulait encore bouger pour nous, on devisait tranquillement sur la marche du monde libre, l’augmentation du prix des cacahuètes, et les voisins d’en face.

Depuis un an, depuis que j’avais refermé les fenêtres pour laisser passer l’hiver, j’avais pas eu de nouvelles de mes voisins d’en face.
Et pour tout t’avouer… Je pensais qu’elle s’était cassée.

Je pensais qu’elle en avait eu raz la motte de son gros porc de mari. Je pensais qu’elle avait tiré un trait sur l’appart à six cents mille et sur la terrasse du 4°, et qu’elle avait repris une vie de femme libre. Je pensais qu’un soir d’hiver, elle était rentrée, épuisée par des mois de lutte, qu’elle avait posé son sac à main sur le sol de la salle à manger, juste en face de l’entrée, et qu’elle avait lâché : “Denis… Denis je vais partir.”

Elle avait dû dire ça oui. Elle avait dû dire “Je vais partir”, le sac à main juste devant la porte d’entrée. Elle avait dû ajouter qu’elle était épuisée. Juste après avoir dit qu’elle allait partir. Qu’elle était épuisée. Épuisée de se faire gueuler dessus tous les soirs pour un oui pour un non. Épuisé de sa jalousie de merde. Épuisée de l’appart à six cent mille, de la terrasse, et du gros porc qui vivait dedans. Son sac à main posé juste dans l’entrée. Pour montrer qu’elle était pas vraiment revenue ce soir-là. Qu’elle l’avait pas posé sur la table basse du salon…

Elle avait dit que c’était pas la peine de la retenir, et que sa copine l’attendait dehors dans sa voiture. Avec le moteur qui tournait. Elle savait que Sylvie l’attendait dans la voiture (oui elle a un âge à avoir des copines qui s’appellent Sylvie). Elle savait qu’elle ne pouvait plus reculer. Qu’elle ne pouvait pas la planter dans la voiture en bas, avec le moteur qui tournait. Il faisait trop froid pour que Sylvie poireaute dans la voiture trop longtemps. De toute façon ça sert à rien de retenir les gens quand ils veulent partir Denis… Elle avait dû dire ça en pleurant. En pleurant de fatigue plus que de chagrin… Et puis elle était partie, le laissant seul dans son appart à six cent mille. Dans son appart de gros porc.

Je reprends une cacahuète…

“Mais putain mais tu commences vraiment à me péter les couilles espèces de connasse !!! De toute façon y a jamais rien qui va !!!

Apparemment elle est pas partie…

“Non mais attends là espèce de connard !! Si tu penses que tu peux me parler comme ça on va pas bien s’entendre !!!”
“Ha ouai, et comment tu veux que je te parle connasse ?? Hein ?? Non mais sans dec !!!! T’en fous pas une bordel !!!”
“Ha ben ça m’étonne pas qu’elle se soit cassée celle d’avant !!!”

Finalement elle a dû partir…

Je reprends une cacahuète…
Vivre libre !!!

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Parce que c’est pas souvent…

août 6th, 2011 by Batiste

C’était deux roumains.
Deux roumains qui parlaient roumain entre eux.

Deux roumains qui parlent roumain…
Je le sais qu’ils parlaient roumain, ils sont montés dans le métro juste devant moi alors que j’étais en train de lire sur un strapontin…

Si on vient me le demander (ou s’il me vient à l’idée de dénoncer les gens qui parlent pas français), je pourrai le dire moi que ces deux roumains là ils parlaient roumain !!!
Et qu’ils connaissent sans doute pas la Marseillaise…
Par les temps qui courent, faudrait peut être que je m’y mette à dénoncer ce genre de trucs…

En plus l’un des deux était tout gros.
Plus tout jeune en plus, et tout gros.
C’est ça de voler des poules !! On croit que ça fait maigrir parce qu’il faut courir après, mais en fait ça fait grossir parce que c’est les plus grosses poules qui courent le moins vite…
Alors ça mange de la grosse poule, et ça finit tout gros.

L’autre était tout jeune et tout mince.
Il devait avoir 25 ans et les yeux bleus (je suis sûr pour les yeux lecteur, il était à 1m de moi), et arborait un grand sourire.
Un grand sourire de roumain pas net qui doit avoir des choses à se reprocher.
Ca a des choses à se reprocher les étrangers.
Pas toujours non… Mais souvent en tous cas…

Ils avaient choisi leurs instrument en fonction de leur taille.
Le petit avait une clarinette, et le gros un basson (Phrase typique des blagues de Melon et Melèche…).

Bon lecteur, un basson dans le métro on peut dire que c’est pas tous les jours.
On a du violon pas mal, on a de l’accordéon beaucoup. Pas du super accordéon hein. De l’accordéon moyen on verra ce qu’il faut faire comme accords quand on aura le temps… On a de la guitare aussi, de la pas top souvent, de la pas mal aussi.
Mais pour tout te dire, du basson et de la clarinette j’avais jamais vu.

Surtout que ça joue quoi du basson et de la clarinette ?

Ca a pas l’air facile le basson.
Déjà les gars se taillent eux-même leurs hanches (et est-ce qu’ils appellent ça des hanches ?), et puis y a des trous sur les clés, voire des trous sans clés…
Le genre de truc pas facile…

“Trois - Quatre” (j’ai pas bien entendu comment on dit “trois” et “quatre” en roumain)

Rohhhhhh le son…
C’était pas un son de métro que je joue parce qu’il faut bien…
C’était un vrai son de mecs qui bossent leur son.
C’était le son qui fait plaisir que j’aimerais bien que mes cuivres ils fassent des nuances comme ça…

Bon alors lecteur, un basson et une clarinette dans le métro ça joue du classique…

Les gars devaient avoir fait le concervatoire de Budapest.
Une dextérité de malade… Mais une dextérité de malade au service du son.
Pas d’esbrouffe… Pas de “Allez regarde comme je vais vite avec mon basson !!!”… Non, de la musique qui met plein de couleurs dans le métro et qui fige les sourires…

Ils nous ont tenu trois stations. 2 morceaux. Tranquilou. Un sourire collé au visage du clarinétiste entre les deux morceaux. Un sourire de musicien…
Au deuxième, j’en connaissais une version avec des paroles.
Des paroles qui allaient bien avec le tableau des roumains concertistes, rejetés partout, par tout le monde, et dont la musique aérienne emplissait les coeurs…

Alors j’ai chanté.

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Parce que ça fait longtemps

mai 20th, 2011 by Batiste

Jean-Louis : “Bon Catherine, j’ai discuté avec Paul, et c’est pas toi qui va avoir le projet…”
Catherine : “Non mais tu déconnes là !! C’est un poisson d’avril ou quoi ?”
Jean-Louis : “On est le 4 février Catherine… Et c’est le DPLOB (”Département Pour Lequel On Bosse”) qui va définir la solution du nouveau marché d’outillage… J’ai rien pu faire…”
Catherine : “Tu te fous de ma gueule là (NDLR : Catherine est un peu cash avec son chef) !! C’est le DQGTLO (”Département Qui Gère Tout L’Outillage”) qui gère TOUT l’outillage des PDP (”Putains De Plateformes”), et ça depuis 1997 !! Quand le DPLOB a fait son truc dans son coin la dernière fois on a rien dit (on a rien dit)… Mais ce projet DOIT faire partie du périmètre du DQGTLO !!! Et si la DG (”Direction Générale”, je te traduis tous les sigles de la BQNFDM (”Boite Qui Nous File Des Missions”) au fur et à mesure qu’elle parle, ça sera plus facile pour suivre) veut pérenniser du transitoire je ne le cautionnerai pas !!”
Jean Louis : “Catherine… Je suis désolé mais la décision a été actée en comité de direction… On peut plus rien faire… Et puis est-ce que tu pourrais utiliser un peu moins de sigles ? Tu commences à perdre le lecteur…”
Catherine : “Écoute-moi bien Jean Louis… J’en ai rien-à-foutre du lecteur !! Je suis colère !!! Je suis colère parce que je suis déception !!”

Bon…
Tu l’auras remarqué, Catherine est pas très joie et elle mettrait bien la tête du responsable du DPLOB au bout d’une pique…
Bon dans l’idéal, son jeu à lui ça serait d’éviter de la croiser dans les couloirs pendant une ou deux semaines et puis de faire son projet tranquilou dans son coin… Mais voilà, Catherine dirige le DQGTLO, et tu vois bien que DPLOB a été obligé de l’impliquer dans le projet de renouvellement de l’outillage des PDP.

Entre temps, le DPLOB avait choisi une boite de conseil pour mener le projet, et ce sont deux consultants qui se sont pointés pour l’entretien de Catherine. Deux gars très bien, propres sur eux, les dents astiquées au fil dentaire (vraiment… Rien à dire)… Mais ces deux gars qui arrivaient la bouche en cœur étaient destinés à la boucherie.

Je te fais l’entretien.

Catherine entre dans la salle de réunion où les consultants l’attendaient.
Elle est pas là pour être ici et c’est son œil qui le dit : son œil qui tique et aussi la façon dont ses mains referment son gilet sur elle.
Elle est assez petite, très sèche, et sa crête rouge en fait une méchante de Walt Disney. Elle serre la main des consultants avec tout le dédain du monde et, suivie de son assistante, elle fait le tour de la table pour s’installer en face des encostardés. Une fois assise, elle blottit ses bras contre son gilet, se referme, et attend.

Tout le monde sait comment ça va commencer. Catherine comme les consultants. Elle va se mettre à gueuler à la deuxième phrase du consultant. Il aura dit un mot de trop, et ça sera une bonne excuse pour commencer à gueuler. Ce qui est important pour le projet, c’est la façon dont l’entretien va se terminer.

Faire attention à tous ses mots.
Replacer le projet dans son contexte et demander de combien de temps on dispose…
Faire attention à tous ses mots.
Assoir la légitimité du projet et des gens mandatés pour le dérouler…
Jusque-là tout va bien…
C’est au mot “mail” qu’elle se met à gueuler.
Inévitable… “mail” il fallait bien le dire vu que le projet prévoit un outillage mail…

Elle gueule.
Elle gueule sur les consultants, sur le projet, sur le périmètre du bouzin, sur son périmètre à elle… Elle gueule les bras croisés sur son gilet. Et plus elle gueule plus son œil tique… Et elle croit qu’elle est en train de gagner le match.

Mais voilà.
Ce que Catherine ne sait pas c’est que le plus vieux des deux consultants (celui qui perd ses cheveux) est tombé très précisément sur ce cas à l’exam de sa formation “communication orale”, et que les sorcières qui tiquent et qui gueulent, et ben il les laisse gueuler.
Alors il enchaîne un combo “mur poreux”-”prise de notes”, la regarde bien dans les yeux, n’ouvre surtout pas la bouche, et pendant les 5 minutes où elle gueule, le seul truc qui bouge côté consultant c’est un stylo…
Elle finit par s’épuiser… Et s’arrête toute seule.

Son œil tique encore. Le consultant relance d’une question qui titille, et la nana se remet à gueuler.
Une petite gueulante juste pour la forme…

Son œil ne bouge plus.
Normalement il faudrait reformuler… Le formateur a dit que normalement il fallait reformuler…
Le consultant reformule la gueulante, et pose sa première question : “Vous venez de dire que tous les projets concernant l’outillage sont dans votre département. Est-ce qu’on pourrait faire ensemble la liste de ces projets et déterminer leurs périmètres ?”

Elle a tout déballé.
Tout ce qu’ils étaient venus chercher, ils l’ont eu. Les projets, les équipes, les plannings…
Pour montrer qu’elle aurait dû avoir le projet, elle leur a fourni de quoi reconstruire le présent et le futur des projets de Catherine : tout ce qu’il fallait qu’elle donne pour faire avancer le projet…

Jean-Louis : “Alors Catherine ? Ce projet d’outillage des PDP ?”
Catherine : “J’ai rencontré les consultants… Je peux te dire que je leur ai pas fait de cadeaux !! Peuvent toujours courir pour que je collabore…”
Jean-Louis : “Bon… Peut-être que la prochaine fois on aura le projet !!”
Catherine : “Je les ai bien niqués !!”

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Parce qu’elle a pas d’idée

février 11th, 2011 by Batiste

12 ans plus tôt… Un jour.

Les photos, on les prenait par pellicules de 32, en 100 ASA, et puis on verra le résultat en septembre, alors c’était toujours un peu l’aventure d’aller les chercher chez le photographe.

Avec le Canon de maman, j’avais le droit d’en prendre de temps en temps, mais fallait faire bien attention à mettre la petite tige dans le petit rond pour que la photo soit exposée juste comme il faut.

Le photographe, lui, c’était un gars tout petit qui arrivait toujours à nous prendre de haut.
Il avait une vitrine pleine de photos d’enfants posés contre des colonnes romaines, des parapluies à flash pour les photos d’identité, et il disait “Non mais regardez, bon vous la voyez votre photo là, ben chez Leclerc ils les passent dans le bain comme ça et puis ils s’en foutent, alors que moi quand je vois ça, bon ben je refais un tirage plus contrasté !!”
Et puis il disait aussi “En même temps pour des photos de ce niveau…”.

Papa avait donné l’argent, pris les photos et la parole :

Mon papa : “J’ai entendu qu’ils allaient sortir des appareils photo qui marchent avec les ordinateurs… Vous voyez ça comment vous ?”
Le photographe : “Le numérique ? Mais c’est de la merde leurs trucs !!”
Mon papa : “Mais c’est toujours pareil, ils vont s’améliorer…”
Le photographe : “Mais les gens y passeront pas… Je le vois moi, si c’est pour avoir des photos pourries… Et puis ils viendront toujours faire développer leurs photos !! Alors on fera peut être un peu moins sur les pellicules, mais aucun problème !!”
Mon papa : “Pas de souci alors…”
Le photographe : “Pas de souci !!”

J’avais regardé le rayon de pellicules. Il était pas si gros que ça…

En sortant, papa avait dit que non, il nous avait pas forcément pris de haut, et puis que quand bien même, c’était toujours bien d’avoir l’avis d’un professionnel qui devait sentir un peu comment ça pouvait évoluer même si lui il était pas d’accord… Ou un truc comme ça.

12 ans plus tard… Une nuit.

Je claque la porte, un sac sur le dos : en route pour Paris.

Le week-end est encore passé trop vite, et comme personne n’est à la maison, je dois aller à pied chercher maman au bureau de votes pour qu’elle m’emmène à la gare.

Depuis que j’ai quitté Bordeaux, mes trépidations girondines m’entraînent d’avantage au pied des vagues que dans les rues secondaires de ma petite ville et, pour la première fois depuis 8 ans, je me retrouve à marcher sur le chemin de l’école primaire.

Il fait nuit, la ville est déserte, et je passe dans le silence de lieux foulés mille fois. Mon dernier jour de CM2 refait surface : sorti de l’école après une journée de jeux, je m’étais promis de garder cet instant en mémoire, et avais fixé ce temps. Je m’étais concentré sur tous les mouvements, les visages, avais enregistré les odeurs et les impressions, la sensation de cette après midi de juin, de l’air chaud s’engouffrant par la fenêtre ouverte de la voiture jusqu’aux reflets du soleil sur le tableau de bord.

Cette expérience d’enfant avait été un tel succès, ces minutes avaient été si invariablement fixées dans ma mémoire, accessibles sans altération à l’adolescent que j’étais par la suite devenu, qu’une évidence m’apparut : il suffirait, si je souhaitais graver irrémédiablement un moment spécial, que je me concentre pleinement sur l’instant, les formes et les sensations, les impressions et les couleurs…

Et c’est ce que j’ai fait.
Au prix d’inévitables “C’est quoi la tête que tu fais là ?” quand je me faisais gauler, j’ai mémorisé quelques instants dont je ne voulais pas me défaire, quelques regards, quelques sensations…

Mais la mémoire est ainsi faite que le rappel de cette fin de journée de CM2, de ce premier souvenir de mémorisation volontaire, a ramené tous les autres à la vie. Je me retrouve un soir sous une coupole, je sens mes doigts glisser entre les rayons du soleil matinal, je me retrouve devant des regards heureux, des cils mouillés… Et j’entends pas mal de “C’est quoi la tête que tu fais là ?”…

Entouré des spectres de ma vie passée, j’entre dans l’ombre du parc, et je sais que petit, j’aurais eu peur de la masse sombre des arbres dont l’immensité m’impressionnait…

Le bureau de votes n’est plus qu’à quelques mètres.

Le bureau de votes

La mairie, elle, regorge de monde.
Le maire s’est un peu fait piquer la main dans le sac, et pour la première fois depuis 40 ans (pour la première fois tout court), la majorité municipale peut changer de bord…

Alors ça dépouille. Les responsables de bureaux fixent les tas de bulletins au milieu d’une fourmilière : les co-listiers de tous bords passent d’un bureau à un autre, se communiquent les tendances, la moitié de la ville est là, discute, annonce le cataclysme…

Maman est au beau milieu, en pleine discussion avec l’ancien photographe

Ma maman : “Batiste, tu te souviens de l’ancien photographe ?”
Batiste : “Oui, je m’en souviens bien”
Ma maman : “Et bé voilà mon fils Batiste qui fait quelques photos aussi…”
Le Photographe : “Argentique ou numérique ?”
Batiste : “Numérique…”
Le Photographe : “C’est ça qui nous a tué le numérique…”
Batiste : “Ha ?”
Le Photographe : “Ben ouai !!! Alors qu’on était à 200 pellicules jour (les bonnes semaines hein, les semaines de retour du ski, ou fin août…) Et bé on est tombé à moins de 10 Pellicules par semaine !! J’ai même téléphoné au fournisseur de la machine (oui hein parce que les machines, même si on fait pas de tirage, les bains ils se vident toujours un peu hein, alors quand on est à 10 pellicules par semaine, on perd plus que ce qu’on gagne), et le gars il m’avait donné les codes pour un mode spécial de moins de 10 pellicules par semaine…”
Batiste : “Non…”
Le photographe : “Si. Et puis ça nous est tombé dessus comme ça, on a rien vu venir…”

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Parce que c’est annuel

novembre 26th, 2010 by Batiste

J’aime pas me répéter, mais il faut quand même que je précise que tout ce qui suit s’est vraiment passé comme ça (surtout la chute)

- Bon !!! Vous venez pour quoi vous ?”
- Un certificat médical…
- Haaaa, super !! C’est rapide les certificats médicaux !! Pfiouuu, parce que je suis en retard aujourd’hui (NDB : Comme tous les ans). Bon alors c’est quoi comme sport ?

Elle me met le bras dans une machine qui prend la tension toute seule

- Du hand.
- C’est bien le hand… Vous allez bien sinon ?
- Ben oui mais je voudrais vous montrer un grain de beauté que j’ai là… (NDB : Je pointe mon tee shirt avec mon doigt, mon grain de beauté est sous mon tee shirt pour ceux qui voudraient venir le voir)
- Ho vous savez les grains de beauté, je sais pas trop moi… Je vais vous faire une ordonnance pour aller voir un dermato !! Ils ont tout les dermatos, des loupes et tout !! Bon 12-8 c’est parfait. Vous êtes sportif ?

Elle m’enlève le bras de la machine qui prend la tension toute seule

- Boah…
- Je mets “en compétition” aussi pour le hand ?
- Ben oui
- Bon c’est bien !! Vous avez besoin d’autre chose ?
- Ben non (NDB : Je suis pas venu faire mes courses)
- Bon alors ça fera 23 euros (NDB : pour la sécu)
- Voilà
- Merci !! Au revoir !! Autrement… Vous êtes en bonne santé non ?

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Parce que c’est pas toujours facile

novembre 19th, 2010 by Batiste

Posté à la proue du lit, j’observais un petit matin tellement balbutiant qu’il arrivait pas  à faire sonner mon réveil. Faut dire que c’était pas un petit matin des plus pressés - je devais absolument faire un saut à Franprix avant d’aller retrouver mes consultants, ce qui me mettrait définitivement en retard - et mon réveil a tant attendu avant de sonner que je me suis levé avant lui.

Quelques minutes plus tard, tout frais pas rasé, ébouriffé et arborant fièrement mon beau tee-shirt Superman, je finis par descendre l’escalier, trop en avance sur un Franprix qui n’ouvrirait qu’une heure plus tard (le fourbe). C’est ce moment là que le destin à choisi pour me faire croiser ma voisine de tout en bas (que je ne connaissais pas).

Bien évidemment lecteur, je m’amuse pas à travestir ma vie pour te faire rigoler et la conversation qui va suivre est retranscrite mot pour mot !!

La voisine (dans sa tête) : “Mais quel beau jeune homme…” (bon ça peut être que j’invente)
Le jeune homme (dans sa tête) : “Ho mon dieu, une vieille !! Et moi qui n’ai pas mis d’eau de Cologne…”
La voisine : “Bonjour, je suis votre voisine de tout en bas !! Vous êtes à quel étage vous ?”
Le bon voisin (souriant) : “Au dernier !!”
La voisine : “Au fond du couloir ?”
Le gentil voisin : “Non non, juste en haut de l’escalier”

Je sais lecteur, c’est un peu poussif, mais c’est là que ça devient intéressant…

La voisine : “Et alors comme ça vous êtes étudiant ?”
Le voisin (qui venait de perdre 8 ans, et dont barbe naissante cachait à merveille ce tout petit début de calvitie qui lui va si bien…) : “Non non, je travaille… Je suis ingénieur”
La Voisine : “Et ingénieur en quoi ?”
Le Voisin : “En télécommunications…”
La Voisine : “Mhhhh, ça veut dire que si j’ai un problème avec ma freebox, vous pouvez m’aider ?”

La classique.

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Parce qu’il est pas venu pour rien

octobre 24th, 2010 by Batiste

Bon ok il a les mains calleuses, mais dans son costard blanc ça ne se voit pas.

Il le met tous les ans ce costard. A chaque fois qu’il vient à l’assemblée générale histoire d’être crédible devant ces chefs d’entreprises… Pour qu’on oublie un peu ses mains calleuses.

Le reste du temps il n’en a pas besoin.

D’ailleurs il n’est pas bien à son aise dedans, mais ça ne se voit pas. Il est sûr que ça ne se voit pas : comment pourrait-on faire la différence entre quelqu’un qui porte un costard tous les jours et quelqu’un qui en porte un une fois par an…

Et puis il est important ici : s’il est invité à l’assemblée générale, c’est parce qu’il en a un bon petit paquet, des actions. Il a tout mis là dedans d’ailleurs. Ca lui sert de retraite.

Elle tourne pas mal cette boite…

Faut dire que c’est pas avec ce qu’il gagnait quand il travaillait qu’il aurait pu mettre de côté. A peine de quoi faire tourner la machine. Les dernières années, il perdait de l’argent : les prix avaient chuté à cause des centrales d’achats…

Ils avaient fait une action même, et ils étaient passés à la télé.

C’est bien qu’ils fassent ça ici, au cœur de la boite. Ca permet de venir à la Défense et puis de voir tous ces consultants qui travaillent… Une vraie ruche. Il a travaillé lui aussi. Toute sa vie. Et c’était autrement plus fatiguant. Tout ça pour quoi ? Survivre… Et il s’en serait jamais sorti sans les subventions.

D’ailleurs il aurait pas vendu l’exploitation, il aurait rien…

Mais là, la plaquette annonce un million de dividendes en tout, et comme il a acheté 5% des actions… C’est bien ces placements dans les nouvelles technologies. On lui présente tout. Tous les chiffres, la stratégie, et la boite a encore fait 9% de croissance cette année, avec moins d’employés que l’année dernière…

A la fin on leur demande s’ils ont des questions, et il en pose une. Boh, rien de méchant pour ces chefs d’entreprises. Ils lui répondent sans problème. Il leur fait totalement confiance pour gérer l’argent de toute une vie…

Après le pot, il repart. Sourire à un consultant qu’il croise dans le couloir. Ils ont le droit de venir en basket ? Il croit qu’il a peut être un peu trop abusé du champagne… D’ailleurs les charmantes hôtesses de l’accueil lui sourient aussi…

Sa question c’était : “J’ai remarqué que les salaires des jeunes embauchés sont repartis à la hausse après une baisse pendant la crise… Comment comptez-vous faire pour limiter la hausse des salaires… Qui ronge votre marge ?”

Elle est belle d’ailleurs leur marge… Mais en limitant les salaires elle serait encore plus belle… On fait pas n’importe quoi avec son argent quand même…

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Parce que c’est un full time job !!

août 26th, 2010 by Batiste

Dans ma boite y a des gars de l’informatique et c’est pas nous. Nous on est des consultants qu’on fait des projets pour d’autres gens, et les gars de l’informatique c’est ceux qu’ils s’occupent de notre ordinateur quand il veut plus marcher.

Déjà ils arrivent le matin et ils essaient de réparer l’imprimante de l’entrée. L’imprimante de l’entrée elle a jamais voulu marcher ça doit être à cause qu’elle est pas contente d’être dans l’entrée parce qu’ils l’ont changée plein de fois et qu’elle a jamais marché plus de deux jours…

Après qu’ils se sont rendu compte que l’imprimante de l’entrée on peut pas la réparer et qu’on va en commander une nouvelle qu’il va falloir attendre trois mois avant qu’elle arrive, ils attendent que les gens leur téléphone pour leur dire qu’ils savent pas pourquoi mais ce matin Outlook il veut pas marcher (alors qu’il marchait très bien hier quand je suis parti je comprends pas).

Alors là la journée elle commence pour de vrai et ils ouvrent des tickets, ils demandent si t’as essayé de redémarrer ton ordinateur que des fois ça fait ça mais quand on redémarre sans rien faire d’autre ça remarche, et ben voilà tu vois il suffisait de redémarrer, que non c’est normal ils sont là pour ça allez à plus.

Et après des fois ton ordinateur il marche plus mais ils sont plus là. Déjà parce qu’y des gens qui ont un problème plus grave qu’Outlook qui veut pas marcher et que c’était bien dommage pour tout leur travail mais qu’on va formater et que si t’avais pas fait de sauvegarde sur un autre disque t’étais bien couenné parce que tu vas tout perdre… Et puis aussi parce qu’y en a deux qui restent toute la journée dans l’entrée à faire du gringue aux deux filles de l’accueil !!

Ben des fois le téléphone des gras de l’informatique il décroche pas mais le truc cool c’est que l’ordinateur des filles de l’accueil qui font ça et du MSN il a jamais de problèmes !!

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Parce qu’on a peur…

mars 12th, 2010 by Batiste

Il faisait froid à se mordre un œil, et la queue était longue comme le bras. Voire même comme un paquet de bras vu qu’elle faisait le tour de la petite terrasse et s’arrêtait devant la bouche du parking souterrain.

Arrivé en premier j’avais grommelé un truc du genre “mais vraiment mais au-cune originalité les gens” et je m’étais calé au finfond de la queue à attendre qu’une centaine de tables se libèrent avant de pouvoir manger.

Ca faisait tellement longtemps qu’on s’était pas retrouvé ensemble à Bordeaux, tellement longtemps qu’on y était pas allé dans ce resto, et c’était tellement une de nos institutions quand on habitait dans le coin qu’on aurait fait la queue même si elle était arrivée devant les marches du Grand Théâtre…

Dans une queue de bordelais donc, à me peler les miches sur un trottoir même pas chauffé et à attendre que Jeanro se bouge et vienne me rejoindre, j’écoutais d’une oreille les discussions des 2 couples de trentenaires de derrière, et des deux couples de soixante-cinquenaires bien remplumés de devant. Pour faire ça vite : ça parlait travaux dans la salle de bain derrière, et études des grands devant.

Et voilà qu’arrivent les loulous !!

Tous droits sortis de la fête foraine qui illuminait de toutes les couleurs de la vie l’esplanade des quinconces, une grosse peluche à la main et des casquettes vissées sur les têtes, 4 “jeunes” passent sur le trottoir d’en face. Rigolades et esclafades sur le trottoir, ils allaient d’un pas bien gaillard vers le Mc Do de la rue ST Catherine : LE Mc Do de la Rue Sainte Catherine !!

Passage piéton : le premier saute sur la route, sort le sifflet qu’il venait de gagner au tir au fusil, et d’une main alerte arrête la circulation le temps que ses potes traversent. Ca sifflait, faisait des moulinets avec le bras, surveillait la bonne traversée des autres, puis roulez jeunesse, je te rappelle que l’objectif de l’opération restait : le Mc Do.

Bon enfant me dirais-tu…

Le premier soixante-cinquenaire : “Ha ben là, hein, ils sont pas là les flics quand on a besoin d’eux !!”
Sa femme : “Ha ça, ils sont jamais là pour arrêter les voyous”
Le second soixante-cinquenaire : “Pour nous faire chier sur les routes avec leurs contrôles de vitesse y a du monde hein, mais pour nous protéger…”
La femme du premier : “Ha ça oui, ils sont là pour nous arrêter sur la route !!”
Le premier soixante-cinquenaire : “Mais là, quand il faudrait qu’ils arrêtent des voyous !! Hein !!”
Sa femme : “Même ici on est plus en sécurité… Ca fait peur…”

Je te fais l’interpellation : “Vous êtes en état d’arrestation !! Violation du code 45 bis du code pénal, alinéa 23 (je cite) : Gaité sur la voie publique. Vous êtes susceptible de 48h de garde à vue, 2 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Ne bougez pas pendant que je vous menotte…”

Arrestation d’autant plus justifiée que les loulous en questions étaient NOIRS !!
Alors oui le soixante-cinquenaire est un peu resté un grand enfants : il a peur du noir. Oui le soixante-cinquenaire reste visiblement sensible au thème de l’insécurité, et craint de se faire assassiner par les jeunes qui traversent des routes.

Alors dimanche lecteur… Dimanche… Vas voter !!

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Parce qu’elle a pas supporté

février 12th, 2010 by Batiste

Elle l’avait toujours vu au travers d’un écran.

Sur sa télé déjà, le jour où il avait été invité chez Drucker, et elle avait tout de suite eu un petit quelque chose pour lui… Grand un peu, le côté torturé l’avait médusée tant qu’il était resté sur le canapé rouge, et quand il s’était mis au piano…

A la fin de Drucker, elle s’était jetée sur son Mac pour écouter d’autres chansons, et 2 semaines plus tard elle avait même installé l’application “i-Biolay” sur son i-phone. Il était toujours avec elle, toujours sous ses doigts. Elle pouvait le dévorer des yeux dans le métro, l’écouter au boulot ou dans son lit, ou caresser son visage…

Alors imagine le choc !!
Elle arrive au Casino de Paris, la salle s’éteint, les musiciens commencent, il arrive, le public hurle, il lève le bras, le public re-hurle, il prend son micro et il commence à chanter…

Elle a pas tenu. Trop d’émotions, trop de côté torturé sans écran, sans filtre…
Et puis trop de lumière. Il lui semblait que son i-phone balançait moins de lumière que ça dans le métro ou dans son lit… Et puis là elle pouvait pas le toucher. Il était là pour de vrai, mais tellement inaccessible… Alors elle l’a sorti.
Elle l’a sorti de sa poche. L’a allumé. A commencé par prendre une photo ou deux…

Et puis elle a retrouvé la bonne luminosité, elle a retrouvé dans son écran la taille de son Benjamin qui rentrait pile poil dedans… Retrouvé aussi le tactile d’i-biolay… Alors elle l’a gardé tout le concert !!
Pour bien profiter de lui, pour bien profiter du moment et de l’ambiance du concert, elle a tout regardé au travers de son écran, son i-phone tenu à bout de bras juste devant elle… Et elle était à 3 mètres de moi.

Tu peux aller voir, y a moyens de trouver tout ça sur youtube dans la catégorie “j’ai filmé un concert pendant 3h et une fois à la maison je me suis rendu compte que les micros des portables sont pas fan du 105dB”

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