Archive for the 'J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma' Category

Parce que c’était le début de la saison 2011…

septembre 13th, 2011 by Batiste

C’était l’été… Les jours étaient longs, les filles étaient plus belles que jamais, et les terrasses se prélassaient à terrasser autant qu’elles pouvaient…

Il faisait juin, ça fleurait bon les bisous, et on savait pas encore qu’il faudrait acheter des bottes pour terminer la saison.

Il faisait un de ces jours où mon appart parisien, calé juste sous le bout de taule qui sert de toit, se transforme en four à pizzas.
Bref lecteur, c’était une fin de journée à bronzer sous un platane, les terrasses avaient fini leur boulot pour la journée, et ça apérotait sec sur le futon.

Un verre à pied à la main, les fenêtres ouvertes histoires de choper le peu d’air qui voulait encore bouger pour nous, on devisait tranquillement sur la marche du monde libre, l’augmentation du prix des cacahuètes, et les voisins d’en face.

Depuis un an, depuis que j’avais refermé les fenêtres pour laisser passer l’hiver, j’avais pas eu de nouvelles de mes voisins d’en face.
Et pour tout t’avouer… Je pensais qu’elle s’était cassée.

Je pensais qu’elle en avait eu raz la motte de son gros porc de mari. Je pensais qu’elle avait tiré un trait sur l’appart à six cents mille et sur la terrasse du 4°, et qu’elle avait repris une vie de femme libre. Je pensais qu’un soir d’hiver, elle était rentrée, épuisée par des mois de lutte, qu’elle avait posé son sac à main sur le sol de la salle à manger, juste en face de l’entrée, et qu’elle avait lâché : “Denis… Denis je vais partir.”

Elle avait dû dire ça oui. Elle avait dû dire “Je vais partir”, le sac à main juste devant la porte d’entrée. Elle avait dû ajouter qu’elle était épuisée. Juste après avoir dit qu’elle allait partir. Qu’elle était épuisée. Épuisée de se faire gueuler dessus tous les soirs pour un oui pour un non. Épuisé de sa jalousie de merde. Épuisée de l’appart à six cent mille, de la terrasse, et du gros porc qui vivait dedans. Son sac à main posé juste dans l’entrée. Pour montrer qu’elle était pas vraiment revenue ce soir-là. Qu’elle l’avait pas posé sur la table basse du salon…

Elle avait dit que c’était pas la peine de la retenir, et que sa copine l’attendait dehors dans sa voiture. Avec le moteur qui tournait. Elle savait que Sylvie l’attendait dans la voiture (oui elle a un âge à avoir des copines qui s’appellent Sylvie). Elle savait qu’elle ne pouvait plus reculer. Qu’elle ne pouvait pas la planter dans la voiture en bas, avec le moteur qui tournait. Il faisait trop froid pour que Sylvie poireaute dans la voiture trop longtemps. De toute façon ça sert à rien de retenir les gens quand ils veulent partir Denis… Elle avait dû dire ça en pleurant. En pleurant de fatigue plus que de chagrin… Et puis elle était partie, le laissant seul dans son appart à six cent mille. Dans son appart de gros porc.

Je reprends une cacahuète…

“Mais putain mais tu commences vraiment à me péter les couilles espèces de connasse !!! De toute façon y a jamais rien qui va !!!

Apparemment elle est pas partie…

“Non mais attends là espèce de connard !! Si tu penses que tu peux me parler comme ça on va pas bien s’entendre !!!”
“Ha ouai, et comment tu veux que je te parle connasse ?? Hein ?? Non mais sans dec !!!! T’en fous pas une bordel !!!”
“Ha ben ça m’étonne pas qu’elle se soit cassée celle d’avant !!!”

Finalement elle a dû partir…

Je reprends une cacahuète…
Vivre libre !!!

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, L'aventure c'est l'aventure.... | No Comments »

Parce que c’est pas souvent…

août 6th, 2011 by Batiste

C’était deux roumains.
Deux roumains qui parlaient roumain entre eux.

Deux roumains qui parlent roumain…
Je le sais qu’ils parlaient roumain, ils sont montés dans le métro juste devant moi alors que j’étais en train de lire sur un strapontin…

Si on vient me le demander (ou s’il me vient à l’idée de dénoncer les gens qui parlent pas français), je pourrai le dire moi que ces deux roumains là ils parlaient roumain !!!
Et qu’ils connaissent sans doute pas la Marseillaise…
Par les temps qui courent, faudrait peut être que je m’y mette à dénoncer ce genre de trucs…

En plus l’un des deux était tout gros.
Plus tout jeune en plus, et tout gros.
C’est ça de voler des poules !! On croit que ça fait maigrir parce qu’il faut courir après, mais en fait ça fait grossir parce que c’est les plus grosses poules qui courent le moins vite…
Alors ça mange de la grosse poule, et ça finit tout gros.

L’autre était tout jeune et tout mince.
Il devait avoir 25 ans et les yeux bleus (je suis sûr pour les yeux lecteur, il était à 1m de moi), et arborait un grand sourire.
Un grand sourire de roumain pas net qui doit avoir des choses à se reprocher.
Ca a des choses à se reprocher les étrangers.
Pas toujours non… Mais souvent en tous cas…

Ils avaient choisi leurs instrument en fonction de leur taille.
Le petit avait une clarinette, et le gros un basson (Phrase typique des blagues de Melon et Melèche…).

Bon lecteur, un basson dans le métro on peut dire que c’est pas tous les jours.
On a du violon pas mal, on a de l’accordéon beaucoup. Pas du super accordéon hein. De l’accordéon moyen on verra ce qu’il faut faire comme accords quand on aura le temps… On a de la guitare aussi, de la pas top souvent, de la pas mal aussi.
Mais pour tout te dire, du basson et de la clarinette j’avais jamais vu.

Surtout que ça joue quoi du basson et de la clarinette ?

Ca a pas l’air facile le basson.
Déjà les gars se taillent eux-même leurs hanches (et est-ce qu’ils appellent ça des hanches ?), et puis y a des trous sur les clés, voire des trous sans clés…
Le genre de truc pas facile…

“Trois - Quatre” (j’ai pas bien entendu comment on dit “trois” et “quatre” en roumain)

Rohhhhhh le son…
C’était pas un son de métro que je joue parce qu’il faut bien…
C’était un vrai son de mecs qui bossent leur son.
C’était le son qui fait plaisir que j’aimerais bien que mes cuivres ils fassent des nuances comme ça…

Bon alors lecteur, un basson et une clarinette dans le métro ça joue du classique…

Les gars devaient avoir fait le concervatoire de Budapest.
Une dextérité de malade… Mais une dextérité de malade au service du son.
Pas d’esbrouffe… Pas de “Allez regarde comme je vais vite avec mon basson !!!”… Non, de la musique qui met plein de couleurs dans le métro et qui fige les sourires…

Ils nous ont tenu trois stations. 2 morceaux. Tranquilou. Un sourire collé au visage du clarinétiste entre les deux morceaux. Un sourire de musicien…
Au deuxième, j’en connaissais une version avec des paroles.
Des paroles qui allaient bien avec le tableau des roumains concertistes, rejetés partout, par tout le monde, et dont la musique aérienne emplissait les coeurs…

Alors j’ai chanté.

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, La vie est belle..., La vie ne fait pas de cadeaux, Oui plutôt oui... | 3 Comments »

Parce que ça re-spoile (attention)

février 15th, 2011 by Batiste

- Alors je vais me tuer…
- Ha oui mais non !!
- Mais si !!
- Non !!
- Siiii….
- Et non !!
- Mais siiii je vais me tuer, j’en peux plus de vivre, mon amoureuse est morte…
- Oui mais là mais non !! Déjà elle est pas morte, mais en plus tu vas pas te tuer !!
- Hooooo, mais si !!
- Je te dis que je vais te sauver comme j’ai sauvé ton père !!
- Sauvé mon père ? Mais Vous êtes ?
- Je suis…
- …
- Edmond…
- …
- Edmond Dantes !! (Voilà ça y est je l’ai dit)
- Mais ce n’est pas possible !!
- Et si !!!
- Mais non !!!
- Et pourtant… Si !!!
- Mais je te croyais mort !!!
- Ha ça non !!!
- Mais si…
- Ben la preuve que non !!
- Mais si… Jeté à la mer et tout !!
- Ha oui peut être… Mais non !!

C’est quand même un chic type cet Edmond quand même de sauver les gens bien…

Category: J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, L'aventure c'est l'aventure.... | No Comments »

Parce que ça spoile (attention)

février 12th, 2011 by Batiste

- Mais avant que nous nous battions, monsieur, vous allez me donner votre véritable nom… Je veux savoir qui je tue…
- Ha oui mais non…
- Mais si !!
- Non !!
- Siiii….
- Et non !!
- Mais siiii tu vas me dire qui t’es !!
- Oui mais là mais non !!
- Hooooo, mais si !!
- Bon ok… Je suis…
- Vous êtes ?
- Je suis…
- …
- Edmond…
- …
- Edmond Dantes !! (Voilà ça y est je l’ai dit)
- Mais ce n’est pas possible !!
- Et si !!!
- Mais non !!!
- Et pourtant… Si !!!
- Noooonnnnnnnnn
- Si…
- Mais je te croyais mort !!!
- Ha ça non !!!
- Mais si…
- Ben la preuve que non !!
- Mais si… Jeté à la mer et tout !!
- Ha oui peut être… Mais non !!

C’est trop une truffe Morcerf… Depuis le début du bouquin on le sait qu’il est pas mort Edmond !!

Category: J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma | No Comments »

Parce qu’elle a pas d’idée

février 11th, 2011 by Batiste

12 ans plus tôt… Un jour.

Les photos, on les prenait par pellicules de 32, en 100 ASA, et puis on verra le résultat en septembre, alors c’était toujours un peu l’aventure d’aller les chercher chez le photographe.

Avec le Canon de maman, j’avais le droit d’en prendre de temps en temps, mais fallait faire bien attention à mettre la petite tige dans le petit rond pour que la photo soit exposée juste comme il faut.

Le photographe, lui, c’était un gars tout petit qui arrivait toujours à nous prendre de haut.
Il avait une vitrine pleine de photos d’enfants posés contre des colonnes romaines, des parapluies à flash pour les photos d’identité, et il disait “Non mais regardez, bon vous la voyez votre photo là, ben chez Leclerc ils les passent dans le bain comme ça et puis ils s’en foutent, alors que moi quand je vois ça, bon ben je refais un tirage plus contrasté !!”
Et puis il disait aussi “En même temps pour des photos de ce niveau…”.

Papa avait donné l’argent, pris les photos et la parole :

Mon papa : “J’ai entendu qu’ils allaient sortir des appareils photo qui marchent avec les ordinateurs… Vous voyez ça comment vous ?”
Le photographe : “Le numérique ? Mais c’est de la merde leurs trucs !!”
Mon papa : “Mais c’est toujours pareil, ils vont s’améliorer…”
Le photographe : “Mais les gens y passeront pas… Je le vois moi, si c’est pour avoir des photos pourries… Et puis ils viendront toujours faire développer leurs photos !! Alors on fera peut être un peu moins sur les pellicules, mais aucun problème !!”
Mon papa : “Pas de souci alors…”
Le photographe : “Pas de souci !!”

J’avais regardé le rayon de pellicules. Il était pas si gros que ça…

En sortant, papa avait dit que non, il nous avait pas forcément pris de haut, et puis que quand bien même, c’était toujours bien d’avoir l’avis d’un professionnel qui devait sentir un peu comment ça pouvait évoluer même si lui il était pas d’accord… Ou un truc comme ça.

12 ans plus tard… Une nuit.

Je claque la porte, un sac sur le dos : en route pour Paris.

Le week-end est encore passé trop vite, et comme personne n’est à la maison, je dois aller à pied chercher maman au bureau de votes pour qu’elle m’emmène à la gare.

Depuis que j’ai quitté Bordeaux, mes trépidations girondines m’entraînent d’avantage au pied des vagues que dans les rues secondaires de ma petite ville et, pour la première fois depuis 8 ans, je me retrouve à marcher sur le chemin de l’école primaire.

Il fait nuit, la ville est déserte, et je passe dans le silence de lieux foulés mille fois. Mon dernier jour de CM2 refait surface : sorti de l’école après une journée de jeux, je m’étais promis de garder cet instant en mémoire, et avais fixé ce temps. Je m’étais concentré sur tous les mouvements, les visages, avais enregistré les odeurs et les impressions, la sensation de cette après midi de juin, de l’air chaud s’engouffrant par la fenêtre ouverte de la voiture jusqu’aux reflets du soleil sur le tableau de bord.

Cette expérience d’enfant avait été un tel succès, ces minutes avaient été si invariablement fixées dans ma mémoire, accessibles sans altération à l’adolescent que j’étais par la suite devenu, qu’une évidence m’apparut : il suffirait, si je souhaitais graver irrémédiablement un moment spécial, que je me concentre pleinement sur l’instant, les formes et les sensations, les impressions et les couleurs…

Et c’est ce que j’ai fait.
Au prix d’inévitables “C’est quoi la tête que tu fais là ?” quand je me faisais gauler, j’ai mémorisé quelques instants dont je ne voulais pas me défaire, quelques regards, quelques sensations…

Mais la mémoire est ainsi faite que le rappel de cette fin de journée de CM2, de ce premier souvenir de mémorisation volontaire, a ramené tous les autres à la vie. Je me retrouve un soir sous une coupole, je sens mes doigts glisser entre les rayons du soleil matinal, je me retrouve devant des regards heureux, des cils mouillés… Et j’entends pas mal de “C’est quoi la tête que tu fais là ?”…

Entouré des spectres de ma vie passée, j’entre dans l’ombre du parc, et je sais que petit, j’aurais eu peur de la masse sombre des arbres dont l’immensité m’impressionnait…

Le bureau de votes n’est plus qu’à quelques mètres.

Le bureau de votes

La mairie, elle, regorge de monde.
Le maire s’est un peu fait piquer la main dans le sac, et pour la première fois depuis 40 ans (pour la première fois tout court), la majorité municipale peut changer de bord…

Alors ça dépouille. Les responsables de bureaux fixent les tas de bulletins au milieu d’une fourmilière : les co-listiers de tous bords passent d’un bureau à un autre, se communiquent les tendances, la moitié de la ville est là, discute, annonce le cataclysme…

Maman est au beau milieu, en pleine discussion avec l’ancien photographe

Ma maman : “Batiste, tu te souviens de l’ancien photographe ?”
Batiste : “Oui, je m’en souviens bien”
Ma maman : “Et bé voilà mon fils Batiste qui fait quelques photos aussi…”
Le Photographe : “Argentique ou numérique ?”
Batiste : “Numérique…”
Le Photographe : “C’est ça qui nous a tué le numérique…”
Batiste : “Ha ?”
Le Photographe : “Ben ouai !!! Alors qu’on était à 200 pellicules jour (les bonnes semaines hein, les semaines de retour du ski, ou fin août…) Et bé on est tombé à moins de 10 Pellicules par semaine !! J’ai même téléphoné au fournisseur de la machine (oui hein parce que les machines, même si on fait pas de tirage, les bains ils se vident toujours un peu hein, alors quand on est à 10 pellicules par semaine, on perd plus que ce qu’on gagne), et le gars il m’avait donné les codes pour un mode spécial de moins de 10 pellicules par semaine…”
Batiste : “Non…”
Le photographe : “Si. Et puis ça nous est tombé dessus comme ça, on a rien vu venir…”

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, La vie est belle... | No Comments »

Parce que ces 2 minutes valaient bien 23 ans de boulot (et que cet article (comme son titre) est beaucoup trop long)

décembre 14th, 2010 by Batiste

Chapitre 1 : Où l’on se rend compte que l’auteur a un jour été un enfant

Je dois chanter.
Ou alors non, je dois danser…
Allez, peut être que je chante en dansant !!

Non !!
En fait je dois jouer d’un truc.
Je dois jouer de la basse ou genre…

Je dois jouer d’un truc qui claque !!

Ouai bon, ça va lecteur, je sais que ça claque la basse, mais ça fait pas se lever les foules. Il faut que je joue d’un truc qui fait se lever les foules, et à l’époque la basse ça doit pas aller !!

Là je dois être en train de jouer un truc que je jouerai jamais. De la guitare ou un truc comme ça !! Papa il joue de la guitare lui. Ca claque bien la guitare…

En fait, je dois chanter et jouer de la guitare !!
Et danser aussi peut être…
Ca doit être dur de danser et de jouer de la guitare en même temps… On verra plus tard !!

En attendant, je sais pas mais un truc comme 10 000 personnes me regardent.
Allez peut être même qu’ils sont plus que ça, et puis sur la scène j’ai un groupe qui joue avec moi. Du genre balèze les gars tu vois, et en plus ça serait mes potes.

En tous cas la musique vient de partir à fond les ballons et le public a l’air de kiffer.

Je sais pas quel âge j’ai, mais c’est sûr que je connais pas “kiffer”.
Ils doivent juste être en transe à cause de ce qu’on joue.

… Définitivement avec cette musique, je dois danser aussi…

Avec la guitare ?
De toutes façons je la pose quand je veux la guitare !!
Tiens d’ailleurs voilà je l’ai plus là par exemple !! Et je suis en train de danser…

Adèle rentre dans ma chambre, me trouve comme ça en train de danser, se fout de ma gueule… Alors je gueule mais un truc mais genre mais casse toi putain ça se fait pas de rentrer dans la chambre des gens comme ça allez dégage.

Briseuse de rêves…
En tous cas les 100 000 gars du public ils se foutent pas de ma gueule eux.
Eux, mais ils kiffent eux !!! Parce qu’on envoie du gros avec le groupe et la guitare !!

Tiens, je dois pas encore connaître “envoyer du gros” non plus…

En tous cas j’en ai rêvé.
De la scène, du public en délire… Du groupe quoi !!
Ca a un peu évolué après, rapport à ce que je me suis rendu compte aimer comme musique déjà, et rapport au public en délire qui a rien à voir avec la musique…

La musique c’est sourire…

Chapitre 2 : De la musique avant toute chose (et pour cela préfère l’impair)

10 ans qu’on en parlait avec Jeanro.
Mais alors quand on sera grand !! Installés et tout, qu’on aura du temps pour faire ce qu’on veut, débarassé du lycée (rahh le lycée), et puis qu’on aura du matos aussi !! Mon piano à côté de ta batterie… Et qu’on sera bons aussi !!
T’imagines même pas comment on va kiffer !!

En fait ça fait vraiment pas longtemps que je connais kiffer…

Alors ouai on a commencé comme ça.
Tous les deux, à 25 ans, dans son appart, maintenant qu’on est installé, qu’on peut faire ce qu’on veut, et puis qu’on a du matos aussi… Mon piano à côté de sa batterie !!
Et puis j’ai acheté un sampleur pour pouvoir faire un peu plus…
Et puis on a trouvé un sax, une basse et une guitare… Un studio pour répéter… Et puis une chanteuse aussi…
Et puis…

Et puis au beau milieu d’un morceau, tout le monde parti, tous dans le même royaume, alors que ça tournait… (Mais ça tournait lecteur… Ca tournait…)… Au milieu d’un morceau donc, la pièce s’est teintée de couleurs, et d’un coup j’ai “vu” la musique.

La basse et la batterie m’entouraient, et tout était devenu évident : je ne résonnais plus ni accords ni gammes, mais j’entendais ce que je pouvais jouer et il suffisait que je l’écoute pour que les notes se dessinent sur mon clavier…
Alors j’ai écouté, et j’ai joué, au beau milieu de couleurs…

J’ai levé la tête, et Jeanro me regardait les yeux ronds.
On s’est regardé.
Et on a souri.

Category: C'y possib, J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, La vie est belle... | No Comments »

Parce que tout ceci ne remplacera pas le reste

décembre 2nd, 2010 by Batiste

J’étais arrêté à un feu rouge en vélib, sagement en train de fouiller mon nez avec mon index histoire de trouver un truc à me mettre sous la dent : il faisait un froid à s’en mettre un pull, et j’aurais pas fait le rechigneux devant quelques calories trouvées par là le temps d’attendre que le feu passe au vert.

En temps normal, je me serais jamais retrouvé avec un doigt dans mon nez.

En temps normal, j’aurais déjà été au moins à Père Lachaise en train de fureter au milieu du carrefour pour arriver lancé dans la côte de Gambetta qui me rapproche un peu plus de mon piano et du batteur qui va avec… Mais là bon… La voiture de flics s’étant glissée juste derrière moi à Parmentier, un petit arrêt les doigts dans le nez s’est avéré opportun quand le feu est passé au rouge…

C’est alors qu’elle est arrivée.
Pliée en deux, toute vieille, toute dame, toute emmitouflée dans moultes pelures de vêtements dont seul un bout de nez dépassait, elle s’est postée à l’orée du passage piéton.

Petit coup d’œil au feu piéton : Vert… Rouge !!
Elle s’élance sur l’asphalte… Je retiens mon souffle…

Je retiens mon souffle lecteur parce qu’à Paris on utilise souvent le “théorème de la vieille dame”, et à cet instant, tel un Newton lâchant des pommes du haut d’un escabeau histoire de vérifier que c’est effectivement une méthode comme une autre pour faire de la compote,  je me retrouve prêt à vérifier pour le bien de l’humanité la véracité d’un théorème qui régit depuis des siècle les traversées de rues dans la capitale…

Le théorème de la vieille dame dit exactement ceci : “A Paris, quand le feu piéton passe au rouge, il reste assez de temps avant que le feu des voitures passe au vert pour qu’une vieille dame qui vient de mettre un pied sur la route finisse de traverser “…

La vérification d’un tel théorème, tu l’auras compris, nous laisse entrevoir le champ gigantesque des avancées possibles dans le domaine de la traversée de rue en courant quelle que soit la couleur de quelque feu que ce soit… Je retiens donc mon souffle…

La vieille dame ne faiblit pas, elle traverse, arrive a milieu du passage piéton, jette un coup d’œil au mec en vélib et à la voiture de flics qui sont là (à croire que le jeune en tee-shirt retient son souffle), continue à glisser l’une devant l’autre ses charentaises dont deux chevilles trop grosses dépassent, se presse pas trop, pose un pied sur le trottoir… Vert !!

On va se gaver !!!!

Category: J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, L'aventure c'est l'aventure.... | No Comments »

Parce que c’est pas toujours facile

novembre 19th, 2010 by Batiste

Posté à la proue du lit, j’observais un petit matin tellement balbutiant qu’il arrivait pas  à faire sonner mon réveil. Faut dire que c’était pas un petit matin des plus pressés - je devais absolument faire un saut à Franprix avant d’aller retrouver mes consultants, ce qui me mettrait définitivement en retard - et mon réveil a tant attendu avant de sonner que je me suis levé avant lui.

Quelques minutes plus tard, tout frais pas rasé, ébouriffé et arborant fièrement mon beau tee-shirt Superman, je finis par descendre l’escalier, trop en avance sur un Franprix qui n’ouvrirait qu’une heure plus tard (le fourbe). C’est ce moment là que le destin à choisi pour me faire croiser ma voisine de tout en bas (que je ne connaissais pas).

Bien évidemment lecteur, je m’amuse pas à travestir ma vie pour te faire rigoler et la conversation qui va suivre est retranscrite mot pour mot !!

La voisine (dans sa tête) : “Mais quel beau jeune homme…” (bon ça peut être que j’invente)
Le jeune homme (dans sa tête) : “Ho mon dieu, une vieille !! Et moi qui n’ai pas mis d’eau de Cologne…”
La voisine : “Bonjour, je suis votre voisine de tout en bas !! Vous êtes à quel étage vous ?”
Le bon voisin (souriant) : “Au dernier !!”
La voisine : “Au fond du couloir ?”
Le gentil voisin : “Non non, juste en haut de l’escalier”

Je sais lecteur, c’est un peu poussif, mais c’est là que ça devient intéressant…

La voisine : “Et alors comme ça vous êtes étudiant ?”
Le voisin (qui venait de perdre 8 ans, et dont barbe naissante cachait à merveille ce tout petit début de calvitie qui lui va si bien…) : “Non non, je travaille… Je suis ingénieur”
La Voisine : “Et ingénieur en quoi ?”
Le Voisin : “En télécommunications…”
La Voisine : “Mhhhh, ça veut dire que si j’ai un problème avec ma freebox, vous pouvez m’aider ?”

La classique.

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma | 2 Comments »

Parce que c’est notre sauveur

mai 10th, 2010 by Batiste

Juste sorti du A et pas encore dans la 3, au détour d’un couloir dont les petits carreaux de salle de bain rouge bordeaux étriquent la basse voute du virage, vivent 6 ascenseurs gros et gras.

Carré, fermé, une rigole le long des murs, tout pue et les quatre clodos qui ont fait de ce havre leur résidence permanente mangent, dorment, et pissent là, ce qui tu l’auras compris n’arrange rien à l’affaire…

Mais ces Ascenseurs sont un passage obligé entre ma grande tour et mon petit appart, et le gars qui a conçu tout ça s’est creusé la tête pour que ça dépote : un chrono apparent se met en route dès que quelqu’un monte et descend les 30 secondes qui le séparent du départ. 27 secondes plus tard (à 3 secondes du départ pour les littéraires), ça bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, et à l’instant où l’ascenseur part une autre porte d’ascenseur s’ouvre… Magie de la technologie moderne !!

Mais voilà… Le parisien est pressé !!

Le parisien a pas vraiment envie d’attendre 30 secondes quand il sait qu’il pourrait partir tout de suite : alors quand le parisien voit un “Stop” s’afficher, le parisien court, et le parisien monte.

Le parisien malin monte et les portes s’arrêtent. Coupé dans son élan, l’ascenseur réfléchit, ouvre ses 150 kilos de portes, réfléchit, remet le chrono à 3, Affiche le “Stop”, bipe, compte prudemment et à l’envers les 3 secondes affichées, commence à fermer les portes… Et un autre parisien malin qui vient de se mettre à courir coupe leur route pour descendre plus vite…

Tu l’auras compris lecteur, c’est le genre de lieu où une série de petites actions individualistes peuvent bloquer une trentaine de personnes à vie !! Certains soir, le petit manège peut durer 2 minutes, de quoi décider de prendre l’intérim de Notre Seigneur et faire justice soi-même, égorgeant les malheureux qui viendraient ajouter 3 secondes de plus d’attente aux trente prêtes à rejoindre la 3.
Les regards noirs fusent, les yeux montent au ciel, mais comme tout ce petit monde est civilisé, personne ne vient avec son couteau à égorger.

Mais l’autre jour un miracle s’est produit.

Sur le quai de la 3 un vieil homme noir d’allure fière a l’habitude de vendre des journaux haut de gamme. Ce jour là, sur le chemin de son petit boulot de vendeur hors la loi, il était monté dans le même ascenseur que moi, un ballot de magasines à la main.

Ca bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, un parisien monte…
Ca bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, un parisien monte…
Ca bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, et alors que l’ascenseur décollait, le Juste a commencé dans un anglais parfait : “Gentlemen, due to the respect you should owe to everyone in this elevator, when the external light shows a red “stop”, you should precisely stop instead of rushing out to get into the elevator.”

Les 2 encostardés retardataires devaient pas avoir commencé leur formation à “Wall Street English” et s’en sont trouvés d’autant plus mouchés… Et depuis, je me demande toujours comment un anglais peut finir clodo à Paris.

Category: J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, L'aventure c'est l'aventure...., Non classé | No Comments »

Parce que c’est pas possible !!

septembre 2nd, 2009 by Batiste

Comment…
Comment après avoir vu Inglourious Basterds (tu sais la scène du début avec le paysan français…), comment ne pas se remettre le lendemain un bon vieux “Il était une fois dans l’Ouest” ?!??

Hein ?
Le film avec le générique le plus long de l’histoire du cinéma (et le mieux aussi…)
Plus long encore que la scène d’intro d’Inglourious Basterds (bon là ça y est tu le sens que j’ai aimé Inglourious Basterds ?) !!

Ben on peut pas !! (voilà t’as mon programme de la soirée…)

Bon n’empêche que j’ai plein de trucs à te raconter lecteur…
Mais là faute de générique trop long je vais pas avoir le temps ce soir !! Promis d’ici dimanche !!

Ha ça y est, le train arrive !! Je te laisse, je me concentre sur le “J’en vois 3 qui ne sont à personne”
(Pour les connaisseurs)

Category: J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma | No Comments »