Parce que ça a failli être l’émeute

février 4th, 2009 by Batiste

Le soir à Val Thorens on pouvait arriver à l’appart les skis au pied… Mais on s’en est rendu compte que l’avant dernier jour.

Fallait être un peu malin quand même, pas trop se trainer sur les pistes après 4h30 pour choper le tire-fesses du Stade (c’est le nom de la piste où ils font les compètes) avant qu’il ferme, lâcher la perche juste après le deuxième poteau, faire gaffe au mec qui arrivait derrière, et couper à gauche entre les immeubles pour se retrouver sur le trottoir devant l’appart (y avait pas mal de neige oui…).

Les jours précédents, on avait du faire 20 bons mètres à pied, les skis sur l’épaule, avant de pouvoir enfin se poser sur le canap, enlever nos chaussures de ski, et sortir le pot de Nutella pour goûter… Mais figure toi qu’on avait pas été pas les seuls petits malins à découvrir le truc, et qu’à 4h30 la file d’attente au tire fesse ressemblait à s’y méprendre à la queue de la cantine au collège les jours où y avait des frites…

Deux heures plus tôt, la piste (qu’on aimait bien parce qu’elle était large, super pentue, déserte et qu’on pouvait un peu lâcher les chevaux dessus) était fermé pour cause de compétition… Ils faisaient passer la flèche aux CM2 du coin, qui du haut de leur mètre dix nous ont donné une sérieuse leçon de ski. Avec casques, bâtons tordus, et petites combi moulantes (oui oui, comme les vrais que tu vois à la télé), ils descendaient le stade plus vite qu’on osait (ou pouvait, je te laisse libre) le faire… Le tout en faisant voler toutes les portes de slalom qu’ils croisaient… En bas, dans la cahute le chronométreur annonçait les temps : « Mégane, 8 ans, 51 secondes, flèche d’argent !! »

Mais là il était 4h30 (un peu passé), et ça fourmillait au pied du tire fesse du stade pour rentrer à la maison.

Ca faisait bien 2 minutes qu’on était dans la queue quand ils sont apparus. Dans l’immeuble juste à gauche du tire fesse, tout frais rentrés du ski, un couple, la quarantaine pose ses affaire après une dure journée de crêpes au sucre dans les chalets d’altitudes.

La journée était belle, le soleil faisait un peu de résistance avant de disparaître derrière les crêtes, et le monsieur avait l’air bien décidé de profiter de ce petit moment pour bronzer un coup… Il a ouvert la baie vitrée, a fait tomber le haut, le bas aussi, a mis zguégos à l’air, a pris une chaise dans son salon, s’est installé sur son balcon qui donnait directement sur la file d’attente, et a dit « Chérie ?? Tu viens bronzer avec moi ? »

Tous les Hudes de la file d’attente, soudainement devenus francophones, avaient tourné la tête comme un seul homme pour attendre madame, le perchiste s’était arrêté dans l’espérance de l’apparition, les perches partaient vides pour la montée, les mamans cachaient les yeux de leurs petits… Et madame est arrivée sur le balcon avec son petit maillot de bain. Je te raconte pas la déception des Hudes.
Heureusement…
L’homme : « Mais qu’est ce que tu fais avec ton maillot Suzanne ?»
La femme : « Ben… Je bronze… »
L’homme : « Tu vas pas me faire croire que t’as besoin d’un maillot pour bronzer ? Regarde, il fait beau, on est là, à la fraiche, décontractés, et personne peut nous voir… Allez fait moi sauter ce maillot !! »
La femme : « T’es sûr que personne peut nous voir ? Y a quand même le tire fesse là… »
L’homme : « Meuhh non… Ils nous voient pas…»
Et hop, il lui a fait sauter son soutien gorge d’un tour de main expert…

Sourire général…
Mais c’est ce moment là que les Hudes ont choisi pour se mettre à siffler…
Ch’te jure, on peut même plus mettre zguégos à l’air tranquille, de suite c’est l’émeute !!

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