Archive for the 'La vie est belle...' Category

Parce que bam quoi !!

mars 27th, 2009 by Batiste

C’était à noël.
Juste au moment où Adèle fait arrêter manu militari l’orgie pour ouvrir les cadeaux (minuit pile en général, minuit moins cinq les années où on peut plus la tenir). Papa m’avait offert “Bleu Pétrole”, et ça avait fait à peu près comme ça :

Le papa : “Tiens !!”
Le garçon : “Trop bien !! Je voulais l’acheter !!! … Tu savais qu’il avait annulé ses dernières dates ?”
Le papa : “Il est pas au top apparemment…”
Le garçon : “Ha ben les cancers !! Ca pardonne pas !! T’en sais quelque chose !!” (qu’est ce qu’on rigole en famille !!)

Et il était pas vraiment au top.
Il aura pas pu reprendre ses concerts après une dernière apparition aux victoires de la musique, a déménagé vendredi dernier au Père Lachaise, et ceux qui l’ont accompagné n’avaient que ces mots aux lèvres :

“Aujourd’hui c’est vendredi et je voudrais bien qu’on m’aime…”

J’avais ressorti depuis une ou deux semaines “Bleu Pétrole” et “Fantaisie Militaire” qui trainait aussi dans un coin de mon appart, et m’étais (re)plongé dans son univers. Je vais pas te faire une nécro ou un article sur Bashung, j’en serais bien incapable et ça a déjà été fait 1 000 fois, mais te parler d’une chanson en particulier…

Et c’est pas souvent qu’une chanson me fait cet effet.
La première fois c’était en prépa. Je venais d’acheter “Trio in Tokyo”, l’avais mis en fond pour bosser sur un truc de math dont j’ai jamais trouvé la solution, les chansons défilaient alors que grattais des tas de trucs absorbé par mon bout de brouillon, et je me souviens m’être arrêté d’un coup.
J’avais relevé la tête au beau milieu d’un morceau, les yeux ronds, englobé dans une sensation toute particulière, des décharges d’adrénalines en continue, des fourmis dans les mains, et une chair de poule généralisée.
J’étais face à une évidence, face à quelque chose qui me parlait physiquement, et m’étais mis à jubiler, sans pouvoir contrôler ni l’adrénaline ni la sensation de plénitude que ce petit trio faisait naître en moi…

Et depuis plus rien.
Plus rien de ce niveau là en tous cas.
Jusqu’au moment où j’ai écouté ce morceau de Bashung.
Je pourrais pas te dire ce qui dans ce morceau me fait ça, mais je sais que ça me prend dès les premières notes.
Les décharges déchargent, les fourmis foncent jusque dans mes mains, je me retrouve dans un tourbillon de mots, frappé par les images, hypnotisé par sa voix. La musique sautille et prend du volume alors que mes yeux s’écarquillent…
Vénus… Vénus…
Et il reprend tout, recommence depuis le début, utilise les mêmes mots, les mêmes images, et change tout. Les raccourcis entre les images font sens, éclairent le texte d’un jour nouveau…

Allez je te la file.

Il a fait l’amour, il a fait le mort… Et il est plus là pour nous expliquer ce qu’il a voulu dire… :p

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Parce que je n’écrirai rien sur ce film c’est une merde…

mars 17th, 2009 by Batiste

On a un deal.
Un deal implicite qui est né le jour où on a été assez grand pour avoir des boutons et prendre le bus.

Avant le jour des boutons et du bus, ma soeur et moi allions au ciné avec nos parents, dans une petite salle de petite ville où ils passent toujours tout, mais bizarrement avec 1 mois de retard. Pas grands fans de cinés à Bordeaux centre où les cinés étaient à la pointe de la modernité mais où il fallait 2 heures pour se garer, papa et maman avaient préféré la petite ville et on y passait pas mal de nos dimanches aprèm.

A partir du jour des boutons (qui a correspondu avec la sortie de “Stargate”, je te laisse refaire l’historique de mon acnée), on a eu le choix entre prendre le bus et aller rejoindre nos potes à Bordeaux pour un ciné (le prix de la place étant entièrement pris en charge par notre argent de poche), ou se poser dans la voiture, se laisser conduire jusqu’au petit ciné avec papa et maman, et se faire payer la place…

C’était ça le deal… T’y vas sans nous, ok mais tu paies…

Fin stratagème pour continuer à aller au ciné avec ses gosses me dirais-tu !! Tu n’aurais pas tout à fait tort…
Mais si à 13 ans (oui Stargate est sorti en 1995…) on est allé avec nos boutons et nos potes voir “Une journée en enfer” (oui oui 1995), j’imagine assez mal comment on aurait pu motiver les copains du collège à aller voir “Underground” ou “La cité des enfants perdus” (oui oui toujours 1995, allociné est mon ami) si papa et maman nous y avaient pas amenés… (tu peux vérifier, cette phrase est grammaticalement correcte même si elle marche sur la tête…)
Et inversement, ça m’étonnerait que maman soit venue voir GoldenEye…

Ce deal nous a donc permis de mixer une culture Télérama assez poussée avec des films de filles (pour Adèle qui aime autant Love Actually que Mulholland Drive, va comprendre…) et les films de super Héros (pour moi !! Adèle s’est endormie pendant le dernier Batman… Va comprendre…)

Samedi dernier (enfin pas samedi dernier mais celui d’avant, j’ai pas eu trop eu le temps d’écrire la semaine dernière…), de retour à Bordeaux pour un petit week-end, je me suis retrouvé sur la banquette arrière de la voiture, en route pour le petit ciné où j’avais pas mis les pieds depuis 7 ans, et où on allait voir Benjamin Button : “Boah, nominé aux oscars ça doit se laisser regarder” avait lâché maman avant de partir.

Au final ça se laisse pas regarder, mais les vieux réflexes sont revenus tout de suite : S’engueuler pour garer la voiture sur un parking vide (très important de s’engueuler pour ce genre de choses dans une famille), laisser maman payer le ciné (c’est le deal !!), se faire des petits commentaires pendant le film (si le films pourri…), et surtout (surtout) faire un débrif du film dans la voiture en rentrant à la maison (Bon là on s’est surtout moqué).

Papa : “Rololoooo, et le faux passage à la Amélie Poulain ?? Mais qu’est ce que c’était pourri !! On peut dire qu’ils ont tout raté…”
Batiste : “En même temps c’était ça ou le gros Depardieu…”
Maman : “Ouaip, il parait que c’est pas le meilleur Chabrol…”
Batiste : “Et y a le gros Depardieu… Je peux plus l’encaisser…”
Papa : “Tu veux que je te rappelle ce que c’était un de tes films préférés quand t’étais petit ?”
Batiste : “Cyrano ? … Mais ça a rien à voir… C’est Cyrano…”

Tiens d’ailleurs, je t’ai dit lecteur que l’autre jour on m’a fait gouter une tarte(lette) Amandine ?

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Parce que c’est toujours comme ça…

mars 2nd, 2009 by Batiste

Ca se passe à l’heure de soulever la tête, tapoter l’oreiller, le remettre à sa place sur l’autre qui est moins confortable, et de changer de côté avant de replonger pour les quelques heures qui me séparent du “France Inter il est 8h, les informations Thomas Legrand”.

Une enclume dans la tête, embourbé dans moiteur de la couette et un état proche de l’Ohio, il arrive qu’une idée surgisse dans la continuité d’un rêve pour faire contact avec le réel. Le rêve est déjà déjà en train de s’évanouir dans le noir de ma chambre quand une idée résiste au tapotage d’oreiller, au changement de côté et percute violemment au cours de l’opération un neurone moins engourdi que les autres.

Et c’est l’illumination.
Le neurone en question doit être particulièrement balèze, ne serait-ce que pour résister à la puissance attractive de l’oreiller, et comme c’est le genre à se reposer toute la journée il profite du moment de flottement qui a vu surgir l’idée pour éclairer ma conscience d’une lumière neuve sur le monde extérieur.

L’idée rêveuse et le neurone comblé se combinent dans un frisson, se jouent de la gravité en évitant l’impact avec l’oreiller et éclatent en bulles éparses dans ma tête de 4h du mat. Un oeil s’ouvre, l’autre le suit, le monde devient limpides, les idées se multiplient dans ma tête à l’infini, et la sagesse passe à portée de main (qui elle reste coincée sous la couette).

Cette nuit, les deux se sont rencontrés à la croisée d’un rêve.
C’était une petite idée d’article qui payait pas de mine. Le choc avec le neuronne l’avait magnifiée, et les deux assemblés se répondaient pour créer une chute à la minute et préparer les phrases que je n’aurais plus eu qu’à poser sur le clavier.

Le dormeur : “Harf harf harf, trop drôle ça… Harf harf, vont se marrer…”

Content, confiant, je me retourne et plonge dans les bras de morphée, persuadé de tenir au creux de la main un véritable bijou.

“France Inter il est 8h, les informations Thomas Legrand”

Rien.
Pas une bribe de phrase.
Pas le début du commencement du quart d’une syllabe.
Et l’idée aussi lumineuse dans la nuit s’est envolée avec le jour. Je sais même plus de quoi ça parlait.

Franchement lecteur, t’as raté un post terrible !! (et moi je pars à la recherche de ce neurone qui bosse jamais je jour pour lui expliquer qu’ici on fait pas les trois huit).

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Parce que j’y suis allé…

février 15th, 2009 by Batiste

Toute cette histoire a commencé à la fin d’un cours de musique au collège alors que j’étais en quatrième. Notre prof de musique était aussi directrice de l’école où j’apprenais le piano, et alors que tout le monde partait en récré…

La prof : “Batiste ? Le groupe d’accordéons de l’école de musique n’a plus de pianiste… Alors je me disais…”
Le djeun’s : “Prrrfff, le groupe de Quoi ?? (Parlez moins fort on pourrait nous entendre…)”
La prof : “Le groupe d’accordéons… A plus de pianiste… Alors je me disais…”
Le djeun’s : Héhé !! Le groupe de… Quoi ? (Moins fort je vous dis…)”

Et elle est partie tout seule, qu’ils étaient très forts, reconnus et tout, passaient des concours dans la France entière, et que c’était un peu la fierté de l’école de musique, et puis que bon, niveau déchiffrage ça pourrait pas me faire de mal, et que jouer dans un groupe ça me servirait toujours, suivre la direction tout ça… Et que même plus tard si un jour je faisais du jazz…

C’est comme ça que je me suis retrouvé le vendredi suivant propulsé pianiste d’un groupe d’une quinzaine d’accordéonistes qui se connaissaient tous, accompagnés d’un batteur et de moi. Tout timide, muet derrière mon piano, perdu dans les 150 partitions qu’on venait de me donner, je faisais tout ce que je pouvais pour suivre la chef d’orchestre en vue du premier concert prévu 2 semaines plus tard…

Ils ont mis un mois à entendre le son de ma voix. Un mois pour que je passe la tête au dessus du piano et les regarde de près. Un mois pour que j’ose dire un petit mot à ce troupeau de boutons qui jouaient d’un instrument bizarre… Et puis ils m’ont répondu !!

Et j’ai adoré ça le groupe d’accordéons. Le batteur était un hollandais fou, capable de changer de style en 2 secondes et avec qui je partais en impro blues dès que les autres arrêtaient de jouer, la chef d’orchestre était toujours à la pointe de la répétition et de la blagoune, et tous les autres étaient de super musicos qui sont devenus de supers potes.

De répet’ en concerts, de repas en concours, de soirées en voyages, je suis rentré dans un monde parallèle, et suis resté un pivot de cette petite bande pendant 6 ans…

Alors je mets les choses au point tout de suite mon petit lecteur, on faisait pas de l’accordéon de guinguette, on faisait pas dans le flonflon et le rouge qui tâche… On faisait de l’accordéon de compète !! Le but c’était d’apprendre des airs classiques, d’opéra ou autre, et de devenir le meilleur groupe d’accordéon du monde… De tirer des larmes des yeux de réfractaires à l’accordéon sur un air de Carmen ou de faire chantonner Jeanro sur le Barbier de Séville…

Et on était bon à ça !!

Dans le monde parallèle de “l’accordéon Club de France”, avec ses concours, ses événements et ses stars (tu n’imagines pas lecteur tout ce que peut représenter l’accordéon club de France, ni l’organisation secrète et silencieuse que ça peut être…), on était de vraies stars, et 4 ans plus tard on était champion de France dans la meilleure des meilleures catégories, avec une grosse coupe de plus à notre actif, des bouteilles de champagne pour boire dedans pendant le voyage de retour, et en poche le droit de disputer l’année suivante les championnats du monde d’accordéon en Martinique !!

Et c’est là que je voulais en venir. Parce que la Martinique c’est loin, faire décoller une vingtaine de gugus pour les championnats du monde d’accordéon (comptes un supplément bagages pour les accordéons) ça revient pas à bézef… Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé à jouer du musette…

La chef était arrivée avec 150 nouvelles partitions, nous les avait distribuées et avait dit :

La chef : “Maintenant, pour se payer le voyage on va faire des concerts partout où on pourra. Plus on fait de concerts plus on a d’argent, plus on a d’argent moins ça nous coute cher pour aller en Martinique… Vous en êtes ?”
Les p’tit gars : “On en est !!”
La chef : “Bon par contre on a pas le temps de les répéter celles-là, on a encore du boulot sur le Barbier, on verra direct en concert !!”

Au premier concert…

Le batteur : “Allez on fait “Fleur de Paris” !!!”
Le pianiste : “C’est laquelle ??”
La chef : “Page 42 !!!”
Le pianiste : “Je l’ai pas la page 42… Ca passe direct de 41 à 43 !!”
La chef : “Démerde toi, c’est en sol (elles sont toutes en sol), on commence !!”
Le pianiste : “…”

Et on a écumé tout le Médoc. Dans toutes les fêtes de village on jouait entre le gars qui avait fait le Paris-Dakar et qui venait montrer sa voiture et un numéro d’hypnotiseur, entre la fille du coin qui chante (presque) comme Céline Dion et la grande tombola pour savoir qui allait gagner le jambon… Pour la fête des chasseurs de Moulis (elle m’a couté celle-là), pour la fête à la saucisse de Margaux, et pour l’amicale de ceux qui aiment les flonflons et qui se sont payés un groupe pour guincher à Parempuyre !!

Le batteur venait me chercher à la maison avec son camion, on chargeait le piano, et on prenait la (superbe) route des vignes pour rejoindre les autres à Macaux ou ailleurs. Eux étaient déjà morts de rire de tout ce qu’ils avaient vu depuis leur arrivée… On était ultra rodés… On pouvait faire durer les morceaux des heures… On était gratos sur les saucisses, on mettait de l’argent dans l’escarcelle… Les gens étaient contents…

Le batteur : “Allez on fait “Fleur de Paris” !!!”
Le pianiste : “Trop bien, c’est une de mes préférées !!!” (Sur “Fleur de Paris” je pouvais improviser…)
La chef : “J’ai paumé la partition !!”
Le pianiste : “Démerde-toi (c’est en sol)”

Au final, que de bons souvenirs !! Le plaisir de jouer tous ensemble, la complicité des différentes voix, les impros perpétuelles en rattrapage de “j’ai pas la partition”, la route des vignes…

A côté de ça, on continuait les répètes et les concerts classiques. Bien plus sérieux sur ces trucs là, on avait doublé de nombre de répétitions en vue du départ en Martinique, et on regardait notre pactole s’entasser gentiment…

La légende dira que je n’ai jamais foulé le sol de la Martinique. Tout nouvellement en prépa, j’avais pas pu louper les cours pour partir avec les autres, remplacé au pied levé par une prof du conservatoire… Mais ce matin j’ai repris la route des vignes, entre Macaux et Moulis en passant par Margaux… Et dans la clarté du petit matin, à la vue des pieds de vigne, des mouvements de terrain et des clochers des villages, tous les effluves de cette époque me sont remontés aux nasaux… “Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu…

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Parce que ça a failli être l’émeute

février 4th, 2009 by Batiste

Le soir à Val Thorens on pouvait arriver à l’appart les skis au pied… Mais on s’en est rendu compte que l’avant dernier jour.

Fallait être un peu malin quand même, pas trop se trainer sur les pistes après 4h30 pour choper le tire-fesses du Stade (c’est le nom de la piste où ils font les compètes) avant qu’il ferme, lâcher la perche juste après le deuxième poteau, faire gaffe au mec qui arrivait derrière, et couper à gauche entre les immeubles pour se retrouver sur le trottoir devant l’appart (y avait pas mal de neige oui…).

Les jours précédents, on avait du faire 20 bons mètres à pied, les skis sur l’épaule, avant de pouvoir enfin se poser sur le canap, enlever nos chaussures de ski, et sortir le pot de Nutella pour goûter… Mais figure toi qu’on avait pas été pas les seuls petits malins à découvrir le truc, et qu’à 4h30 la file d’attente au tire fesse ressemblait à s’y méprendre à la queue de la cantine au collège les jours où y avait des frites…

Deux heures plus tôt, la piste (qu’on aimait bien parce qu’elle était large, super pentue, déserte et qu’on pouvait un peu lâcher les chevaux dessus) était fermé pour cause de compétition… Ils faisaient passer la flèche aux CM2 du coin, qui du haut de leur mètre dix nous ont donné une sérieuse leçon de ski. Avec casques, bâtons tordus, et petites combi moulantes (oui oui, comme les vrais que tu vois à la télé), ils descendaient le stade plus vite qu’on osait (ou pouvait, je te laisse libre) le faire… Le tout en faisant voler toutes les portes de slalom qu’ils croisaient… En bas, dans la cahute le chronométreur annonçait les temps : « Mégane, 8 ans, 51 secondes, flèche d’argent !! »

Mais là il était 4h30 (un peu passé), et ça fourmillait au pied du tire fesse du stade pour rentrer à la maison.

Ca faisait bien 2 minutes qu’on était dans la queue quand ils sont apparus. Dans l’immeuble juste à gauche du tire fesse, tout frais rentrés du ski, un couple, la quarantaine pose ses affaire après une dure journée de crêpes au sucre dans les chalets d’altitudes.

La journée était belle, le soleil faisait un peu de résistance avant de disparaître derrière les crêtes, et le monsieur avait l’air bien décidé de profiter de ce petit moment pour bronzer un coup… Il a ouvert la baie vitrée, a fait tomber le haut, le bas aussi, a mis zguégos à l’air, a pris une chaise dans son salon, s’est installé sur son balcon qui donnait directement sur la file d’attente, et a dit « Chérie ?? Tu viens bronzer avec moi ? »

Tous les Hudes de la file d’attente, soudainement devenus francophones, avaient tourné la tête comme un seul homme pour attendre madame, le perchiste s’était arrêté dans l’espérance de l’apparition, les perches partaient vides pour la montée, les mamans cachaient les yeux de leurs petits… Et madame est arrivée sur le balcon avec son petit maillot de bain. Je te raconte pas la déception des Hudes.
Heureusement…
L’homme : « Mais qu’est ce que tu fais avec ton maillot Suzanne ?»
La femme : « Ben… Je bronze… »
L’homme : « Tu vas pas me faire croire que t’as besoin d’un maillot pour bronzer ? Regarde, il fait beau, on est là, à la fraiche, décontractés, et personne peut nous voir… Allez fait moi sauter ce maillot !! »
La femme : « T’es sûr que personne peut nous voir ? Y a quand même le tire fesse là… »
L’homme : « Meuhh non… Ils nous voient pas…»
Et hop, il lui a fait sauter son soutien gorge d’un tour de main expert…

Sourire général…
Mais c’est ce moment là que les Hudes ont choisi pour se mettre à siffler…
Ch’te jure, on peut même plus mettre zguégos à l’air tranquille, de suite c’est l’émeute !!

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Parce que c’était ça ou on y trempait des carottes…

février 2nd, 2009 by Batiste

Elle : “80 coeur” (elle part toujours à 80, on lui a appris comme ça)
Lui : “120 piques (il part toujours beaucoup trop haut, ce qui nous a coûté un petit paquet de courses, de vaisselles, et de passages d’aspirateur pendant une semaine…)… Et dire que ce soir on se refait une fondue”
L’autre elle : “120 piques… Ben… Passe… Vous avez pensé au pain ?”

L’idée de la deuxième fondue avait germé dans nos esprits fatigués quelques heures plus tôt alors qu’on allait rendre les skis. La première de la semaine nous avait laissé des souvenirs fruités dans une bouche sèche, et on avait calculé qu’avec une moyenne de 6 heures de sport par jour sur 6 jours les petits fromages locaux ne pouvaient pas nous faire trop de mal (pour déculpabiliser un peu).

Comme on avait perdu la belotte destinée à désigner ceux qui allait “aller faire les courses”, c’est Jeanro et moi qui avions du traverser la station, hébétés par le jeu des filles qui de toutes façons avaient eu toutes les cartes maîtresses, pour aller chercher le fromage destiné à la fondue…

Et… On avait un peu oublié le pain…

C’est comme ça que l’autre lui s’est retrouvé à courir en tee shirt à huit heures moins une dans les rues enneigées de Val Thorens. L’autre elle avait même pas fini sa phrase qu’il avait bondi de sa chaise pour disparaître dans les escaliers laissant derrière lui la porte ouverte.

La nuit avait préféré les lueurs des étoiles au gigantisme de la montagne, et c’est sous un Orion éclatant qu’il se rua sur la boulangerie en face de l’immeuble (fermée), sur celle dans la première galerie marchande à portée de course (fermée aussi), qu’il scanna en courant le 8 à 8 de Val Thorens (pas de pain) et qu’il traversa la totalité de la station vers son dernier espoir : Le SPAR !!

5 minutes de sprints, ça vaporait sec au sortir de sa bouche, ça picotait un peu au niveau de ses bras, et tous les Hudes le regardaient passer avec effarement.
Ha…
Les Hudes…

Pour faire simple, hors saison Val Thorens fourmille de Hudes, de Fludes et de Gluts !! Eux sont grands, blonds, baissent les barres des télésièges moins de 1 seconde après s’être assis dessus, et dans la station comme dans les hôtels tout est Hude. On nous adressait la parole en anglais avant de se rendre compte qu’on était français (petits et bruns), et dans le couloir de notre immeuble le “Après 22h, merci de la boucler” était écrit seulement en Hude…

La vendeuse : “Hello”
Le fondeur : “Shhhhh Shhhhh, Bonjour, Shhhhh”
La vendeuse : “Kes kseussra ?” (oui oui, à la montagne aussi le charme des boulangères opère à plein)
Le fondeur : “Shhhhh Shhhhh Shhhhh, 3 baguettes, Shhhhhhhhhhhh, s’il vous plait, Shhhhh, madame la boulangère”
La vendeuse : “deux santdis”
Le fondeur : “Shhhhh Shhhhh Shhhhh”

Au retour, Orion était toujours là mais les pisteurs avaient allumés de gros projecteurs pour éclairer la piste de luge de malaaade de Val Thorens, et la montagne est ressortie de son sommeil, toute bleue et jaune, se détachant plus que jamais dans ce noir quasi total.

Elle : “T’as le pain ?”
L’autre lui : “Ouaip”
Lui : “Bon ben on en est 120 piques…”
L’autre elle : “Et j’espère que t’as du jeu parce que quand t’es parti j’ai coinché !! Et on a le nettoyage du truc à fondue en jeu !!”

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Parce que c’est cadeau !!

décembre 1st, 2008 by Batiste

Aujourd’hui lecteur, en exclu mondiale, voilà une… conversation téléphonique !!! (Youhouuuuuu !!!)

Tut tut tut tut tut tut tut tut tut tut
Tuuuuuuuuut
Tuuuuuuuuut
Tuuuuuuuuut

Le monsieur : Centre d’impots Saint Ambroise bonjour ?
L’auteur : Bonjour, Batiste Pannetier à l’appareil… J’ai pas reçu ma taxe d’habitation et ma redevance… Et comme on est en décembre (et que tout le monde l’a déjà payée) je commence (juste) à m’inquiéter (un peu…)
Le monsieur : Alors… Vous habitez bien rue machin à l’angle de la rue truc ?
Le contribuable (impressionné par l’efficacité) : oui…
Le monsieur : Depuis le 1° décembre 2007 ?
Le citoyen (qui se dit qu’il doit être fiché par les impots :p): oui oui !!
Le monsieur : Ha ben oui on est un peu en retard pour les changements d’adresse cette année…
Le consultant (moins impressionné par l’efficacité) : Non…
Le monsieur : Et vu les montants dont on parle… (Vous avez un 30m² c’est ça non ?) Boah allez c’est décidé, je vous envoie rien pour cette année !!!
Le méfiant : Non… Et… Et ça va être reporté sur l’année prochaine ?
Le monsieur : Non non, l’année prochaine, vous recevrez votre taxe d’habitation normale…
Le fou qui en redemande : … Et pour la redevance ?!??
Le monsieur : Pareil !
L’expéditif : Bon ben merci (pour le renseignement), au revoir !!
Le monsieur : Au revoir et au plaisir…
Le reux : Tout le plaisir est pour moi !!
Clac, tud tud tud tud tud tud tud

Plus tard et ailleurs…

Un autre monsieur : “Et vous payez comment ?”
Le nouveau riche : “Carte bleue de marque Visa… ?”
L’autre monsieur : “ha non monsieur… On prend la carte qu’à partir de 15 euros…”

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Parce que tout augmente (mon p’tit monsieur)

septembre 8th, 2008 by Batiste

Résumé des épisodes précédents (post du 6 août) :
Jeanro et moi avons déplacé le “petit” piano qui trônait dans ma chambre jusque dans sa cave (où sa batterie toute en bouleau nous attendait depuis quelques mois) pour pouvoir enfin faire ce que nous n’avions jamais pu faire au lycée : répéter au garage (et rameuter des filles). Quel ne fut pas notre surprise de découvrir que la pièce ne comportait aucune prise de courant… [Lire la suite]

Rendez-vous de Jeanro avec un premier électricien (le 10 août) :
Le professionnel : “Ouai bon va falloir faire une tit’ dérivation et tirer un fil de la lampe là haut ouai…”
Le pigeon : “Ok… Et c’est dur ?” (Tu l’auras remarqué, Jeanro n’est pas un foudre de guerre en électricité)
Le professionnel : “Ouai non, juste faire une tit’ dérivation et tirer un fil de la lampe là haut quoi, chpourrais vous faire ça semaine prochaine”
Le pigeon : “Ha ben ça s’annonce pas mal !! Et ça coute combien ?”
Le professionnel : “Hoaa allez la tit’ dérivation, mettre une gaine et tout… (il regarde le costard de Jeanro qui arrivait juste du  boulot) Boah dans les 500″
Le pigeon : “Francs ?”
Le professionnel : “Euros…”
Le pigeon : “Vous vous foutez de ma gueule ?”
Le professionnel : “Ben vous savez mon p’tit monsieur, on est au mois d’août là, tout le monde est en vacances et vous trouverez personne pour vous le faire…” (véridique)

[Alors là lecteur, une petite explication s'impose : Une "tit' dérivation" c'est très exactement :
- Couper le fil de l'ampoule avec une pince (coupante :p)
- Mettre le fil dans un domino. Dénuder 2 fils et  les faire sortir de l'autre côté du domino
- Penser à mettre le tout dans un boitier de dérivation pour faire propre
- Mettre l'ampoule au bout du premier fil et la prise éclectique au bout du second...
Allez même dans le noir (t'as coupé le fil de l'ampoule je te rappelle donc t'es dans le noir de la cave), avec deux mains gauches et si t'as jamais eu un cours de techno de ta vie, tu devrais pouvoir t'en sortir un une demi-heure...]

L’électricien est donc reparti comme il était venu : en voiture.

Comme le proprio de Jeanro voulait que ce soit fait proprement : rendez-vous de Jeanro avec un second électricien (le 3 septembre) :
Le professionnel : “Ouai bon ben va falloir faire une tit’ dérivation et tirer un fil de la lampe là haut ouai…”
Le pigeon : “Ok parfait !! Et ça coute combien ?” (Tu l’auras remarqué, Jeanro apprend vite)
Le professionnel : “Hoaa allez à vue de nez comme ça… (il regarde Jeanro qui s’était mis en jogging) Boah dans les… 550… Euros !!”
Le pigeon : “Attendez là… Y a 50 euros de matos à tout casser et quoi… 1h de main d’oeuvre ??”
Le professionnel : “Ben ouai !! Mais vous savez tout augmente mon p’tit monsieur” (encore véridique)
S’en est suivi un “Tu sors de ma cave tout de suite” ou truc du genre…

Nous voilà donc fixé sur les prix de Paris : la dérivation dans le noir et à vue de nez c’est 500 euros.
Alors faisant fi de toute remarque du proprio, nous partîmes samedi à casto…

Dans une pub ça donnerait :
- 1 fil électrique : 9 euros
- 1 gaine : 4 euros
- Une pince coupante : 15 euros
- un boitier de dérivation et des dominos : 10 euros
- Un Mc Do pour se remettre de nos efforts : 18 euros
- 2 paires de baguettes : 40 euros
- 3 bouquins de musique : 68 euros
1 heure de boulot à deux dans le noir avec une lampe de poche dans la bouche et organisés comme des otaries bourrées à la bière ça n’a pas de prix… Pour tout le reste il y a les cartes bleues de marque Visa !!

Et les 2 heures de musique qui ont suivi non plus elles n’avaient pas de prix…

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