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Parce qu’il s’est présenté…

septembre 22nd, 2010 by Batiste

Il en manque encore là ?
Bon on va commencer non ?
Ils prendront le train en marche s’ils arrivent… (1)

Alors avant de débuter la formation à proprement parler et de faire un tour de table pour apprendre à vous connaître un petit peu mieux, je vais commencer par me présenter… Histoire que vous sachiez un peu à qui vous avez à faire…
Je m’appelle Martin (2) et c’est moi qui vais être votre formateur aujourd’hui. Je n’ai pas toujours été formateur et j’ai un parcours qui est… (3) Comment peut-on dire… (4) Assez atypique (5) !!

A la base, je n’ai pas une formation qui me destinait au conseil (6). Je suis diplômé de Science-Po et j’ai débuté ma carrière au sein d’un cabinet ministériel (7)… Au ministère de l’industrie au moment de l’arrivée d’Internet…
95 (8) puis 97 (9) sont arrivées, ma mission s’est terminée au ministère (10), et j’ai alors intégré Vivendi (11)… Bon le boulot n’était pas très intéressant et j’étais surtout porteur de valise pour quelqu’un de très important à la tête de Vivendi… (12)
Ensuite, j’ai intégré Accenture où je suis devenu associé (13) responsable de la division “marché public” (14).
Mais voilà, les grosses boites, les grosses organisations… Bon c’est intéressant hein, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas de ça que je voulais… Je voulais plus de proximité avec mes clients…
Alors je me suis mis en danger (15) en quittant Accenture et j’ai monté ma propre boite (16) pour faire du conseil en organisations et sur les marchés publics… (17) Puis je me suis tourné vers la formation qui est ce qui m’intéresse le plus (18), et j’ai monté une autre boite avec deux autres associés (19) pour dispenser des formations sur la communication orale au sein des entreprises…

Des questions sur mon parcours ?

(1) : Ils sont jamais arrivés
(2) : Pour des raisons évidentes de confidentialité, les noms ont été conservés…
(3) : “Atypique” ?
(4) : “Atypique” ?
(5) : Il faut dire, lecteur, qu’après 10 ans d’expérience c’est un gros gros plus d’avoir un parcours “atypique”… Baroudeur, prêt à se mettre en danger, le gars au parcours atypique a un vécu bien supérieur à l’employé classique. Il peut donc tout affronter, va performer parce qu’il aime les challenges, et il va apporter un regard neuf et par conséquent il est un véritable moteur d’innovation pour votre entreprise… Non vraiment le gars au parcours atypique est très très bien vu !!! C’est peut être pour ça que tous les gars qui se présentent ont un parcours atypique…
(6) : Quand je serai grand je serai consultant !!!
(7) : Droite ?? Gauche ??
(8) : Droite !!
(9) : La dissolution ??
(10) : La dissolution !!
(11) : “Je ne connais pas ce Patrick Demestre qui emploie ma femme…”
(12) : “Je ne connais pas ce Patrick Demestre qui emploie ma femme…”
(13) : Cring-cring (le chant du tiroir caisse…)
(14) : “Je ne connais pas ce Patrick Demestre qui emploie ma femme…”
(15) : “Se mettre en danger” est le corolaire du “Parcours atypique”. Mais si ça veut dire “Quitter ma boite avec tous mes clients sous le bras pour devenir indépendant (et optimiser mes revenus personnels) avec le même métier” la mise en danger est toute relative… Mais c’est une belle façon de présenter les choses
(16) : Cring-cring Cring-cring
(17) : Combo : Cring-cring Cring-cring Cring-cring et “Je ne connais pas ce Patrick Demestre qui emploie ma femme…”
(18) : Cring-cring Cring-cring Cring-cring Cring-cring (La formation… Mhhhhhhh… C’est bien eux les plus chers…)
(19) : Youhouuuuu !!! On va se gaveeeeerrrrr !!!

Ben la formation était super intéressante !!!
On a appris à mieux réagir en situation de stress ou de crise, et à prendre du recul pour décrypter ce qui est réellement en train de se dire !!!
“Faut s’entraîner tous les jours” qu’il a dit !!

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Parce qu’on a eu peur…

septembre 12th, 2010 by Batiste

Ca faisait des “hahaha” et ça semblait assez justifié vu qu’il faisait beau et que, élégants comme des (demi) dieux, la démarche altière et dissertant sur les impacts futurs mais conséquents de l’augmentation scandaleuse du prix de la cacahuète, on venait de décoller de la terrasse où on s’était posés entre la cérémonie et la soirée du mariage de Mayo…

Sortis du métro, on traversait la dernière rue qui nous séparait de la fête quand j’ai vu dans une voiture garée le long du trottoir… Une femme morte…

L’encostardé : “Heu… Y a une dame morte dans la voiture là…”
Steph rigolant (oui m’en fous aujourd’hui je balance des noms) : “Ouai c’est ça ouai… Où ça ?”
L’encostardé : “Heu… Là…”
Steph (regardant et changeant de ton) : “Ha ouai dis donc elle a l’air morte…”

Tu m’étonnes qu’elle avait l’air morte !! Elle était affalée sur son siège, comme effondrée le long de sa portière, la tête vers le bas, immobile, les yeux ouverts et fixes… Pas un clignement d’yeux… Rien !!

Dans le groupe, on a vu un peu tous les comportements imaginables à ce moment là… Entre l’envie de fuir le plus loin possible du corps pestiféré et l’obligation de porter secours (peut être trop tard quand même) à cette femme en détresse, j’en ai vu s’éloigner un peu puis faire demi tour pour s’avancer vers la voiture en regardant sur la pointe des pieds.

Tu me diras lecteur que c’est pas de bol de trouver une femme morte dans une voiture juste avant le mariage d’une pote… Le temps d’identifier le corps et de remplir les papiers, c’est des coups à rater le repas… Peut être même la soirée !!

Plus que 5 mètres avant la voiture… Je fixe sa poitrine… Elle se soulève… Elle respire… Un AVC peut être… Steph sort son portable pour appeler les pompiers… Plus que 3 mètres avant la voiture. On était deux ou trois sur le trottoir, deux ou trois sur la route…

Marcello : “Madame ? Ca va madame ?”
La dame (sursautant) : “Hein quoi ? Qu’est ce qu’y a ?”

Elle écrivait un texto la conne !!!

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Parce qu’on était bien chaud…

juin 20th, 2010 by Batiste

On faisait de grands sourires depuis le début et on comprenait rien à ce qu’ils nous disaient.

Tu parles si ça nous avait dit quand Clark nous avait proposé de diner avec des vrais, des gars du cru, des qui vivent là bas !! “C’est les parents de ma copine” qu’il avait dit. “Sont sympas, zaiment recevoir, font boire”… Et même qu’on pouvait y aller même si elle était pas là sa copine…

On avait sauté sur l’occasion et dans la voiture, mis les plus beaux vêtements de roots qu’on avait sous la main (un tee shirt “Jazz in Marciac” et un super short marron plein de poches pour ma part), et on était arrivé la bouche en cœur pour voir à quoi ça ressemblait un repas dans une Vraie famille Lao…

Mais voilà lecteur, c’est seulement après 8 tentatives infructueuses que j’ai compris qu’au Laos, pour ne pas se faire resservir d’alcool à table, il ne suffit pas de :

  • Dire avec les mains “non merci !!” (tenté).
  • Boire la moitié du verre et faire comme s’il n’existait plus (tenté).
  • Poser la main sur son verre et faire un grand sourire à celui qui porte la bouteille (tenté aussi)…

Non lecteur, pour ne pas se faire resservir d’alcool au Laos, la SEULE technique qui vaille c’est de laisser son verre bien plein jusqu’à raz bord, et de lancer à celui qui porte la bouteille le regard du “je t’ai bien niqué mon gars (tu fais moins ton malin maintenant)…”

C’est pour dire si on était chaud quand Clark a dit “Je crois qu’ils veulent qu’on chante…”
L’Auteur (se ressaisissant) : “Quoi ?”
Son pote Clark (2 grammes) : ” Ben là si j’ai tout bien compris à ce qu’ils font avec leurs mains, je crois… Qu’ils veulent qu’on chante !!”
L’Auteur : “Mhhhh… C’est peut être pour ça qu’ils viennent de chanter en Lao…”

Bon lecteur, en groupe comme ça à brûle-pourpoint tu sais chanter quoi ?
Hein ? On te demande de pousser la chansonnette avec ton pote Clark tu fais quoi ?
Un petit Patricia Kass ? Joe le Taxi ? Womanizer ? Femme des années 80 ?
Ben nous on a fait “Une sourie verte”, et puis “Frère Jacques”, et comme on s’est retrouvé bien comme des pimpins quand ils ont fait (avec les mains) “Une autre !! Une autre !! Une autre !!” à la fin de “Frère Jacques”, on a sorti notre bréviaire !!

LE bréviaire de nos années d’Ecole… LE bréviaire des plus belles chansons paillardes de la création… Et on a chanté !!
“Laaaaaaaaaa fille du Bédouin, se branlait dans un coin, avec une banaaaaaane !!!”
[...]

Ce à quoi on pouvait pas s’attendre, c’est qu’ils demandent : “Elle est super la dernière… Elle raconte quoi ?”

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Parce que c’est notre sauveur

mai 10th, 2010 by Batiste

Juste sorti du A et pas encore dans la 3, au détour d’un couloir dont les petits carreaux de salle de bain rouge bordeaux étriquent la basse voute du virage, vivent 6 ascenseurs gros et gras.

Carré, fermé, une rigole le long des murs, tout pue et les quatre clodos qui ont fait de ce havre leur résidence permanente mangent, dorment, et pissent là, ce qui tu l’auras compris n’arrange rien à l’affaire…

Mais ces Ascenseurs sont un passage obligé entre ma grande tour et mon petit appart, et le gars qui a conçu tout ça s’est creusé la tête pour que ça dépote : un chrono apparent se met en route dès que quelqu’un monte et descend les 30 secondes qui le séparent du départ. 27 secondes plus tard (à 3 secondes du départ pour les littéraires), ça bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, et à l’instant où l’ascenseur part une autre porte d’ascenseur s’ouvre… Magie de la technologie moderne !!

Mais voilà… Le parisien est pressé !!

Le parisien a pas vraiment envie d’attendre 30 secondes quand il sait qu’il pourrait partir tout de suite : alors quand le parisien voit un “Stop” s’afficher, le parisien court, et le parisien monte.

Le parisien malin monte et les portes s’arrêtent. Coupé dans son élan, l’ascenseur réfléchit, ouvre ses 150 kilos de portes, réfléchit, remet le chrono à 3, Affiche le “Stop”, bipe, compte prudemment et à l’envers les 3 secondes affichées, commence à fermer les portes… Et un autre parisien malin qui vient de se mettre à courir coupe leur route pour descendre plus vite…

Tu l’auras compris lecteur, c’est le genre de lieu où une série de petites actions individualistes peuvent bloquer une trentaine de personnes à vie !! Certains soir, le petit manège peut durer 2 minutes, de quoi décider de prendre l’intérim de Notre Seigneur et faire justice soi-même, égorgeant les malheureux qui viendraient ajouter 3 secondes de plus d’attente aux trente prêtes à rejoindre la 3.
Les regards noirs fusent, les yeux montent au ciel, mais comme tout ce petit monde est civilisé, personne ne vient avec son couteau à égorger.

Mais l’autre jour un miracle s’est produit.

Sur le quai de la 3 un vieil homme noir d’allure fière a l’habitude de vendre des journaux haut de gamme. Ce jour là, sur le chemin de son petit boulot de vendeur hors la loi, il était monté dans le même ascenseur que moi, un ballot de magasines à la main.

Ca bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, un parisien monte…
Ca bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, un parisien monte…
Ca bipe, affiche un gros “Stop”, la porte se ferme, et alors que l’ascenseur décollait, le Juste a commencé dans un anglais parfait : “Gentlemen, due to the respect you should owe to everyone in this elevator, when the external light shows a red “stop”, you should precisely stop instead of rushing out to get into the elevator.”

Les 2 encostardés retardataires devaient pas avoir commencé leur formation à “Wall Street English” et s’en sont trouvés d’autant plus mouchés… Et depuis, je me demande toujours comment un anglais peut finir clodo à Paris.

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Parce que c’est une aventure d’Asphalte Jungle

septembre 20th, 2009 by Batiste

La porte : “Clac !!”

9h10 : la moitié de la boite devait déjà être au boulot.

Pour limiter les dégâts, il aurait fallu sauter par dessus les poubelles, choper des métros en marche, ou voler au dessus des toits de Paris, un poing en avant et un costard sur le dos… Impossible pour un simple Batiste…

Une légende de la région Toulousaine conte les aventures d’un cycliste fou, quasi invincible, et voué à un retard congénital. Il sillonnait les rues de la ville rose pour foncer au boulot ou au cinéma, le S de “Super Piou-Piou” gravé sur la poitrine. Quand on les interroge sur le sujet, les habitants se souviennent d’une odeur de goudron chaud après son passage, et d’un halètement caractéristique…

Mais comme Toulouse avait vu l’apparition de Super Piou-Piou, Paris pouvait compter sur Asphalte Jungle. Souple, élégant, racé, adapté aux moindres caprices de la ville, flairant les comportements de ses contemporains, Asphalte Jungle se fondait dans la masse avec une facilité déconcertante et se jouait des pièges tendus par ce milieu hostile.

Mais Asphalte Jungle travaillait en Musique…
J’enfonce mes écouteurs dans les oreilles.


Impossible de se transformer avec ça…


Non plus…


Pas de bol ce matin…

C’est en arrivant au rez de chaussée que j’ai trouvé ce qu’il fallait :

Mes pupilles se dilatèrent. Je gagnai 15 centimètres, 10 kilos de muscles, craquai mon costard, et me transformai en Asphalte Jungle !!

Connais-tu lecteur le croisement entre l’Avenue de la République, le Boulevard Parmentier, et la rue Oberkampf ? Le genre de coin où 3 rues, dont 2 à 4 voies, ont la joyeuse idée de se croiser… Le genre de coin qui sépare mon appart de la bouche de métro.
Et bien contrairement au petit Batiste qui se tape successivement 3 passages piétons pour traverser le carrefour, Asphalte Jungle sait qu’il existe un créneau, pas plus long qu’un coït de pou, pendant lequel on peut le traverser en diagonale.

NB : Asphalte jungle est un professionnel, lecteur, et il ne faut pas essayer de reproduire les exploits urbains décrits dans ce post. Si, malgré ces mises en garde, tu te sens un peu plus téméraires que les autres, et que tu voudrais traverser ça comme ça, je te préviens qu’il vaut mieux le faire en courant, le pou ayant un coït de l’ordre de la seconde…

Après ce premier exploit accompli sous les yeux ébahis des autres piétons, il se succéda une série d’actions qui dépassent l’entendement :
- Descente des escaliers du métro, à contre courant de lycéens en retard.
- Contournement d’une parisienne qui secouait vigoureusement son sac sur le lecteur de Pass Navigo.
- Arrivée sur la quai au même moment que le métro… Asphalte Jungle a lui aussi des fois de la chance.

Tout se passait bien, et à ce moment là ça faisait à peu près ça :

La première confrontation eut lieu sur ce quai., au moment d’ouvrir les portes du métro.
Peut être Asphalte Jungle s’était-il un peu relâché, peut être avait-il mangé un peu trop gras la veille au soir… On ne saura jamais… Toujours est-il qu’au moment de monter dans le métro, la parisienne - son ennemie jurée - lui donna un petit coup de coude. Déconcerté l’espace d’un instant, il eut un moment d’arrêt, fatal, et la garce en profita pour se jeter dans le métro pour prendre la dernière place assise…

Damned, il avait été fait !! Par une ruse de fourbasse de parisienne. Une ruse bien connue au catalogue des fourberies en plus…
Et comme la parisienne en question prit le malin plaisir de descendre à la station suivante, il se le jura qu’un jour elle paierait pour sa perfidie…

2 stations plus tard, la rame fut attaquée frontalement par les années 80.
Peut être un comatage trop prolongée devant M6 était la cause de cette faute de goût sans précédent, mais tous les yeux se tournèrent vers la chose qui venait de rentrer dans la rame : la frange du Crazy Horse, le haut haut d’Annie Cordie (oui lecteur, les plumes blanches), le bas de Lance Armstrong, et une paire de rangers… La parisienne contre-attaquait fort au travers d’une jeunette de 20 ans, et Asphalte Jungle ne put que difficilement retenir un fou rire qui eut immédiatement dévoilé son identité secrète…

Non lecteur, la matinée ne faisait pas de cadeaux, et l’heure du changement à Opéra arrivait. On allait voir ce qu’on allait voir. Il fallait atteindre l’ascenseur le plus rapidement possible, puis traverser une marée humaine en diagonale pour arriver sur le quai… Il vallait mieux être accompagné de ça :

A cette heure là, d’habitude, le quai est vide… Faut dire que les gens arrivent en général au boulot avant moi.
Mais ce matin là, le quai ressemblait à un jour de grève.
Un “accident de personne” en amont sur la ligne avait stoppé l’arrivée des RER, et des gars devaient être en train d’attendre leur RER depuis 10 bonnes minutes sur un quai qui ne cessait de se remplir.
Je passe les détails techniques, combinaison d’une grande connaissance de la situation des portes de RER par rapport au quai, d’une analyse fine des comportements d’écartement de la foule devant ces mêmes portes au moment où elles s’ouvrent pour laisser descendre les gens, toujours est-il qu’Asphalte Jungle fut le premier à monter dans la rame et fit des petits “coucou” de la main aux centaines de personnes laissées sur le quai au moment où le RER prit son envol.

Comme la situation devait être la même à Nation, Gare de Lyon, et aux Halles, il venait de griller la moitié de Paris. Parti à la bourre, il serait au boulot au même moment que ceux qui avaient quitté leur lit 1h avant lui.

Alors il se dit que finalement c’était une très bonne matinée, se revit jouer avec ses mains et le soleil. La musique qui l’entourait ressemblait à ça, et quand il vit une parisienne ranger délicatement son lecteur mp3 dans son soutien gorge, il se dit qu’il ferait un post dessus.

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Parce qu’ils étaient injectés

mai 12th, 2009 by Batiste

La nuit en bus avait pas été facile.

Le Lonely Planet avait dit “Bus toutes options… Couchettes… Repas servis à bord…”, mais pour les 12 heures de bus entre Istanbul et Goreme, ni le bus ni la route n’avaient été tout confort : Les couchettes s’étaient transformées en bons vieux sièges au moment de l’achat des billets, et les routes turques en chemins viscinaux sur la deuxième partie du voyage…

Mais on y était. Au beau milieu de la cappadoce, vivants, plus ou moins fatigués suivant la quantité de somnifères absorbée, et le soleil se levait sur une ville dont on ne connaissait pas le nom… On avait bien vérifié que notre compagnie de bus allait bien à Goreme sur les conseils du Lonely, et un mini bus nous attendait pour a dernière parti du voyage. Tout se passait bien !!

Jusqu’à l’arrivée du turc aux yeux injectés. le chauffeur était en train de mettre nos gros sac à dos dans le mini bus quand il est arrivé…
La conversation suivante a été traduite du turc bien après (beaucoup trop tard)…

Injecté : “Attends tu fais quoi là ?”
Le chauffeur : “Je mets leurs sacs dans le bus pour Goreme… Vu qu’ils ont un billet pour Goreme !!”
Injecté : “Mais ils ont un voyage organisé une fois là bas ?”
Le chauffeur : “J’ai pas l’impression, zont l’air de se démerder tout seul… On dirait des bobos, mais routs à la fois…”
Injecté : “Attend mais je vais leur en vendre moi du voyage organisé à tes bobo-routs !! Allez redescends leurs sacs je les prends en main, dans 2 heures ils sont dans un bus plein d’américains pour faire le tour de la région !!”
Le chauffeur : “Je suis pas sûr que ça va leur plaire… Et puis ils ont des billets pour Goreme…”
Injecté : “Allez pose pas de questions !!! Au pire je les emmènerai à Goreme!! ” Puis à nous en anglais : “This bus does not go to Goreme !! You have to wait for the right bus !!”

Les sacs sont redescendus du mini bus sans un mot du chauffeur, et en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire il avait claqué le coffre, avait mis le contact, et s’élançait sur la route, un petit panneau “Goremme” attaché à l’arrière de son bus. Dix secondes plus tard on était dans une agence de voyages entouré d’américains qui attendaient le début de l’excursion…

Injecté nous a expliqué que sans excursion on allait finir par mourir dans le désert.
Injecté nous a expliqué que tous les hôtels de Goreme étaient plein, qu’il le savait parce qu’il y était né, mais qu’il restait une chambre pour nous dans le sien…
Injecté nous a expliqué que la région était grande et que si on louait une voiture, les prix devenaient vachement moins intéressants que les siens… Bouffe comprise…
Et puis injecté nous a abandonné là…

C’est là que le vieux californien et sa femme liftée aux yeux de hibou se sont approchés…
Ils avaient bien vu qu’on était pas très content, qu’on refusait les propositions d’injecté, et ils voulaient nous aider…

Le californien : “He is commercially aggressive, but the prices seem to be very fair…” (je traduis pour maman : “ok injecté saute à la gorge des gens et les montre du doigt en parlant mais les prix sont carrément intéressants”)
Le bordelais : “Yes, but we do not want organized trips, we just want to go to Goreme and our bus has already left because of this guy” (toujours pour maman : “Me retrouver avec des ricains à casquette dans un bus pour faire des arrêts photo sur le bord de la route avant de remonter dans le bus c’est pas notre trip, et ce connard a descendu nos sacs du bus pour Goreme”
Le californien : “Ha ? No organized trip ? What for ?”
Le bordelais : “…”

Et il a fallu se battre.
Monter voir les mecs de la compagnie de bus. Retourner voir injecté pour lui rappeler qu’il avait dit qu’il nous amènerai à Goreme. Refuser encore un hôtel. Remonter voir la compagnie pour qu’ils parlent à injecté. Attendre sur le parking, dévisagés par 6 jeunes ricains qui attendaient le début de leur trip… Et finalement se retrouver avec les ricains dans le mini bus de leur trip pour qu’il nous dépose à Goreme en partant (après négociation d’injecté avec le chauffeur de ce mini bus là…).

La petite histoire retiendra que Goreme était à 5 minutes de bus.
La légende retiendra que pour nous amener à Goreme, injeté a fait descendre du mini bus le vieux californen et sa femme liftée aux yeux de hibou… Qui ont du attendre le départ pour le trip suivant…

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Parce que c’est la dure loi du boulot…

avril 7th, 2009 by Batiste

Depuis tout petit.
Enfin depuis que je dois me poser de grosses questions… Depuis la prépa quoi !!
Depuis que devant des problèmes de maths infaisables j’ai du me creuser la tête pour trouver des trucs tordus.
Depuis tout petit donc, je peux pas réfléchir sans marcher…

Marcher sans but, errer dans la maison, me retrouver à la cuisine, ouvrir un placard, rien prendre, revenir au bureau, m’assoir au piano et faire une petite demi heure de musique, trouver la solution au problème de math au milieu d’un morceau, et foncer gratter tout ça… Ca marchait bien, je progressais en math et en piano en même temps, et je passais pas beaucoup plus de temps sur mes devoirs que si je restais devant ma feuille un stylo dans la bouche.

Quelques années plus tard, en costard et dans un bureau tout vitré dans une grande tour de la Défense (on va finir par le savoir que je bosse à la Défense…), avec à peu près le même genre de problèmes à résoudre (les maths en moins), j’erre dans les couloirs de ma boite, passant devant tous les bureaux en mode zombi, les yeux vitreux, et cherchant vainement mon piano…

Malheureusement, le trajet entre mon bureau et la salle détente étant à peu près égal à un aller-retour bureau-cuisine à la maison, c’est là bas que mes jambes me portent quand je me demande comment on va bien pouvoir faire pour solutionner tout ça, et mon piano a été symboliquement remplacé par la fontaine à eau…

Prisonnier de mon raisonnement, je prends machinalement un verre, bois, prends un autre couloir et retourne à mon bureau pour poser sur un bout d’ordinateur ce qui a fait des chocapics dans mon cerveau le temps du trajet… Et les jours où j’ai pas mal à réfléchir (comme par exemple aujourd’hui), les allers-retours fontaine se font nombreux.

Enfin, les allers-retours fontaine dans un premier temps…
Les allers-retours toilette ensuite, tu peux pas imaginer tout ce que je peux pisser !!

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Parce que c’est 3-8

mars 4th, 2009 by Batiste

Avant propos
Je te précise tout de suite que ce post n’est pas tiré de ma vie (au cas où tu te poserais des questions sur ma santé psychologique).

2h.
Je me réveille. Des larmes coulent le long de mes joues.
Sans raison.
Le flot est incontrôlable et avec le réveil arrivent la détresse et la mort.
Aucune réaction n’est possible et la douleur morale envahit mon corps : un poignard me traverse l’estomac, une douleur intense irradie mes membres, me fait ployer sur mon lit.
Immobile contre le bois de mon lit, les larmes coulent et toute notion de temps est abolie.
Ma conscience ne trouve aucune raison à cette douleur.
Enfin, des spasmes brisent le silence de la nuit, je sanglotte et me retrouve allongé sur le dos.

La suite se passe dans mon corps :
Pour lui comme pour moi l’attaque a été aussi rapide qu’innatendue. Submergées par l’émotion d’un rêve, les synapses se sont repliées sur elles-mêmes déchargeant dans l’ensemble de mes nerfs une infinité d’arcs électriques. L’attaque a été si violente que le commandement central a un temps laissé la main…

Un par un, mes neuronnes sortent de leur torpeur.

Le commandement central commence la revue des pertes occasionnées dans l’opération et une analyse de l’incident. Les plus grands experts sont réveillés et convoqués dans la nuit pour donner leur avis.

Les experts espertent, s’affrontent, confrontent. Finalement un délégué est envoyé au commandement central.

L’expert : “On croit qu’on a trouvé chef”
Le commandement central : “Et ?”
L’expert : “L’inconscient serait responsable”
Le commandement central : “Et ?”
L’expert : “…”
Le commandement central : “Qu’est ce qu’on attend pour aller le chercher ?”
L’expert : “Personne sait où il est chef !!”
Le commandement central : “…”
L’expert : “Par contre dans l’analyse sysmique, on a décodé un message qu’il faudrait communiquer au propriétaire”
Le commandement central : “Communiquer un message au propriétaire ? Mais ça fait partie du protocole de crise…”

Au milieu des sanglots, les neuronne sont mobilisés. Les consignes du commandement central sont claires : pour que le propriétaire entende le message, il faudra le hurler en même temps. La mission est d’importance, l’équilibre du propriétaire est en jeu.

Le commandement central : “A mon signal !!”

Le commandement central : “Encore !!”

Le corps se soulève. Le silence se fait un instant. Les sanglots reprennent.

L’expert : “On a du merder quelque part… On doit pas avoir le bon message…”
Le commandement central : “Et vous avez pas un peu plus expert que votre bande de tocards ?”
L’expert : “Si, un, mais on ose pas trop le déranger… Il bosse un peu quand bon lui semble…”
Le commandement central : “Allez me le chercher”

Quelques minutes plus tard :

Trois huit : “3-8 au rapport chef”
Le commandement central : “Et c’est quoi votre rôle monsieur… 3-8 ?”
3-8 : “Responsable des activités nocturnes chef, illumination, conception, sagesse, tout ça…”
Le commandement central : “Et vous connaissez l’inconscient ?”
3-8 : “Je travaille avec tous les jours chef. Il me donne les infos, je traite…”
Le commandement central : “Et le propriétaire vous écoute ?”
3-8 : “Toujours”
Le commandement central : “Vous avez carte blanche…”

La mission de 3-8 ne fut pas facile. Il lui fallut discuter longement avec l’inconscient, déméler le vrai du faux au coeur de ses phrases sybillines, et se poser la bonne question : Qu’est ce que le propriétaire pleure ?
Après des heures de recherche dans les limbes à la croisée des rêves, après avoir fait le tri entre les réminiscences de la journée, les pensées éparses et la folie furieuse, 3-8 avait sa réponse.

Pour l’annoncer, il décida de frapper un grand coup. Il réunit l’orchestre des neuronnes (du genre guinguette), se rendit à l’oreille du propriétaire… Et chanta :

Le silence se fait. Le calme revient. La nuit l’emporte…

“France Inter il est 8h, les informations Thomas Legrand”

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Parce que tout marche pas toujours comme on veut…

février 21st, 2009 by Batiste

Vendredi matin, on a auditionné un soumissionnaire.

Pour ceux qui suivent pas tout, je refais une passe rapide sur mon boulot…
Mon boulot c’est existant et besoins, archi cible, appel d’offres, et AMOA !! (voilà j’espère que c’est clair)

Dans le bout qui s’appelle “appel d’offres”, on envoie un cahier des charges à des soumissionnaires (c’est le nom qu’on donne aux gars qui vont répondre), ils nous envoient des questions là dessus, et on leur répond tout en gardant à l’intérieur de nous des petits bouts de rancune contre ces gars qui ont dit des trucs du genre “je comprends pas la partie 3 de votre cahier des charges… Il est mal écrit non ?”…
Juste après, les soumissionnaires nous envoient leur réponse au cahier des charges, et notre boulot c’est de dire qui est le plus beau, qui est le plus fort !!

Alors on les auditionne…
A ce moment là on peut leur dire qu’on a rien compris à leur réponse… C’est un syndrome bien connu qui s’appelle “ainsi as-tu fait au vase de Soisson”

Vendredi la réunion était à enjeux pour un projet sensible. Fallait pas se rater, fallait être affuté, et allait falloir la jouer fine…
Le gars qui avait organisé la réunion avait eu le choix entre réserver une salle Place de la Madeleine (cadre superbe en plein cœur de Paris, à 10 minutes de chez moi), ou une salle rue Touzet (cadre industriel à Saint Ouen, à plus d’une heure de chez moi). Ni une ni deux, il a choisi Saint Ouen !!

Le matin, levé comme à l’aveugle, tout fraiché rasé du matin douché, encostardé du dimanche, le sourire bright et la mèche claire, je me suis jeté dans la rue avec le confiançomètre à 200…

L’espoir était là et ça devait faire à peu près ça :

Les gars sont venus à 5, tout encostardés, la mèche lisse, mais ils n’avaient pas emmené leur sourire avec eux : ils avaient bossé quelques nuits pour tout mettre au point, la semaine de vacances entre noël et le premier de l’an, et les 3 derniers jours sans discontinuer… Ils savaient que l’avenir de leur solution dépendait de ce qui sortirait de cette réunion, et ils étaient pas là pour sourire…
De notre côté on était 4. Pascal et le mec à la mallette noire, mon DDP et moi. Sur ce tas là, 3 avaient lu l’offre du soumissionnaire avant la réunion (dont 2 en diagonale) et étaient plus ou moins là pour voir de quoi ça parlait.
De mon côté (c’est mon boulot), j’avais bossé tout mon week-end de grippe et les deux semaines tout autour pour être prêt à l’affrontement, je connaissais sur le bout des doigts les solutions de tous les soumissionnaires, et mon DDP comptait fort sur moi pour envoyer du bois.

Mais on a merdé.

L’accident bête…
J’étais bien dans mon fauteuil, les questions fusaient dans tous les sens, leur réponse en était toute décortiquée, leurs dernière ressources commençaient à se déliter, quand tout d’un coup…

Le consultant : “je comprends pas bien la partie 3 de votre réponse… Elle est mal écrite non ?” (Ainsi as-tu fait au vase de Soisson)
L’homme sans sourire : “Heu… Non ? Heu… Vous croyez ?”
Le consultant : “Ben là par exemple page 95, au 4° paragraphe, vous avez marqué quoi là ?”
L’homme sans sourire : “Ha mais non je… Page ?”
Le consultant : “95… 4° paragraphe…”
L’homme sans sourire : “Au fait on vous a préparé des petites clés USB avec la présentation dessus, vous verrez elles ont la forme de cartes, on peut les ranger dans un portefeuille, et elles font 4 giga”
Le consultant : “4 giga ? Et je pourrais la ranger dans mon portefeuille ? … Pour moi ?”
L’homme au sourire : “Oui, pour vous !!”
Le consultant : “Bon ben je crois que j’ai fini avec les questions…”

Prochaine audition lundi…

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Parce qu’on s’est retrouvé là

janvier 19th, 2009 by Batiste

Jean Romain était sur son petit vélib et il faisait d’énormes zigzags en plein milieu des Grands Boulevards déserts. Tout avait commencé quelques minutes plus tôt dans le Go Sport de la Place de la République.

Jean romain : « Sont trop nuls leurs joggings !! Tu sais pas où y a des joggings corrects ? Y a que de la daube en barre ici !!» (oui lecteur, nos samedis aprèms fourmillent d’activités passionnantes)
Batiste : « Au Décath Madeleine »
Jean Romain : « On y va ! Vélib ? »

Petit paragraphe à l’attention des lecteurs non parisiens : Paris est une ville très bien faite dans le sens où pour aller du Go Sport République au Décath Madeleine tu pars sur les Grands Boulevards, tu pédales, tu pédales, tu pédales, tu tournes à gauche, tu pédales, tu fais un coucou à l’Opéra Garnier sur ta droite, tu pédales, tu regardes qui passe à l’Olympia,  et hop t’es arrivé à Madeleine !!

On en était au deuxième « tu pédales » (c’est-à-dire au niveau du grand Rex) quand nous nous trouvâmes fort dépourvus devant un boulevard bloqué par 3 cars de CRS et une fliquette aux gants blancs qui renvoyait toutes les voitures vers le nord.

Tu pouvais presque palper la vapeur qui s’échappait des voitures tellement les mecs étaient au bord de l’explosion… Mais rassure toi lecteur, les gens qui prennent leur caisse le samedi aprèm en se disant « tiens on va passer par les grands boulevards » sont des gens un peu maso qui aiment rester humer le pot d’échappement du gars qui est juste devant pendant des heures…

Moi : « Bonjour madame la policière, on voulait savoir si… »
La fliquette aux gants blancs : « C’est bon, vous pouvez y aller !!»

Et c’est comme ça que nous nous retrouvâmes seul sur les grands boulevards, du Grand Rex à l’Opéra Garnier, jeunes et inconscient, superbes et fougueux, à zigzaguer sur 4 voies de circulation, sans aucune idée de la galère au bord de laquelle nous étions en train de nous embarquer…

Parce que figure toi que la manif (oui, Boulevard bloqué = manif) était place de l’Opéra, et qu’ils avaient sorti le grands jeu. 5 rangs de cars de CRS, des camions anti émeutes avec les boucliers devant, des jets d’eau, et 4 CRS pour un manifestant. Mais ce qu’on savait pas, c’est que pour éviter les émeutes ils avaient rendu la place de l’Opéra complètement hermétique.

Enfin hermétique pas tout à fait quand même. En fait, tu pouvais rentrer sur la place de l’Opéra, mais ce qu’oubliait de te dire le CRS qui te laissait passer pour rentrer (droit de manifestation oblige, ils te laissent entrer) c’est que tu pourrais pas ressortir en face. Ni en face ni à l’endroit où tu étais rentré d’ailleurs.

Une demi heure. C’est le temps qu’il a fallu que je négocie avec un CRS à bouclier pour qu’il se bouge de 20 cm qu’on puisse continuer vers l’Olympia et le Décath Madeleine… Si j’ai bien compris ce qu’il me disait, ça serait de la faute aux ordres, que on leur avait dit que les gens ils pouvaient pas sortir là qu’on savait jamais si on allait pas aller péter des trucs, alors il nous laissait pas sortir là et que c’était pas lui qui choisissait.

La négo et un « tu pédales » plus loin, dans le Décath Madeleine :
Jean Romain : « Mais ça existe NULLE PART un jogging correct ? »

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