la vie est belle et c’est tant mieux

Bon c’est pas facile facile comme film…
Il faut dire que c’était déjà pas facile en livre, mais le film, l’image et la musique qui va avec rajoutent parfois ce qui peut pas être dans le livre…

Je te vois venir, commence pas un débat sur ce qui est mieux pour l’imaginaire, un film ou un livre !!

C’est vrai que si je te dis “Milady de Winter”, t’imagines ta milady à toi, toute traître comme tu veux ; et quand on te dit qu’elle est belle, elle est belle juste pour toi… Mhhhh qu’elle est belle…
Mais là pour le coup, le film rajoute une dimension que tu peux pas avoir dans le livre.

C’est maman qui m’avait mis le livre dans les mains quand il était sorti, et il doit encore être dans une des bibliothèques à la maison.
Pour le coup, je t’ai écris “bibliothèque”, j’ai même dit “une des bibliothèques” et tu peux t’imaginer ce que tu veux : de la belle grosse bibliothèque en bois massif, toute pleine de bouquins d’époque ou une bibliothèque IKEA toute branlante avec des bouquins de poche et que polars. Place à l’imaginaire !! Si t’es pas venu à la maison tu sais pas à quoi elles ressemblent les bibliothèques, et je te laisse te construire ma maison !!

C’est un tout petit bouquin, même pas une centaine de pages et je l’avais lu d’un coup.
Pas gros le bouquin et pour dire, t’apprends assez vite que le gars qui l’a écrit l’a fait sous la dicté en clignant de l’oeil tout paralysé qu’il était…
Victime d’un accident vasculaire cérébral, il s’est retrouvé emprisonné dans son corps inerte mais a gardé toutes ses facultés intellectuelles.

Tu me diras “Allez, merci le film sur un gars qui raconte sa vie de paralysé, vive les documentaires catastrophiques, je préfère aller voir un bon gros Pirate des caraïbes en plus je suis fatigué en ce moment et tu comprends je vais pas souvent au ciné c’est pas pour me pourrir les journées”
Et je te répondrai “Et ben t’es con !!”

je sais pas combien de temps ils ont bossé là dessus, pour te faire passer tout ce qui passe entre l’écran et ta petite tête, pour te faire ressentir tout ce qui peut être ressenti, mais moi j’ai eu mal au yeux au réveil du gars, j’ai rêvé et rigolé avec lui quand il s’évade de ce corps, et j’ai souffert de certaines situations.

Et ce qui transpire de ce film (sublime au passage, avec une photo, des plans et des acteurs de ouf), c’est l’humanité de ce gars. Il s’y accroche à son humanité pour pas devenir fou et toi tu vois que ça.
Tu peux penser ce que tu veux de sa vie d’avant, de son boulot, de son rang, de ses voitures, de sa manière d’agir, de sa classe sociale, ou même de sa situation d’handicapé, ce gars là est un homme, il vit et pense, rêve et pleure, et c’est absolument tout ce qui compte.

Et ça s’applique à tous (oui même toi lecteur).
Là, tu n’oublieras pas d’avoir une petite pensée pour les clandestins de tous bords balancés à la mer, les gens qui meurent de faim pour de vagues problématiques d’argent, les victimes de guerres ou même les sans papiers…
On parle souvent de chiffres, et on oublie souvent derrière les mots et les masses l’humanité des gens, qui veulent juste vivre, rêver, et chanter…