Archive for the 'La vie ne fait pas de cadeaux' Category

Parce que l’hédonisme n’est pas une notion abstraite

mai 8th, 2010 by Batiste

Je le relis en poche maintenant parce que je l’ai perdu, je sais pas où mais je sais quand, à l’époque du dernier étage qui donnait sur la Tour Eiffel, peu de temps après l’avoir acheté écrit plus gros sur de grandes pages épaisses le jour de la sortie ou presque, à un temps où il fleurait bon les longues soirées de printemps.

Je le lisais dans le métro le matin et le soir, allant et rentrant, absorbé à pas en voir défiler les stations, et c’est le jour où une petite fille brune m’a montré du doigt à sa mère que je me suis rendu compte que j’avais l’air d’un con !!

Il faut dire que le responsable approvisionnement de la machine à faire les livres chez Albin Michel venait de se faire plaquer, arrivait bourré au boulot tous les matins, et s’était vautré en chargeant le bac à couvertures. Rajoute à ça que celui qui était chargé de vérifier les livres du dessus des les cartons avant la sortie du hangar pesait 150 kilos et passait sa vie en pause déjeuner, et tu sauras pourquoi la couverture de mon livre était collée à l’envers.

On pouvait pas le rater : L’auteur montre sa bouille en gros plan sur la couverture et le titre prend toute la place qui reste… Alors matin et soir, rentrant et allant, enlacé en costard autour de ma barre de métro, les yeux rivés sur “La Puissance d’exister - Manifeste hédoniste”, je passais pour le gars qui veut craner en lisant un bouquin de philo… Mais qui sait manifestement pas lire parce qu’il le tient à l’envers !!

Category: C'y possib, La vie ne fait pas de cadeaux | No Comments »

Parce qu’on a peur…

mars 12th, 2010 by Batiste

Il faisait froid à se mordre un œil, et la queue était longue comme le bras. Voire même comme un paquet de bras vu qu’elle faisait le tour de la petite terrasse et s’arrêtait devant la bouche du parking souterrain.

Arrivé en premier j’avais grommelé un truc du genre “mais vraiment mais au-cune originalité les gens” et je m’étais calé au finfond de la queue à attendre qu’une centaine de tables se libèrent avant de pouvoir manger.

Ca faisait tellement longtemps qu’on s’était pas retrouvé ensemble à Bordeaux, tellement longtemps qu’on y était pas allé dans ce resto, et c’était tellement une de nos institutions quand on habitait dans le coin qu’on aurait fait la queue même si elle était arrivée devant les marches du Grand Théâtre…

Dans une queue de bordelais donc, à me peler les miches sur un trottoir même pas chauffé et à attendre que Jeanro se bouge et vienne me rejoindre, j’écoutais d’une oreille les discussions des 2 couples de trentenaires de derrière, et des deux couples de soixante-cinquenaires bien remplumés de devant. Pour faire ça vite : ça parlait travaux dans la salle de bain derrière, et études des grands devant.

Et voilà qu’arrivent les loulous !!

Tous droits sortis de la fête foraine qui illuminait de toutes les couleurs de la vie l’esplanade des quinconces, une grosse peluche à la main et des casquettes vissées sur les têtes, 4 “jeunes” passent sur le trottoir d’en face. Rigolades et esclafades sur le trottoir, ils allaient d’un pas bien gaillard vers le Mc Do de la rue ST Catherine : LE Mc Do de la Rue Sainte Catherine !!

Passage piéton : le premier saute sur la route, sort le sifflet qu’il venait de gagner au tir au fusil, et d’une main alerte arrête la circulation le temps que ses potes traversent. Ca sifflait, faisait des moulinets avec le bras, surveillait la bonne traversée des autres, puis roulez jeunesse, je te rappelle que l’objectif de l’opération restait : le Mc Do.

Bon enfant me dirais-tu…

Le premier soixante-cinquenaire : “Ha ben là, hein, ils sont pas là les flics quand on a besoin d’eux !!”
Sa femme : “Ha ça, ils sont jamais là pour arrêter les voyous”
Le second soixante-cinquenaire : “Pour nous faire chier sur les routes avec leurs contrôles de vitesse y a du monde hein, mais pour nous protéger…”
La femme du premier : “Ha ça oui, ils sont là pour nous arrêter sur la route !!”
Le premier soixante-cinquenaire : “Mais là, quand il faudrait qu’ils arrêtent des voyous !! Hein !!”
Sa femme : “Même ici on est plus en sécurité… Ca fait peur…”

Je te fais l’interpellation : “Vous êtes en état d’arrestation !! Violation du code 45 bis du code pénal, alinéa 23 (je cite) : Gaité sur la voie publique. Vous êtes susceptible de 48h de garde à vue, 2 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Ne bougez pas pendant que je vous menotte…”

Arrestation d’autant plus justifiée que les loulous en questions étaient NOIRS !!
Alors oui le soixante-cinquenaire est un peu resté un grand enfants : il a peur du noir. Oui le soixante-cinquenaire reste visiblement sensible au thème de l’insécurité, et craint de se faire assassiner par les jeunes qui traversent des routes.

Alors dimanche lecteur… Dimanche… Vas voter !!

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, La vie ne fait pas de cadeaux | 5 Comments »

Parce que c’est fermé !!

mars 9th, 2010 by Batiste

Elle m’avait fait un grand sourire mais j’avais pas compris pourquoi.

L’ourlet d’un de mes costards avait lâché (un costards qui avait même pas 2 semaines… Le tocard qui l’avait repris avait du sapper son boulot), et j’étais allé à la retoucherie devant laquelle je passe à chaque fois que je rentre chez moi en vélib : Une toute petite retoucherie tapie dans l’ombre, tenue par une toute petite vieille qui vit dans son magasin, et gardée par un tout petit chien qui se jette sur les mains de tous ceux qui rentrent là dedans pour les léchouiller.

C’est là qu’elle m’avait fait le grand sourire, et je le lui avais rendu en me faisant léchouiller les mains (par le chien lecteur… Par le chien).
Quand elle avait regardé l’ourlet à moitié défait, la petite vieille s’était bien rendu compte que le tocard qui l’avait repris avait sappé son boulot, mais elle avait rien dit. Elle m’avait juste souri en m’annonçant que je pouvais venir le récupérer deux jours plus tard et que ça me couterait 3 euros.

Malheureusement, le Batiste n’apprend jamais : alors un an plus tard, quand le marchand de costard lui a demandé “On vous fait les ourlets ? C’est que 8 euros…”, au lieu de dire (au choix) “Non, votre tocard est pourri !!” ou même (mais ça aurait été osé) “Quoi ? Je vous lache 400 euros pour un costard et vous voulez me faire payer les ourlets ? Chérie, prends ton manteau on se casse ces gens sont des cons !!”, le Batiste a répondu “Oui oui”… (A ma décharge, j’étais tout seul à ce moment là dans le magasin, et c’était assez dur de placer le “Chérie, prends ton manteau on se casse”)

Pas étonnant alors que deux semaines plus tard l’ourlet du bas d’une des jambes avait laché… Ca plus la braguette d’un autre pantalon (mais ça n’a rien à voir).

D’un pas guilleret je me pointe à la retoucherie : fermée !! Le lendemain : Fermée aussi !!
D’un coup le sourire de la petite vieille m’est revenu : A postériori c’était pas un sourire de “je vais pouvoir manger ce soir”, ni même un sourire de “je vais pouvoir payer mon loyer ce mois ci” !!!. Non lecteur, c’était un sourire vachement plus fondateur que ça : un vrai grand sourire qui change la vie, un sourire qui libère.

La petite vieille avait une calculatrice dans la tête, toutes ses feuilles de cotisation en mémoire, et elle savait parfaitement qu’une fois mon ourlet refait et avec 3 euros de plus en poche, après 72 années de vie dont 56 passées à vivre au milieu de vêtements à retoucher, elle pourrait enfin baisser le rideau et se payer une retraite… J’étais un peu le vainqueur de la journée, le millionième client, celui à qui d’habitude on offre une voiture parce qu’il s’est trouvé là à ce moment là, mais qui cette fois avait fait gagner bien plus que ça : une retraite !!

Alors non pas une retraite dorée à se la couler douce au soleil, un cocktail pour elle et un pour son chien. Non, une toute petite retraite. Une retraite qui lui permettrait juste de continuer à vivre de rien dans son appart avec son petit chien, mais sans plus jamais un vêtement à recoudre…

Ou alors je me fais des films et elle est morte.

Category: La vie ne fait pas de cadeaux | No Comments »

Parce qu’elle a pas supporté

février 12th, 2010 by Batiste

Elle l’avait toujours vu au travers d’un écran.

Sur sa télé déjà, le jour où il avait été invité chez Drucker, et elle avait tout de suite eu un petit quelque chose pour lui… Grand un peu, le côté torturé l’avait médusée tant qu’il était resté sur le canapé rouge, et quand il s’était mis au piano…

A la fin de Drucker, elle s’était jetée sur son Mac pour écouter d’autres chansons, et 2 semaines plus tard elle avait même installé l’application “i-Biolay” sur son i-phone. Il était toujours avec elle, toujours sous ses doigts. Elle pouvait le dévorer des yeux dans le métro, l’écouter au boulot ou dans son lit, ou caresser son visage…

Alors imagine le choc !!
Elle arrive au Casino de Paris, la salle s’éteint, les musiciens commencent, il arrive, le public hurle, il lève le bras, le public re-hurle, il prend son micro et il commence à chanter…

Elle a pas tenu. Trop d’émotions, trop de côté torturé sans écran, sans filtre…
Et puis trop de lumière. Il lui semblait que son i-phone balançait moins de lumière que ça dans le métro ou dans son lit… Et puis là elle pouvait pas le toucher. Il était là pour de vrai, mais tellement inaccessible… Alors elle l’a sorti.
Elle l’a sorti de sa poche. L’a allumé. A commencé par prendre une photo ou deux…

Et puis elle a retrouvé la bonne luminosité, elle a retrouvé dans son écran la taille de son Benjamin qui rentrait pile poil dedans… Retrouvé aussi le tactile d’i-biolay… Alors elle l’a gardé tout le concert !!
Pour bien profiter de lui, pour bien profiter du moment et de l’ambiance du concert, elle a tout regardé au travers de son écran, son i-phone tenu à bout de bras juste devant elle… Et elle était à 3 mètres de moi.

Tu peux aller voir, y a moyens de trouver tout ça sur youtube dans la catégorie “j’ai filmé un concert pendant 3h et une fois à la maison je me suis rendu compte que les micros des portables sont pas fan du 105dB”

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, La vie ne fait pas de cadeaux | No Comments »

Parce qu’il était tombé

décembre 21st, 2009 by Batiste

Il avait décidé de pousser de biais, et de déployer deux grosses branches à l’horizontale au dessus de la rivière, rien que pour nous. Pour qu’on puisse lui monter dessus en suivant une colonne de fourmis rouge, et choisir notre plongeoir selon qu’on est plutôt plongeon à 3 mètres ou téméraire à 6 mètres.

Faut être honnête et avouer que la rivière non plus avait pas joué les mauvaises filles : de petit ruisseau ardent quelques mètres plus haut, elle se transformait en bassin profond au niveau de l’arbre, d’un bleu à faire pâlir n’importe quelle pastille à chiottes…

Alors on s’est jeté dans nos maillots de bains. Nos tongs se virent catapultées à côté de leurs potes les tee-shirts, et nous nous retrouvâmes à batifoler dans une onde claire… Mais contrairement à toute attente lecteur, le concours de plongeon n’est pas le sujet de ce post…

Le sujet de ce post est vautré quelque part sur une petite route caillouteuse de Vang Vieng, en plein centre du Laos ; Mais ça, on ne le sait pas encore.

Nous, on vient de partir de la rivière.
Looping et Futé (nos chauffeurs…) ont encore poussé la clim à bloc, marmonnent je ne sais trop quoi en Lao sur le poteau électrique renversé quelques minutes plus tôt (de bons chauffeurs oui…), et on attend une seule chose : arriver en ville pour pouvoir se bâfrer d’un poisson de rivière fourré aux herbes et cuit au feu de bois et au gros sel !!
Le van lui, essaie de faire ce qu’il peut pour garder le contrôle entre les nids de poule…

Et au détour d’un virage on les a vus.
Pour tout t’avouer on a d’abord vu leur moto, couchée en travers de la route, pleine de poussière, avec l’air de la moto qu’on a pas posée délicatement.
Un anglais était à côté, les mains ensanglantées, et son pote avait été trainé jusqu’au bord de la route par les villageois.

Clark : “Le chauffeur demande si on s’arrête”
Batiste : “Ben oui on s’arrête non ?”
Clark : “Ben oui…”

En moins de trente secondes les deux anglais étaient dans le van, l’un à enlever des bouts de gravier de ses mains, l’autre monté par les laos et allongé sur la banquette. De ce qu’on saura plus tard, la moto avait simplement pris un peu trop vite le virage et une caillasse, causant une chute, un écorchage de mains, et un cassage de jambe.

L’anglais (entre ses dents) : “F*ck, mmhhhpfff, wh*t a f*ck*ng ro*d… w*th my f*ck*ng br*k*n l*g”
Batiste : “Qu’est ce qu’il dit ?”
Clark : “Il dit qu’il a plus de genou”
Cécile : “Et tu sais où est l’hôpital ? Parce que les chauffeurs ont l’air paumé pour changer…”
Clark : “ouai c’est bon je vais les guider…”

20 minutes.
C’est le temps qu’il nous a fallu pour arriver à l’hôpital sur une route défoncée, où chaque trou crispait un peu plus les machoires de l’anglais.
Enfin je dis hôpital parce que c’est le nom que ça a… Niveau matériel et compétences des soignants ça se rapproche plus d’un dispensaire de campagne pendant la guerre 14/18.
Tout était crade, tout était vieux, et les brancardier qui sont venus tirer l’anglais du van lui ont cassé la deuxième jambe dans la précipitation.

A l’heure qu’il est, l’anglais est mort d’une surinfection chopée dans l’hosto, mais je me demande bien ce qu’elle a pu devenir la moto abandonnée sur le bord du chemin…

Category: C'y possib, La vie ne fait pas de cadeaux, Oui plutôt oui... | No Comments »

Parce que des fois ça passe

août 11th, 2009 by Batiste

On était rentré dans le hangar et on s’était fait la réflexion.
Les gars étaient là avec leurs chalumeaux, de gros bouts de verre dans la main, et tout autour d’eux n’était qu’un gros hangar, mal ficelé et plein de taules, rempli de vases, de sculptures de verre, et recouvert d’un toit… Dont on s’est demandé comment il pouvait tenir…

La journée était chaude, on avait pas mal crapahuté avec les américains, trimballés par l’équipe d’accueil taïwanaise qui était bien décidée à nous faire découvrir l’intégralité de leur île en 2 jours, et dans le hangar, le petit vent du haut de la colline nous rafraichit en faisant un peu vibrer les murs ; instant de répit avant de ressortir visiter sous le soleil un village traditionnel (et manger de la pâte de riz).

Les gars faisaient partie de la visite et étaient là pour nous montrer ce qu’ils savaient faire avec leurs chalumeaux… On aurait chacun eu droit à une petit statue en verre, de l’animal qu’on demandait, et ceux qui ont eu des dauphins ou des dragons ont été beaucoup plus gâtés que Julien (qui avait demandé un coq et s’était retrouvé avec un méchant dans Albator) ou moi (avec ma tortue toute pourrite) !!

La journée était chaude parce que le typhon qui devait arriver le lendemain attirait tous les nuages à lui… La faible brume de pollution qui recouvrait Taïwan était partie en vacances à la mer, et le soleil des tropiques pouvait se lâcher sans contraintes au beau milieu du mois de juillet… Le lendemain, il allait tomber de marmites, on le savait, et en entrant dans le hangar le petit groupe de français s’était demandé : “Mais comment ça va tenir demain… ?”

Apparemment ça avait tenu ce coup là. Le typhon avait pas été trop méchant, avait un peu dévié sa course avant de se tamponner l’île. On a vu quelques arbres couchés dans les rues de la capitale, mais l’île s’en était pas mal sortie…

Mais c’est pas toujours le cas… Je me demande s’il a tenu le hangar…

Category: La vie ne fait pas de cadeaux | No Comments »

Parce que c’est les vacances…

juillet 17th, 2009 by Batiste

Je venais de me lever, de faire mon plus beau sourire de petit fils à mamie après 2 ans sans l’avoir vue, et de tapoter le dos de papi pour pas le déranger pendant son petit dej (moment important de la journée s’il en est).
On était à Plancoët, il faisait juillet, et ça sentait la douce musique des vacances, des balades en bord de mer et des aprèms de fun board…

8h36.
Je ne serais là qu’un long week-end contre les 2 semaines de vacances de notre enfance, et je comptais bien profiter de tous mes petits plaisirs Bretons : le petit dej, la côte et les cousins.

Placard.
Placard…
Placard :

Le petit fils : “Où t’as rangé le Banania mamie ?”
La mamie : “Mais j’en ai pas moi du Banania… Fallait prévenir !!”

Tu ne le soupçonnais pas lecteur, mais ma prochitude sait que dans certains lieux où le petit dej est sacré (chez mes grands parents et à Bordeaux par exemple), une malencontreuse absence de Banania, de lait, ou de beurre salé sur le coup de 8h du mat peut s’avérer fatale…
“Mais quel mauvais caractère celui-là” aurait même déclaré un membre de ma prochitude (ma mère) me découvrant un de ces petits matins à fulminer et à vitupérer contre l’irresponsable qui avait fait les dernières courses avant que j’arrive (mon père)…
Le lecteur assidu notera par conséquent l’effort considérable consenti par l’auteur auprès de sa mamie au cours de la conversation qui suit :

Le petit fils : “Heu mamie… Heu… Depuis combien de temps je bois du Banania le matin ?”
La mamie : “27 ans ??”
Le petit fils : “Voilà !! 27 ans dans 1 semaine et 2 jours…” (la scène se déroule y a une semaine moins 1 jour, je te laisse faire tes calculs lecteur) “Bon !!” (c’est là l’effort, lecteur) “C’est pas grave… Il ouvre à quelle heure le Super U ?”
La mamie : “Boah il doit déjà être ouvert là…”

8h47.
Presque lavé, presque habillé, et presque de bonne humeur, l’auteur se retrouve devant le Super U de Plancoët (au lieu de se retrouver devant un bol de chocolat au lait fumant…) !!!

Mais le Super U ne ressemblait pas à un super marché ouvert : toutes les portes étaient fermées, et un couple de petits vieux levés trop tôt était devant l’une d’elles, un caddie en guise de déambulateur, les charentaises dans les starting blocs, prêt à se ruer au rayon yaourt au moment où le départ serait donné.

Ouverture à 9h disait l’écriteau… 10 minutes à attendre dans la voiture… Et les petits vieux avaient du se crouter comme moi…

Mais en 10 minutes, une vingtaine de voitures se sont garées sur le parking et autant de petits vieux en sont sortis pour se coller, un caddie dans les mains, devant les portes du magasin.

Et c’était pas du petit vieux en vacances qui sait pas à quelle heure ouvre le Super U !! Non : du petit vieux tout ce qu’il y a de plus local, du qui vient faire ses courses toutes les semaines (ou tous les jours), et qui SAIT que le Super U ouvre à 9h !! Du petit vieux qui aime attendre devant des portes fermées pour être le premier à acheter des abricots (pour aller à la selle), et du All Bran (pour pas aller à la selle)…

La caissière a un peu halluciné d’avoir un jeune décoiffé en guise de premier client. (J’avais pas eu trop de mal à doubler les vieux dans les allées pour me faufiler jusqu’au rayon du chocolat en poudre) :

Le touriste : “Et c’est comme ça souvent la queue des vieux devant les portes pour l’ouverture ?”
La caissière : “Tous les matins… Les accidents de petit dej c’est plus rare…”

Le pire, c’est qu’une fois les courses faites, leur journée est terminée, alors qu’une fois mon petit déjeuner fini, il nous restait encore toute la journée pour profiter des petits plaisir bretons : la côte et les cousins !!

2009-07-13-bretagne-09

Category: Ils existent et ils sont plusieurs, La vie ne fait pas de cadeaux, Non classé | 2 Comments »

Parce qu’on s’est fait Bayser !!

juin 22nd, 2009 by Batiste

Lui : “C’est un peu dur pour moi en ce moment, je suis tout seul à gérer le gite…”
Nous : “Ha…”
Lui : “Et je cherche à vendre aussi…”
nous : “Ho…”

Le site web déclarant qu’Olivier et Philippe nous accueillaient pour le week-end, on avait pas mis longtemps à tirer nos conclusions en septembre dernier : Olivier s’était cassé avec un jeune bitnik, quittant son viel amoureux et la vie qu’ils avaient construite dans la montagne, et Philippe continuait, seul, à assumer le gite, les repas et la confiture de framboises !!

Abandonné au beau milieu de la montagne, des kilos de framboises à épépiner par jour et une soupe au potiron à préparer tous les soirs pour ses hôtes, sa joie de vivre l’avait abandonné au même instant que son amant, et les nuits chagrines devaient être légions dans la demeure isolée de Lauzet en Ubay… Tenir à tout pris, faire tourner le gite… Avant de pouvoir refaire sa vie !!

Quand on a appris que ce serait de nouveau Philippe qui nous recevrait seul le week end dernier, on a ressorti les mouchoirs.
Les mêmes gestes… Toujours… Mais seul.
La vie s’acharnait sur Philippe et sa gentillesse, la crise l’empéchait de vendre, et la vie ne devait pas être facile pour lui dans la dernière maison au bout de la route qui serpente dans la montagne…

Alors au moment du repas, on est tous descendu de nos chambres avec un regard de cocker…
On attendait un geste, un signe qui nous laisserait deviner que Philippe allait mieux, mais son doux regard mélancolique nous laissait deviner que la page n’était pas tournée, et c’est Florence qui a lancé la discussion quand les tartiflettes sont arrivées sur la table :

Flo : “Vous cherchez toujours à vendre ?”
Lui : “Oui… Mais c’est pas facile avec la crise…”
Nous : “Ha…”
Lui : “Surtout que je suis tout seul, et cette semaine j’avais un troupeau de jeunes tout seuls ici…”
Nous : “Ho… En autonomie ? Et alors vous allez où ?”
Lui : “Ben moi dans ces cas là je peux retourner chez moi retrouver ma femme… Parce que je suis pas toujours là hors saison !!”
Nous : QUOI ??”
Lui : “Ben oui, avec mon associé on alterne d’habitude, mais là il est parti faire un tour du monde… Il rentre bientôt !!”
Nous : QUOI ??”

Ben je peux te dire que le pain d’épices à la lavande, glace vanille et sirop au Martini et thym, il avait pas le même goût !! Et puis je peux te dire que pas de pourboire !! Non mais hein, ça va bien là !! Jouer comme ça avec les sentiments des gens…

Category: La vie ne fait pas de cadeaux | 3 Comments »

Parce que vous l’avez cherché

juin 9th, 2009 by Batiste

2 jours que ça dure.
Deux jours qu’on est retourné en novembre : Une pluie fine et persistante rythme nos journées, le thermomètre est repassé sous les 15 degrès, et ma grenouille boude et refuse de monter sur son échelle…
Les enfants tombent malade, les autites se multiplient… A ce rythme, on aura pas besoin d’attendre l’automne pour vacciner tout le monde contre la grippe porcine, il faudra le faire début juillet !!

Mais…
Une fin de printemps et un été pourri… Une vaste vengence de la météo… Ca te rappelle rien lecteur ?

2007 !! (bravo pour ceux qui suivent…)
La météo avait décidé de faire la gueule du 6 mai jusqu’à la fin de l’été. Pas un seul barbeuk, pas un seul apéro terrasse… RIEN !!!
(Pour ceux qui ont la mémoire courte, voilà les liens , et (à lire autrement tu vas rien comprendre :p))

En 2009… Tout avait bien commencé !!
Le petit bar à fruits en bas de chez moi ne désemplissait pas, la rue Montorgueil n’était plus que terrasses, les places pour les piques niques se faisaient rares en fin de week end sur le Pont des Arts, et Bordeaux la belle nous avait déjà donné l’occasion de taquiner les vagues à plus de 30°…
Pour un mois de mai c’était pas mal, et la suite s’annonçait prometteuse… Mais voilà : l’Accident !!

Rappel des faits :
6 mai 2007, Sarko (je te vois) est élu président de la République Française.
La météo, grande gauchiste et écolo à ses heures, commence à faire la gueule. Les législatives arrangent rien et c’est tout le printemps qui part en eau de pluie. Joël Colado savait plus où se mettre dans le studio de France Inter pour nous annoncer la chute des températures, l’arrivée de l’hiver, et le retour des Rennes dans nos régions… Rappelle toi lecteur, c’était la merde !!

7 juin 2009, Sarko remporte les élections européennes… 2 jours de flotte… (sanction)
Et c’est que le début…

Votez pour le beau temps la prochaine fois bordel !!

Category: C'y possib, Ils existent et ils sont plusieurs, J'aime la vie je fais du vélo et je vais au cinéma, La vie ne fait pas de cadeaux, Oui plutôt oui... | 3 Comments »

Parce que c’était la panique !!

mai 25th, 2009 by Batiste

Encore en retard.

Encore en retard, et rien ne va. Les habitudes du collège de faire le cartable avant de se coucher sont bien loin. Il est 9h du mat, je devrais être parti depuis vingt minutes, je suis encore en slip-chemise, les cheveux mouillés, et je cours après mon livre…

Je le lisais dans le métro en rentrant hier, j’ai pas pu… Mais mon salon ressemble à un champ de bataille, les magazines et courriers s’entassent sur la table, ma serviette vient de voler sur le canapé pour rejoindre une veste, 2 chemises et mon sac de voyage, et le livre peut être n’importe où…

Mes cheveux sèchent tout seul alors que je retourne mon appart. Rien dans ma chambre non plus… J’enfile une chaussette. Je me rends compte que je suis encore en lunettes alors que je cherche un costard. Pour le coup je suis vraiment en retard, et il me faut mon livre…

Avec mes yeux et un pantalon, j’enfourne le PC dans mon sac, me demande où est le chargeur, le trouve pas trop loin, tombe nez à nez avec la glace, trop tard pour la coiffure, me jette sur ma veste… Et trouve toujours pas de livre…

Je tourne, je vire, je volte… Avec le temps que je vais passer dans le métro entre les réunions, faudrait vraiment que j’aie mon bouquin…

Coup d’œil à ma montre. Je l’ai pas !! Coup d’œil à ma montre : trop tard pour le livre. Je me rue, ouvre la porte… Je me rue, enfile une deuxième chaussette et des chaussures… Je me rue, ouvre la porte : mon livre est sur le paillasson.

Je l’ai posé là hier soir pour ouvrir…

Y a pas que le matin que ça va pas en fait…

Category: C'y possib, La vie ne fait pas de cadeaux, Oui plutôt oui... | 1 Comment »